Le Conseil des ministres du 22 Janvier 2020, a officialisé la nomination de l’ex-Ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdel Karim Konaté, à la Présidence de l’Office du Niger. Cette décision inattendue de l’Exécutif, n’a pas manqué de susciter un vif émoi au sein de l’opinion publique nationale, laquelle y voit une volonté manifeste du Gouvernement de transformer systématiquement l’Office du Niger en un réseau maffieux au service d’une horde de ‘’brigands’’ dont Empé ne fait aucunement exception.
L’Office du Niger, de par son rôle dans l’accomplissement des politiques nationales de sécurité alimentaire, représente une des plus importantes structures qui, malheureusement, est toujours restées ensevelies entre les mains criminelles d’une minorité oligarque malgré toutes les pressions exercées par les Maliens sur les autorités de l’Etat pour une meilleure restauration morale du patrimoine commun. Les injustices les plus impensables, expressément commises par de hauts responsables contre de pauvres cultivateurs dont nombreux ont été littéralement expropriés de leurs terres, sont parmi les pratiques ayant collé à l’Office du Niger, une de ses plus sombres étiquettes.
L’opacité dans l’exportation des produits agricoles, l’attribution frauduleuse des terres cultivables et des périmètres irrigués, la gestion scandaleuse des dividendes engrangés par l’Office du Niger, l’appauvrissement des paysans locaux par des mesures qui ne profitent qu’aux personnes riches et le recrutement maffieux du personnel de la boîte, sont, entre autres pratiques impénitentes qui n’ont fait que pourrir l’Office du Niger. Et, le facteur explicatif majeur de cette gestion calamiteuse et déshumanisante de la structure, n’est autre que le fait que l’Office du Niger ait été jusqu’ici l’apanage et la vache laitière d’un même et unique clan.
Aujourd’hui, avec la nomination, combien surprenante, de l’ex-Ministre du Commerce et de l’Industrie, traînant derrière lui, un déluge de casseroles, c’est la disparition programmée de l’Office du Niger. Le Gouvernement, à travers la nomination d’Abdel Karim Konaté à la tête de l’Office du Niger, vient de signer l’arrêt de mort d’une des structures les plus prolifiques pour l’économie nationale.
Inspecteur des douanes, Empé a emmagasiné l’essentiel de ses fortunes dans des conditions encore très brumeuses et qui ont toujours laissé planer le doute sur sa crédibilité morale. Rappelons, également, que le même Abdel Karim Konaté avait , dit-on, largement contribué au financement de la campagne présidentielle d’IBK en 2013 pour, en contrepartie, bénéficier d’une nomination ministérielle tout au long du 1er quinquennat.
Aujourd’hui, après avoir été débarqué du dernier Gouvernement pour des raisons encore floues, le même affairiste et mafioso Empé refait surface, contre toute attente, quand on sait, notamment, l’immense désastre qu’il a causé au Département du Commerce et de l’Industrie.
En fin de compte, la question que l’on se pose, est la suivante : Combien Empé a-t-il, cette fois-ci, proposé à sa bande d’oligarques, en échange de son nouveau poste à la tête de l’Office de Niger ? La réponse à cette interrogation, permettrait de savoir ce qu’il s’apprête à y faire !
M.D
Source: Le Point du Mali
