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A QUOI SERT LA DEMOCRATIE SANS RESPECT DE LA LEGALITE

A l’origine de cet article, les comportements gravement réactionnels et extrêmement tumultueux de  certains candidats à l’élection du Président de la République après la proclamation des résultats.

Le mode de désignation des gouvernants dans le système démocratique est l’élection et le système démocratique au Mali est défini par la Constitution du  25 Février 1992, la Loi Fondamentale dans laquelle le Peuple Souverain du Mali réaffirme en tête, sa détermination à maintenir et à consolider l’Unité Nationale.

Et la légalité c’est ce qui est établi par la loi et la conformité à la loi c’est aussi d’abord ce qui est établi par la Loi Fondamentale, la Constitution.

Aux termes de l’article 28 de la Constitution, les partis concourent à l’expression du suffrage et se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi, ont l’obligation de respecter les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie (le gouvernement du Peuple par le Peuple et pour le Peuple) de l’intégrité du territoire, de l’unité nationale et la laïcité de l’Etat, Souveraineté Nationale qui appartient au Peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum et qu’aucune fraction du peuple ou aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice (Article 26 de la Constitution).

Il se trouve qu’aujourd’hui ces candidats et leurs partis, contrairement au moment de la propagande électorale, par des attitudes négativement proclamatrices, ne respectent point cette légalité constitutionnelle.

Ils battent le pavé, d’abord pour crier à la fraude alors que les observateurs nationaux et internationaux de l’élection présidentielle ont tous déclaré n’avoir  pas constaté de fraudes lors de cette élection ; maintenant  comme pour rompre avec la monotonie, pour parler avec outrecuidance, de «  gouvernement de fait » par la méconnaissance coupable de ce que de sa désignation directe par le peuple, le Président de la République tire sa légitimité populaire que seule l’Assemblée Nationale élue de la même façon, peut égaler.

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Ces partis et leurs représentants forment le plus souvent des organisations personnelles et alimentaires de poursuivre la conquête du pouvoir et non en réalité des partis de masse capables de poursuivre la conquête du pouvoir et de  les porter à la magistrature suprême.

IL n’est pas difficile de démêler l’écheveau  de ce rassemblement.

Il s’agit de partis qui ont offert le spectacle consternant d’incessantes querelles d’états-majors qui a poussé l’électeur de se détourner de ces groupements et de laisser leurs militants à leurs petites querelles.

Ils ont oublié de donner aux questions importantes une solution électorale et électoraliste : l’unité d’action face au candidat unique des partis de la majorité, Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, qui a été logiquement réélu Président de la République.

Ils n’ont simplement pas cru dans la démocratie, dans les notions de masses et de représentation populaire qui n’énoncent pas seulement un principe légal, mais un état de fait réel.

A ce compte, il est illusoire pour ces partis d’imputer leur échec à l’élection présidentielle à une hypothétique fraude électorale.

Aussi, leur propension à transgresser par des manifestations surannées les normes constitutionnelles, les normes de la République qui est la forme la plus élevée de la démocratie, ne peut se comprendre et ne devrait point prospérer.

C’est un mauvais développement politique à l’égard de la liberté et de la société civile qui est mobilisée à vil frais dans sa frange écume  de la rue et d’enfants innocents pour battre le pavé.

L’Etat doit s’immiscer dans la gestion de ce phénomène qui touche à l’ordonnancement institutionnel, par une mise à distance institutionnelle du démocratisme qui s’attache à ces pratiques régressives politiques.

Si l’Etat reconnait et garantit la liberté de manifestation, en tant que liberté relationnelle, protège également la liberté d’aller et venir qu’aucune autre

 

 

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liberté publique ne peut tuer. Il doit donc mettre en œuvre, à son égard, les prescriptions de la loi y afférentes (article 5 de la Constitution).

Les personnes qui sont à l’origine de ces manifestations sont connues et doivent être amenées à faire face elles-mêmes aux conséquences de ces évènements ; cela, sans préjuger des infractions qui pourraient être constatées de la part des différents participants (violences sur la voie publique, outrages…).

Au regard de la situation sécuritaire du pays, le seul encadrement de ce genre de manifestations ne suffit plus.

Il s’agit de mettre en œuvre les contraintes et limites prévues par la loi.

Aux termes de l’article 24 de la Constitution tout citoyen, toute personne habitant le territoire malien a le devoir de respecter en toute circonstance la Constitution.

La défense de la patrie est un devoir pour tout citoyen et tout citoyen doit œuvrer pour le bien commun (article 22 et 23 de la Constitution).

Ces agitations politiques reposent sur une vision excrémentielle de la République et de la démocratie pluraliste.

Ce démocratisme est inconciliable avec l’efficace et l’efficience des normes constitutionnelles républicaines et des institutions, d’autant plus qu’au sein des groupements qui en sont les instigateurs, il y’a des composantes avec des velléités putschistes et djihadistes ; le tout, tendant à mettre en  cause la forme républicaine de l’Etat par atteinte aux dispositions de l’article 121 de la Constitution qui proscrit expressément notamment le coup d’Etat qui constitue un crime contre le peuple malien, peuple qui, par sa désignation par le suffrage universel direct, a conféré la légitimité populaire au Président Ibrahim Boubacar KEITA en le portant au pouvoir. A ce compte il faut  certainement prévoir l’abrogation expresse de la législation sur l’amnistie accordée à d’anciens putschistes qui cherchent visiblement à s’attaquer à la forme républicaine de l’Etat.

Cette légitimité est fondée par la Constitution et la légalité constitutionnelle dont il est le gardien (en vertu de l’article 29 de la Constitution).

 

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Les attributs que lui confère l’article 29 de la Constitution, fondement de tout pouvoir en République du Mali, sont incompatibles avec la licence qui tue les libertés publiques et obère la continuité de  l’Etat. C’est l’anarchie.

Les comportements velléitaires de ces dernières semaines d’une fraction de la classe politique n’a en réalité d’autre but que faire du Président de la République un grand dispensateur d’aumône politique à son égard.

C’est une agitation d’ordre faussement politique.

C’est un comportement qui tente de maintenir l’Administration et l’Exercice du pouvoir sous le joug des liens d’allégeances personnelles et familiales, de la philenthropie.

Ce n’est pas d’admissible Monsieur le Président de la République. Vous devez veiller au bon fonctionnement des pouvoirs publics par l’éradication de la licence dans l’intérêt du peuple malien.

Le peuple silencieux qui vous a porté à la magistrature suprême est impatient.

A bon démolisseur, salut !

 

Professeur Mamadou Ousmane SAMAKE

Mali24

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