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À la Une: l’avenir des relations franco-maliennes en question

Les questions fusent dans la presse malienne et au-delà à quelques heures maintenant du mini-sommet sur le Sahel et le Mali qui doit avoir lieu ce soir à Paris et à la veille du sommet UE-UA à Bruxelles.

 

« Bamako et Paris : vers une rupture définitive ? », s’interroge Mali Tribune. « L’offensive diplomatique (de la France) pour isoler les autorités de Bamako, dont les seuls torts auront été l’exploration d’autres horizons pour protéger sa population contre le terrorisme et leur volonté de réforme, cette offensive est incompréhensible, estime le journal bamakois, et relève de la manifestation de la frustration d’un paternalisme séculaire menacé par les choix politiques du moment. Au-delà de la frustration et de la colère ambiante, la diplomatie empreinte de respect mutuel et d’humilité doit reprendre ses droits entre Paris et Bamako, estime encore Mali Tribune.

La guerre médiatique assortie de propos méprisants ne saurait être la réponse aux préoccupations des Maliens durement éprouvés par une crise sécuritaire interminable doublée d’une instabilité politique dont la solution passe par une réforme en profondeur de l’État. Au regard du dialogue de sourd qui s’est installé entre les deux capitales, conclut le journal malien, l’avenir des relations Franco-maliennes est une grosse incertitude. »

Pas la peine d’être devin…

Une offensive diplomatique de la France incompréhensible ? Non, rétorque WakatSéra au Burkina Faso. « Au vu de l’escalade verbale qui ne cesse de grimper entre Paris et Bamako, et entre renvoi et rappel de l’ambassadeur de France au Mali, il ne fallait pas être un bookmaker politique exceptionnel, encore moins un devin pour voir la rupture, sur le plan militaire, entre les deux partenaires historiques. Mais la France quittera le Mali pour bien rester au… Sahel, pointe WakatSéra, et dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, qui ont besoin de partenariats bien pensés pour faire face à l’ogre terroriste dont l’appétit vorace ne faiblit pas. »

Burkina ? Niger ? Bénin ?

Et cette rencontre ce soir à l’Élysée sera centrée sur « le départ des opérations Barkhane et Takuba du Mali et leur redéploiement dans un ou des pays de la sous-région », croit savoir Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou. Seront présents autour d’Emmanuel Macron 3 chefs d’État du G5 Sahel, le Mauritanien Mohamed Gazouani, le Nigérien Mohamed Bazoum et le Tchadien Mahamat Itno, auxquels se joindront le président en exercice de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, celui de la Commission de l’UA, Mahamat Faki et le président du Conseil européen Charles Michel.

Alors s’interroge Aujourd’hui, « où vont se diriger les militaires de Barkhane et de Takuba au Sahel ? Au Burkina ? Où le nouveau pouvoir militaire, au contraire de celui du Mali n’a pas encore dit “soldats français dehors”, même si on a remarqué lors des marches de soutien aux putschistes, une nuée de drapeaux russes brandis par des manifestants. Vraisemblablement, le Niger pourrait accueillir Barkhane ou Takuba, car déjà prédisposé pour l’être. La Mauritanie aussi. À moins que ce ne soit le Bénin, frappé plusieurs fois, ces derniers temps par les terroristes. »

« Relancer la relation avec l’Afrique sur des bases plus saines »

Dans une tribune publiée par Le Monde Afrique, le politiste Marc-Antoine Pérouse de Montclos estime qu’ « au-delà du cas malien, les revers de Barkhane signalent un désengagement plus général en Afrique. Tendance lourde depuis la période des indépendances, la diminution du nombre de Français résidant en Afrique le montre bien, car elle s’est accompagnée d’un allégement de la présence consulaire, militaire, culturelle, scientifique et technique de Paris au sud du Sahara. Pour les diplomates, par exemple, il est beaucoup plus valorisant de faire carrière en Amérique ou en Asie plutôt qu’en Afrique. Constat qui vaut d’ailleurs pour le secteur privé. Le déclin est indéniable, pointe Marc-Antoine Pérouse de Montclos.

Reste à savoir si les mésaventures de l’opération Barkhane vont vraiment marquer la fin d’une époque. Un allégement du dispositif militaire au Sahel pourrait être l’occasion, poursuit-il, de relancer la relation avec l’Afrique sur des bases plus saines, plutôt que de simplement chercher à préserver des acquis. Encore faut-il qu’en France, les candidats à la présidentielle aient envie de s’emparer du sujet autrement qu’à travers une rhétorique sécuritaire. »

Source : RFI

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