Après la phase active du Recensement administratif à vocation d’Etat-civil (RAVEC) de 2009 à 2011, les autorités maliennes ont constaté d’énormes lacunes dont la correction est un impératif pour un Etat civil fiable et sécurisé. Cependant, cette opération d’achèvement n’a pas vraiment intéressé les Maliens du Gabon,  malgré l’implication et la sensibilisation de l’ambassade  et du Conseil des Maliens du Gabon (CO.MA.GA).

La phase d’achèvement du RAVEC, qui  a débuté  le 27 novembre 2014, a pris fin  ce 27  décembre  à Libreville. Elle  n’a ni intéressé  ni mobilisé nos compatriotes et a été  un échec  dans ce pays d’Afrique centrale, où il y a une très  forte communauté malienne. Cette opération vise essentiellement trois objectifs, à savoir  la collecte  des données biométriques de nouveaux majeurs, ceux qui ont atteint l’âge requis de 15 ans et plus, le renouvellement des photos de mauvaise qualité des personnes déjà enrôlées  et la correction des informations sur celles dont les lieux de naissance ou de résidence ne sont  pas déterminés.

Pendant un mois et sans repos, espérant sur l’arrivée des nouveaux majeurs, qui sont majoritairement des élèves, l’équipe chargée du recensement a travaillé  samedi et dimanche. Cependant, il n’y a qu’une vingtaine de ces  jeunes, nés entre 1995 et 1999,  qui se sont  vraiment mobilisés  pour la prise de leurs photos et empreintes digitales, malgré l’implication et la sensibilisation  de l’Ambassade du Mali  et des responsables du CO.MAGA. Et il y a eu moins de  trois  cents  personnes recensées, toutes catégories confondues. Les  2e et 3e conseillers de l’Ambassade, avant le début de cette opération, faut-il le souligner, ont  échangé avec les responsables du CO.MA.GA, qui  n’ont ménagé aucun effort  pour transmettre le message aux ressortissants maliens.

L’Ambassadeur, pour sa  part, lors de sa rencontre avec la communauté malienne, le 24 novembre dernier, après avoir expliqué les raisons de l’opération, a également sensibilisé ses compatriotes. Le 2e conseiller, Adama Coulibaly, assurant l’intérim du conseiller consulaire, à chaque fois qu’il célèbre un mariage, continue la  sensibilisation.

Certains expliquent ce désintéressement par le fait que beaucoup  des compatriotes n’ont pas d’actes  de naissance .Mais  les personnes qui doivent présenter cette pièce d’Etat civil  peuvent venir à l’Ambassade à tout moment, après la phase d’achèvement, pour se faire enrôler. Donc, la raison se trouve ailleurs.  » La réalité est que les Maliens ne s’intéressent au recensement qu’à la veille des élections, oubliant que ceux qui ne seront pas enrôlés ne pourront pas voter aux prochaines  consultations électorales « , a reconnu un homme politique.

Les  responsables des partis politiques, qui quittent la scène politique après  les élections, faut-il  le souligner, ont aussi failli à leur mission d’encadrement et de sensibilisation.

La phase d’achèvement du RAVEC n’a pas connu d’affluence au Gabon et les responsabilités sont partagées entre les responsables des  partis politiques et les autorités maliennes, qui n’ont mis en place aucune stratégie de sensibilisation et de mobilisation.

Moussa   DANIOKO*

* Depuis  Libreville