Le président français, Emmanuel Macron, a appelé mercredi à la tribune de l’ONU à “limiter” le droit de veto au Conseil de sécurité en cas de “crime de masse”, dans le cadre d’une réforme pour rendre l’organe clé des Nations unies plus efficace.
Un grand nombre d’États membres de l’ONU réclament une réforme du Conseil de sécurité paralysé et jugé non représentatif du monde actuel, demandant notamment une augmentation du nombre de membres permanents.
À la tribune de l’Assemblée générale, le chef de l’État français a répété son soutien à la demande du Japon, de l’Inde, de l’Allemagne et du Brésil, ainsi que deux pays africains, de devenir membres permanents.
Mais “la réforme de la composition seule du Conseil de sécurité ne suffirait pas à lui rendre son efficacité et je souhaite donc que cette réforme permette aussi de changer les méthodes de travail, de limiter le droit de veto en cas de crime de masse, et de se concentrer sur les décisions opérationnelles que nécessite le maintien de la paix et de la sécurité internationale”, a déclaré le chef de l’État français.
Les 193 pays membres de l’Onu ont adopté dimanche un “Pacte pour l’avenir”, censé redonner vie au multilatéralisme et ouvrant la voie à une réforme du Conseil sécurité de l’Onu.
Le Conseil compte aujourd’hui cinq membres permanents (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine) auxquels s’ajoutent dix membres non permanents élus pour deux ans en respectant une représentativité géographique.
Paralysie du veto
Son fonctionnement est largement paralysé par les veto en particulier de la Russie et des États-Unis. Un blocage qui provoque des critiques plus larges sur l’inefficacité de l’ONU à peser dans la résolution des conflits.
Dans son discours, le président Emmanuel Macron a également abordé la guerre en Ukraine, promettant que la France mettra tout en œuvre pour que le pays puisse résister à la Russie.
“La France continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que l’Ukraine tienne bon, se mette hors de danger et obtienne justice”, a-t-il dit, ajoutant que Paris continuerait “de lui fournir des équipements indispensables à sa défense”.
Il a enfin appelé à la fin de la guerre menée par Israël à Gaza, qui “n’a que trop duré” faisant des “dizaines de milliers de victimes civiles palestiniennes”, sans “aucune justification”.
“Le terrorisme est inacceptable quelles qu’en soient les causes et nous pleurons ici les victimes de l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier parmi lesquelles 48 citoyens français”, a-t-il dit.
Mais il a aussi souligné que “trop d’innocents sont morts” dans les représailles israéliennes, estimant que c’était “un scandale pour l’humanité”, “une source dangereuse de haine, de ressentiment qui menace et qui menacera la sécurité de tous”.
Appel à la désescalade au Moyen-Orient
Il a par ailleurs appelé “avec force Israël à cesser l’escalade au Liban et le Hezbollah à cesser les tirs”.
La communauté internationale redoute l’embrasement général au Proche-Orient après les frappes israéliennes au Liban de cette semaine qui ont fait des centaines de victimes, des milliers de blessés et provoqué des déplacements de population de masse.
“La France exige le respect par chacun de ses obligations le long de la Ligne bleue”, ligne de démarcation tracée par l’ONU entre Israël et le Liban, a-t-il ajouté, assurant que la France agirait “pour faire émerger une voie diplomatique indispensable afin d’épargner les populations civiles et empêcher une explosion régionale”.
Source: https://www.7sur7.be/