Pas suspension des mandats d’arrêt international émis contre les leaders des groupes armés et aucune restriction du principe du redéploiement de l’armée et de l’administration générale malienne à Kidal, tels sont entre autres points défendus par le gouvernement dans sa mouture de l’accord préliminaire que ses émissaires ont remise le dimanche dernier à la médiation à Ouagadougou. Tout en indiquant qu’un accord est désormais à portée de main, l’émissaire du gouvernement a réaffirmé ces conditions à l’occasion d’un point de presse hier après-midi.
« il n’y a aucune raison que nous quittions le navire du dialogue, tout comme nous n’avons pas nous fâcher. Nous allons continuer jusqu’à obtenir un texte acceptable et partagé par nos autorités avant de parapher quoi que ce soit », a tenu à dire hier l’émissaire du président de la République dans les négociations avec les groupes armés. C’était lors d’un point de presse dans un hôtel d’Ouagadougou.
Le chef de la délégation malienne souhaite que les choses aillent vite compte l’urgence dans le calendrier électoral. Pour lui, il n’y a plus de points d’achoppement. Cette évolution dans le dossier doit en partie au caractère inclusif du dialogue (l’association et de façon concomitante de l’ensemble des groupes armés MNLA/HCUA, CMFPR, MAA) et surtout à l’éclairage des trois experts militaires maliens.
Pour Tiébilé Dramé, depuis le vendredi 14 juin dernier les militaires maliens et les experts militaire de l’UA, de l’Onu et de l’opération Serval ainsi que ceux des groupes armés du MNLA (deux officiers, ex-intégrés et aujourd’hui déserteurs) travaillent sur la question du désarmement et du cantonnement des groupes armés présents à Kidal. A l’en croire, le principe du désarmement des groupes rebelles et celui du retour de l’armée et de l’administration à Kidal étant acceptés, il reste à se mettre ensemble sur la formulation et à la modalité pratique.
Tiébilé Dramé dit avoir espoir que l’armée sera prochainement présente à Kidal où le drapeau malien flottera à nouveau. Il précisera que « le jour où l’armée y sera, il n’y aura de troupes armées dans cette région du Mali ».
Dans le chapitre des mesures judiciaires, Tiébilé prévient qu’ « aucune suspension des mandats d’arrêts émis contre les auteurs des crimes commis ces derniers mois n’est envisageable ». Sur le dossier, l’exécutif ne fera pas d’immixtion dans le domaine judiciaire étant donné que le principe de séparation des pouvoirs est bien clair.
M Dramé dit être conscient de l’intérêt accordé par le chef de l’Etat Dioncounda Traoré et l’ensemble du peuple malien à ce dossier. Il a révélé que Dioncounda aurait eu des échanges téléphoniques avec son homologue français François Hollande et le président de la Commission de l’Union Européenne sur l’évolution du dossier.
Ce qui voudrait dire que ce dossier est suivi de près car on sait de cela dépend les vraies négociations de paix entre les Mali et ses groupes armés.
Pour l’instant, conclut-il, il s’agit de trouver un accord préliminaire sur la sécurisation des opérations de votes du 28 juillet prochain à Kidal.
Wait and se.
Markatié Daou, envoyé spécial à Ouagdougou