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À Tombouctou, l’Hôpital manque de spécialistes et de matériels

L’Hôpital régional de Tombouctou manque de moyens matériels pour assurer un service de qualité. Beaucoup de spécialistes sont aux abonnés absents.

 

Manque de scanner, vétusté du laboratoire, bloc opératoire non équipé…À l’Hôpital régional de Tombouctou, les difficultés ne manquent pas. Elles impactent les modestes populations qui n’ont pas accès à des services sociaux de qualité à cause de l’enclavement, du mauvais état des routes et l’instabilité sécuritaire y sévissant depuis près d’une décennie.

À l’intérieur de l’Hôpital, on aperçoit les proches de malades assis à même le sol, les visages chargés d’inquiétude face à la dégradation de  l’état de santé de leurs malades. Ou une éventuelle évacuation vers Mopti ou ailleurs. Les plus crédules égrainent continuellement leur chapelet pour pouvoir bénéficier des faveurs divines.

Beaucoup de services spécialisés sont à l’arrêt faute d’animateurs qualifiés. Les postes de   radiologue, médecin réanimateur, neurologue et médecin urgentiste sont vacants.

Budget déficitaire

Le protocole administratif prévoie un minimum de 200 agents de santé dans un centre de référence. L’effectif à l’Hôpital de Tombouctou est loin d’atteindre ce nombre. Cette situation est due au refus de certains agents, qui ne sont pas de la région, de regagner leurs postes pour motif d’insécurité. Pour compenser la pénurie, l’Hôpital emploie des contractuels, selon une source, payés sur son maigre budget.

De nombreux agents de l’administration publique malienne ont fui les régions du Nord et du Centre en raison de l’instabilité sécuritaire. Le retour des services de qualité reste un défi  dans la stabilité à moyen et long terme du pays. « L’Hôpital fait des efforts pour répondre aux besoins de santé de la population. Nous sommes obligés de fonctionner avec des contractuels pour combler le déficit de personnel. Cela coûte plus de 7 millions de francs CFA au budget très déficitaire de l’Hôpital. Nous avons écrit aux autorités plusieurs fois sans suite », regrette Youssouf Kassambara, médecin généraliste à l’Hôpital de Tombouctou.

Le casse-tête de l’évacuation

L’évacuation d’un malade vers Mopti ou Bamako est un casse-tête pour les responsables de l’Hôpital et les proches de malades. L’opération implique la mobilisation d’une somme considérable. Aussi, le mauvais état du véhicule médicalisé, sans dispositif médical interne, tombant constamment en panne sur le trajet contribue-t-il à la dégradation de la santé des patients à évacuer. La charge devient plus chère et souvent insupportable. Pourtant, les centres de santé publics sont fréquentés par les couches sociales modestes, notamment des personnes venant des zones rurales n’ayant pas de parents à Tombouctou ou à Mopti.

« Nous sommes venus à l’Hôpital régional de Tombouctou pour y soigner mon grand frère. Nous payons tous les jours des ordonnances faramineuses sans que ne s’améliore son état de santé. Les médecins ont ordonné de l’évacuer sur Mopti. Toutes nos économies sont épuisées », m’a confié un proche d’un malade admis à l’hôpital.

Service social à l’arrêt

Le service social, qui facilitait la mise en place d’un fonds d’urgence sociale, n’est plus opérationnel. Les ONG participant au financement de ses activités ont plié bagage. « Cela fait plus de trois ans que le service social est à l’arrêt faute de budget conséquent. La solidarité est consubstantielle à la médecine. C’est pourquoi on fait des efforts pour prendre en charge les patients qui manquent de moyens », explique Dr Kassambara, peiné par cette situation devenue son quotidien.

Il est urgent d’atténuer la souffrance des populations de la sixième région administrative du Mali, déjà fragilisée par l’enclavement et l’insuffisance de centres de santé adéquats. L’État et les collectivités territoriales doivent élaborer des politiques publiques permettant l’équipement et le recrutement d’un personnel sanitaire pour l’Hôpital de Tombouctou et l’ensemble des hôpitaux régionaux à travers le pays pour répondre efficacement aux besoins sanitaires des Maliens.

Source : Benbere

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