Des avions de guerre qui sillonnent le ciel malien, réceptionnés récemment, confirment la volonté des autorités de la Transition de faire la guerre contre l’ennemi national, qui infiltre de plus en plus les populations. Les observateurs les plus avertis estiment que l’option affichée pour parvenir à la paix ne doit nullement occulter d’autres voies de résolution, celles consistant à renouer avec le dialogue et les valeurs traditionnelles.
La vie humaine est la chose la plus importante, dit le sage. Tant nous voudrions vivre que mourir ! C’est pourquoi il est important de préserver la vie de chaque individu, tout en utilisant le dialogue avec l’autre, même souvent dans l’impossibilité. Car, dit-on, la paix n’a pas de prix.
S’il est vrai que la guerre détruit en une journée ce que nous avons mis des années à construire, force est de reconnaitre qu’elle doit être menée avec intelligence et diplomatie. Ce qui voudrait dire qu’autant il faut investir pour la montée en puissance des forces de défense et de sécurité, autant il le faut pour la construction de la paix dans notre pays.
Combien avons-nous investi dans le développement pour la recherche de la paix ? L’équivalent de ces moyens colossaux mis dans l’achat des hélicoptères de guerre a –t-il été investi dans la zone en conflit ? Faut-il croire à la volonté de certaines autorités de vouloir s’enrichir à travers le marché faramineux des équipements militaires ? Rien n’est moins sûr.
Des observateurs les plus avertis conviennent que la logique d’investissement des moyens de l’Etat dans des équipements militaires, en oubliant presque les voies traditionnelles de règlement de nos conflits entre communautés, est loin d’être l’unique option pouvant gagner la paix d’antan.
Le tapage médiatique vantard auquel nous avons assisté lors de la réception des aéronefs, le mardi 9 août dernier, n’égaie que ceux-là qui n’ont pas compris, jusque-là, notre malheur. Sinon, il est de notre devoir commun de réclamer et demander des investissements dans la recherche de la paix à travers le dialogue en vue de parvenir à la mutuelle compréhension. Ce n’est pas impossible !
Faut-il rappeler, l’armée nationale fait face à une menace interne. Cette guerre n’est pas entre Etats, elle est singulière et asymétrique. Alors, retournons aux fondamentaux.
Ousmane Morba
Source: L’Observatoire