Depuis quelques jours, la prochaine signature d’un accord de défense entre le Mali et la France agite l’opinion nationale et certaines organisations de la société civile, qui sont montées au créneau pour mettre en garde les autorités du pays sur la signature d’un éventuel accord de défense qui pourrait, à moyen ou long terme, affecter les fondamentaux de la République du Mali , dont sa souveraineté.
Le 20 janvier 1961 a marqué la création de l’armée souveraine du Mali et donc le départ des troupes françaises de la République du Mali. Et c’est cette date symbolique pour les Maliens qui est choisie par les nouvelles autorités du pays pour parapher un accord de défense entre le Mali et la France. Singularisé par le maintien des militaires français sur le sol malien après l’opération Serval qui a contribué à libérer le nord du pays de l’occupation terroriste.
Avec cet accord de défense, il y a des points qui clochent. Notamment l’intérêt de cet accord pour le Mali, le choix de la date symbolique du 20 janvier, date anniversaire de la création de l’armée malienne pour sa signature, son caractère caché puisque, son contenu n’est pas connu des populations.
En effet, les populations à travers les organisations de la société civile se demandent s’il ne s’agit pas d’un retour de l’armée française au Mali 53 ans après le départ du dernier soldat français du Mali.
Car, le 20 janvier correspond à la date anniversaire de l’armée malienne, donc du départ des troupes françaises du Mali.
Et c’est cette date historique et symbolique pour tout un peuple et l’indépendance de notre pays qui est choisie par les autorités maliennes et françaises pour la signature de cet accord de défense.
La société civile tire la sonnette d’alarme
D’abord, le réseau « Joko ni Maaya », qui s’interroge sur le choix du 20 janvier, date anniversaire de l’armée malienne pour la signature de cet accord.
Pour ce réseau, tout accord militaire avec la France favorisera la réalisation de l’ambition des autorités françaises, émise en 1957 pour un contrôle sur les régions sahariennes. Et donc, la perte par le Mali de la région de Kidal et la localité géostratégique de Tessalit et ses ressources naturelles.
Aussi, le MP22 va plus loin en demandant au président IBK de ne pas signer cet accord.
Selon les leaders du MP22, le ministre français Jean Ives Ledrian a indiqué que « les relations militaires entre le Mali et la France sont appelées à se pérenniser et l’objectif commun de lutte contre le terrorisme sera inscrit dans cet accord qui ira au-delà d’une simple coopération de défense classique. Et Serval servira de force de réaction rapide à l’armée malienne ».
Pour eux, avec cet accord, la France veut faire main-basse sur la base stratégique de Tessalit car le ministre Ledrian a indiqué que « Serval se concentrera sur Tessalit dans le nord du Mali, point stratégique à proximité de l’Algérie ».
En plus, plusieurs autres organisations regroupées au sein du Collectif pour la défense de la République ont mis en garde les autorités contre la signature d’un accord qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur la souveraineté du Mali.
Ce collectif se demande de quel type d’accord il s’agit : un accord qui se matérialisera par des assistances matérielles, techniques ou par des formations ? Ou encore, l’installation de bases militaires françaises ? Et pour quelle durée ? Voila entre autres, les préoccupations de ces organisations de la société civile.
Des préoccupations qui reflètent le point de vue de l’écrasante majorité des Maliens. D’aucuns estiment qu’il s’agit d’une question qui touche au plus haut niveau, l’intérêt du pays. Et qui devrait être soumis à l’appréciation des députés, représentants du peuple, expliqué aux populations par une large campagne de communication avant que cela ne soit paraphé par les autorités du pays.
Georges Diarra