Pour celui qui connaît l’histoire de la nation malienne, il préférera cet accord qui réunit tous les fils du pays sous l’arbre à palabre et/où tous les problèmes sont résolus par la voie du dialogue mutuel. Aussi, quand on sait que toute la Communauté internationale s’est mobilisée pour accompagner la Mali dans la résolution de la crise qui ne concerne pas seulement le Mali, nous devons rester confiants et unis. C’est ainsi que je vous invite à lire ce paragraphe de Amadou Ampathé  Bâ, tiré de sa lettre à la jeunesse africaine et titrée : « Soyez au service de la vie sous tous ses aspects ».

« Le grand problème de la vie, c’est la mutuelle communication. Certes, qu’il s’agisse des individus, des nations, des races ou des cultures, nous sommes tous différents les uns les autres. Mais nous avons quelque chose de semblable aussi et c’est ce qu’il faut chercher pour pouvoir se reconnaître en l’autre et dialoguer avec lui. Alors, nos différences, au lieu de nous séparer, deviendront complémentaires et sources d’enrichissements  mutuels. De même que la beauté d’un tapis tient à la variété de ses couleurs, la diversité des Hommes, des cultures et des civilisations fait la beauté et la richesse du monde. Combien ennuyeux et monotone serait un monde uniforme où tous les hommes calquent sur un même modèle ; penseraient et vivraient de la même façon ?  N’ayant plus rien à découvrir chez les autres, comment s’enrichirait-on soi-même ?… »

A notre époque si grosse de menaces de toutes sortes, les hommes doivent mettre l’accent sur non plus ce qui les séparent, mais sur ce qu’ils ont de commun dans le respect de l’identité de chacun. La rencontre et l’écoute de l’autre est toujours plus enrichissante, même pour l’épanouissement de sa propre identité que les conflits pour imposer son propre point de vu.

Un vieux maître d’Afrique disait : « Il y a ma vérité et ta vérité qui ne se rencontrent  jamais. ‘’La’’ vérité se trouve au milieu. Pour s’en approcher, chacun doit se dégager un peu de ‘’sa’’ vérité pour faire un pas vers l’autre ».

Dans ce monde moderne, personne ne peut plus se réfugier dans sa tour d’ivoire. Tous les Etats, qu’ils soient forts ou faibles, riches ou pauvres, sont désormais interdépendants. Ne serait-ce que sur le plan économique ou face aux dangers d’une guerre internationale. Qu’ils le veuillent ou non, les Hommes sont embarqués sur un même bateau et quand un ouragan se lève, tout le monde sera menacé. Ne vaut-il pas mieux d’essayer de se comprendre et de s’entraider mutuellement avant qu’il ne soit trop tard ?

Bourama Coulibaly, Animateur-producteur ORTM Mopti

Source: Le Canard de la Venise