Le Mali estime que des « progrès remarquables » ont été accomplis dans l’application de l’accord de paix conclu en 2015, a affirmé jeudi au Conseil de sécurité de l’ONU le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, reconnaissant toutefois des « retards ».
Dans un rapport sur le Mali rendu public mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit « profondément préoccupé » par la « reprise de violents affrontements entre les groupes armés signataires de l’accord ». « Malheureusement, presque aucun progrès n’a été réalisé dans l’application de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali », avait-il ajouté.
Ces déclarations ont donné « l’impression d’un immobilisme généralisé dans la mise en oeuvre de l’Accord de paix, malgré les efforts du Gouvernement du Mali et de la Communauté internationale », a déploré Abdoulaye Diop, lors d’une liaison vidéo avec le Conseil de sécurité.
« Le gouvernement du Mali reconnait, certes, les difficultés qui ont jalonné le processus de paix, mais estime que des progrès remarquables ont été enregistrés dans la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger », a-t-il ajouté.
« Le gouvernement du Mali reste déterminé à diligenter l’application de cet Accord, car nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’alternative crédible à cette voie pacifique de règlement durable de notre crise », a fait valoir le ministre.
« Je comprends ici l’impatience du Secrétaire général, des membres du Conseil, de nos autres partenaires pour les retards pris dans la mise en oeuvre de l’Accord », a-t-il toutefois précisé, en soulignant qu’ils étaient, selon Bamako, notamment dus à la détérioration de la situation sécuritaire au Mali.
Si plusieurs groupes jihadistes ont été chassés du nord du Mali par le lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale toujours en cours, des zones entières du pays continuent d’échapper au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Lancée en juillet 2013, l’opération de paix de l’ONU (Minusma) est la mission de l’Organisation la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie (1993-1995), avec plus de 80 Casques bleus tués en opération. La Minusma compte quelque 13.000 hommes au Mali.