Les administrateurs de l’Académie malienne des langues (AMALAN) étaient réunis, jeudi dernier, dans les locaux de l’établissement pour la 6è session ordinaire de leur conseil d’administration.Dirigés par le conseiller technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme Diarra Haby Sanou, les travaux se sont déroulés en présence de la directrice générale de l’AMALAN, Mme Coulibaly Mariam Koné.
Le compte rendu de la 5è session ordinaire, l’état d’exécution des recommandations, le rapport d’activités et l’état d’exécution du budget de l’exercice 2017, le programme d’activités et le projet de budget de 2018 étaient les points inscrits à l’ordre du jour. Le budget prévisionnel 2018 de l’AMALAN est estimé à environ 554 millions de FCFA. La collecte de textes de traduction orale à travers le pays, les travaux de recherche systématique dans 13 langues nationales, les éditions de livres, lexiques spécialisés en langues nationales, art, linguistique, français, histoire et géographie sont des activités prises en charge par ce budget.
Souhaitant une augmentation du budget de sa structure, Mme Coulibaly Mariam Koné a déclaré que l’AMALAN venait de boucler une année difficile. En effet, l’Académie a connu en 2017 de multiples crises. Il s’agit, notamment des grèves illimitées décrétées par le Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP). Malgré cette hibernation, l’Académie a pu réaliser certaines de ses activités programmées. La célébration des Journées internationales de la langue maternelle à Zantiébougou (cercle de Bougouni), de l’alphabétisation en collaboration avec la direction nationale de l’éducation non formelle et des langues nationales (DNENF-LN), l’élaboration du lexique administratif, la validation de l’alphabet hasanya, des trois lexiques (administration, sciences politiques et juridiques, en 12 langues) sont des activités phares réalisées par l’AMALAN.
La traduction des documents relatifs à la gestion budgétaire commanditée par la Cellule d’appui à la décentralisation et à la déconcentration de l’éducation (CADDE), l’animation du site web et la participation à l’atelier bilan-programme du Centre figurent aussi parmi les activités accomplies. La directrice générale a ajouté que l’AMALAN, depuis sa création le 13 septembre 2012, est confrontée au problème de ressources humaines qualifiées. Le fossé se creuse davantage avec le départ à la retraite des anciens cadres, avec le mouvement de mutations de certains fonctionnaires et l’existence de certaines catégories de travailleurs qui ne lui servent presque à rien, a-t-elle déploré.
Mme Coulibaly Mariam Koné explique : «nous entamons avec l’année 2018, le budget programme, c’est-à-dire la gestion axée sur les résultats. Cela nous permettra de jeter un regard critique sur notre manière de faire et d’adopter un changement de comportement favorable à l’éclosion d’une Académie qui répond davantage aux normes d’une structure de recherche». Elle a annoncé qu’un plan de communication et celui de développement stratégique de l’AMALAN seront élaborés et mis en œuvre pour une meilleure visibilité du service. Elle a, enfin, remercié l’Etat pour ses efforts en matière de promotion des langues nationales avant de l’exhorter à appuyer substantiellement l’AMALAN.
Le conseiller technique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mme Diarra Haby Sanou, a rappelé que l’Académie a pour mission la promotion des langues nationales, la lutte contre l’analphabétisme, le renforcement des capacités d’autonomisation des populations, la vulgarisation des libertés fondamentales et des droits de l’homme. Elle a aussi noté des contraintes liées à l’insuffisance des ressources humaines de qualité pour la formation et la recherche scientifique mais aussi l’insuffisance de ressources matérielles nécessaires à la promotion des langues.
Sidi Y. WAGUé
Source: Essor