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Aboubcar Sidibé alias Baniko Abou Flow: « En période de crise, le rappeur doit éviter les messages de haine »

Aboubacar Sidibé, connu sous le nom de Baniko Abou Flow, est originaire de Diotigué, dans la commune rurale de Massigui, région de Dioïla. C’est un jeune artiste, chanteur, rappeur et compositeur, très attaché aux valeurs intrinsèques de Baniko.

Dans cette interview, accordée à Sahel Tribune, le jeune rappeur évoque entre autres : ses débuts dans le monde musical, ses objectifs ainsi que son ambition. Il lance aussi un appel pressant à tous les rappeurs. Nous vous invitons à lire notre entretien.

Sahel Tribune : Comment êtes-vous arrivé dans la musique ?

Aboubacar Sidibé alias Baniko Abou Flow: je n’ai pas été à une école, encore moins suivi une formation. J’ai aimé la musique et je m’y suis lancé. En faisant des sons, j’ai produit des singles que les gens ont appréciés. J’ai quand même participé à des compétitions auxquelles j’ai été récompensé par des attestations, des tableaux d’honneur et de félicitations.

Dans vos chansons, vous évoquez toujours les maux dont souffre la région de Dioïla. Expliquez-nous pourquoi.

Effectivement, dans mes musiques, je parle toujours de la région de Dioïla. Je trouve cela normal, parce que je viens de cette localité, et cela reste une fierté pour moi. Les Bambaras disent que, « si tu sais d’où tu viens, tu sauras où aller ». Donc je sais déjà d’où je viens et je sais où je dois aller.

À travers vos chansons, pensez-vous pouvoir relever les défis dont souffrent les Banikois depuis plusieurs années ?

Je peux bien sûr relever les défis. C’est d’ailleurs mon objectif, le but principal de ma musique. Je souhaite rendre les Banikois fiers d’eux-mêmes et promouvoir, dans le monde entier, les valeurs de cette région. Je suis convaincu que je peux bel et bien le faire.

Que représente Baniko pour vous ?      

Baniko représente tout pour moi. C’est ma source d’inspiration. Parce que c’est un lieu très riche en culture. Or la culture joue un rôle capital dans la vie de l’homme.

Le rap est-il une passion ou une profession pour vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je peux dire que le rap est une profession pour moi. Parce que c’est dans le rap que je vis.

Quel appel lancez-vous aux autorités et à vos frères et sœurs rappeurs maliens ?

D’abord, j’invite les autorités à plus de considérations pour les rappeurs. Il faut qu’ils tiennent compte du rôle que jouent ces artistes dans le progrès du pays, notamment dans la consolidation de la paix. Même si tout le monde n’est pas sur le bon chemin, les autorités doivent faire en sorte d’accompagner ceux qui œuvrent pour le progrès du pays.

Les rappeurs aussi doivent synthétiser les mots avant de les lancer. Il ne faut pas qu’ils rappent comme ils le veulent. Ils doivent plutôt tenir compte de ce qu’ils disent. C’est-à-dire, ce qui est nécessaire. En période de crise, le rappeur doit éviter les messages de haine. Il doit plutôt faire passer des messages de sensibilisation.

Avez-vous pensé à faire un album ?

Je pense faire un album, sinon des albums. Mais pour l’instant, je ne peux donner aucune autre précision. Ce qui est sûr, bientôt il y aura un EP (Extended play, qui est composé de 4 ou 5 titres) en comparaison à un album qui contient le plus souvent 15 et 20 titres).

Propos recueillis par Bakary Fomba

Sahel Tribune.

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