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Achat d’avion-Contrat d’armement-Surfacturation : Haro sur le pouvoir !

La République est souillée par les deux scandales consécutifs à l’achat de l’avion présidentiel (l’oiseau de malheur) et du contrat d’achat d’équipements militaires. A part l’opposition qui, dès le départ, avait tiré sur la sonnette d’alarme, les autres acteurs politiques et de la société civile, avaient gardé un silence de mort autour de ces affaires, véritables bombes pour le pouvoir en place. Aujourd’hui, des voix commencent à s’élever pour demander des comptes au président de la République. Ces voix ne sont plus celles de l’opposition seule. Même les alliés du président IBK se font désormais entendre.

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Comme le Parena et l’URD, l’Adema-association a dénoncé, dans une déclaration, les malversations orchestrées au sommet de l’Etat suite à l’achat de l’avion présidentiel et au contrat d’équipements militaires au profit des forces armées maliennes.

L’Adema – association, qui exige des sanctions exemplaires, se dit  « surprise et étonnée par la nouvelle d’achat d’un avion présidentiel, d’opportunité très controversée en ces temps de guerre où l’achat d’hélicoptères de combat, de véhicules armés adaptés aux batailles dans le nord du Mali particulièrement dans l’Adrar ; l’achat de matériels de protection genre casques ou gilets pare-balles, était plutôt attendu… ». Elle dénonce fermement de « telles pratiques indignes des serviteurs de la République et de la démocratie ». L’association invite dorénavant le président de la République à sanctionner à la hauteur des fautes commises toutes les personnes, membres ou non du Gouvernement, signataires de tels crimes financiers inacceptables, surtout dans le contexte de menace de partition du Pays et d’épidémie de fièvre à virus Ébola en Afrique de l’Ouest.

Pour les membres de l’association, « le comble, c’est qu’en dépit de tous les démentis et assurances, l’achat de l’avion et des équipements militaires, à en croire les différents audits nationaux et internationaux, a été fait en dehors de toutes les lois et règlements en vigueur avec des surfacturations équivalentes à des dizaines de milliards de nos francs… ».

Toutefois, l’association se réjouit de la décision du Procureur Général près la Cour d’Appel, d’ouvrir une enquête préliminaire suite aux conclusions de l’Audit de la Section des Comptes de la Cour Suprême et encourage la Justice malienne à aller au bout de la procédure engagée.

Aussi, elle suggère ardemment au président de la République de « s’entourer d’une équipe d’hommes et de femmes solides à tous égards en vue de restaurer la crédibilité de l’État fortement atteinte, de restaurer sa noblesse à la politique et aux politiques ».

Aussi, la présidente de cette association, Mme Sy Kadiatou Sow, « exhorte le président de la République à prendre toutes les mesures compatibles avec les lois et règlements en vigueur permettant au Trésor public de récupérer les fonds ainsi spoliés, l’encourage à se séparer urgemment de toute personne convaincue de tels manquements aux règles de bonne gouvernance ».

Auparavant, le Parti pour la renaissance nationale (Parena) a trouvé suffisamment graves les révélations du rapport définitif du vérificateur général sur les deux affaires (achat du Boeing d’IBK et contrat d’équipements militaires). Pour le parti de Tiébilé Dramé, « l’histoire du Boeing 737 malien n’est rien d’autre que l’histoire d’une  « ingénierie » financière diabolique d’essence mafieuse mêlant sociétés-écrans et paradis fiscaux, le tout, au détriment du trésor et du contribuable maliens… ». C’est pourquoi, le Parena invite le président de la République à réagir « pour donner le minimum de crédibilité à son  année de lutte contre la corruption ». Selon le Parena, IBK doit, entre autres, s’adresser à la Nation par rapport aux conclusions des investigations du BVG et de la Cour Suprême ; diligenter, en tant que président du Conseil Supérieur de la Magistrature, des enquêtes judiciaires sur les révélations contenues dans les rapports du BVG et de la Cour  Suprême ; et rassurer que le Mali n’est pas devenu un Etat mafieux en clarifiant les relations entre notre pays et Sky Color, Akira Investments Ltd, Mali BBJ Ltd, Jet Magic Ltd d’une part et les hommes d’affaires corso-gabonais qui rodent autour de ces sociétés d’autre part…

Quant à l’URD, contrairement à l’Adema – association, le parti de Soumaïla Cissé se dit ni surpris ni étonné de ce qui vient d’être révélé. « Car nous n’avons jamais cessé depuis le début de la présente législature d’attirer l’attention du Président de la République et du Gouvernement sur les graves dérives et les manquements multiples aux règles de saine gestion des ressources publiques… », précise la déclaration signée par le secrétaire général de l’URD, Lassana Koné.

Le parti de la poignée de mains espère que le président de la République tirera toutes  les conséquences de ces sulfureuses affaires. « Comme tous les Maliens, l’URD attend la réaction du Président ainsi que celle de la Justice en espérant que l’un et l’autre auront le courage et le sens du devoir de la section des comptes de la Cour Suprême et du Vérificateur Général en mettant l’intérêt général au dessus de tout », conclut l’URD dans sa déclaration.

Idrissa Maïga

SOURCE: L’Aube  du   10 nov 2014.
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