Chaque métier a ses difficultés. Aujourd’hui, nous sommes allés à la rencontre des confectionneurs voire des vendeurs des meubles et des fauteuils afin de découvrir certaines réalités de leur travail. Beaucoup de difficultés sont au menu non seulement de leur côté, mais aussi du côté des clients.
Comme nous le savons tous, la confection des meubles à savoir, les lits, les tables, les armoires, les fauteuils ainsi que certaines tables et chaises est à la base du bois. Cependant, beaucoup de travailleurs dans ce milieu se plaignent pour faut d’accès à cette matière première.
La majeure partie des bois des menuisiers maliens leur viennent de l’extérieur notamment la Côte d’Ivoire et la Guinée. Ces travailleurs du bois sont ainsi confrontés aux frais de taxe et de douanes. Chose qui est d’ailleurs nécessaire si les choses se passaient comme il se devrait.
Pour mieux imprégner nos lecteurs des réalités de ce domaine et faire découvrir tous les périples que ces travailleurs traversent tous les jours, nous nous sommes approchés de quelques confectionneurs et de vendeurs de meubles pour nous renseigner.
Selon Ibrahim Sylla, vendeur et confectionneur de meubles à Badalabougou, l’élément premier de leur travail est le bois et l’acquisition de ce bois reste jalonnée d’épines en ce qui concerne son importation .Or, c’est ce bois étranger que les clients préfèrent le plus. « Il y a des bois au Mali que nous utilisons pour notre confection, mais lorsque les clients viennent, ils demandent toujours des meubles de bonne qualité. Ce qui nous pousse à importer certains bois comme le sapin », nous confie-t-il en ajoutant qu’auparavant, les personnes qui étaient chargées de leur amener ces bois trouvaient rarement des difficultés. Alors, il faisait leur travail selon le choix et la demande de leurs clients et les prix étaient très abordables, a-t-il martelé.
« Mais à l’heure actuelle, ceux qui nous amènent le bois de l’étranger ont augmenté les prix de vente et nous, qui sommes les confectionneurs, n’avons d’autres choix que d’augmenter nos prix de vente après la confection afin de pouvoir tirer de maigres bénéfices nous permettant de nous nourrir », a-t-il précisé avant de rappeler que les clients, sans comprendre tous ces aspects , se plaignent des prix qui sont trop exorbitants à leurs yeux.
Il n’y a pas que le problème de prix avec certains clients qui les intriguent, mais le fait que ces mêmes clients partent acheter les mêmes fauteuils dans les boutiques à un prix plus élevé que les leurs. « Lorsque nous confectionnons certaines qualités de fauteuils, nous pouvons les vendre jusqu’à 900 000 FCFA. Mais lorsque vous partez dans certaines boutiques, on vous parlera pour les mêmes qualités de plus d’un million », a déploré Moussa Coulibaly, vendeur de meubles pour préciser que « C’est parce que notre prix est bas que certains clients pensent que ce ne sont pas des fauteuils de bonne qualité alors que c’est ce que les boutiquiers viennent prendre chez nous. Mais cela n’est pas le pire, les boutiquiers nous accusent de vendre moins cher jusqu’à ce qu’ils perdent toute la clientèle ».
En ce qui concerne le marché, Daouda nous fait savoir que les clients se font très rares actuellement et ceux qui viennent ne prennent que des crédits qui, pour être remboursés, observent plusieurs temps et une fois qu’il leur réclame leur crédit, ces clients s’en vont pour toujours, a-t-il expliqué. « Quand je reçois trois clients aujourd’hui et qui effectuent leurs achats au comptant, le troisième qui viendra prendra du crédit. Je fais couler beaucoup de sueurs avant de pouvoir être remboursé par certains. »
Du côté des clients, nous avons rencontré Mariam Traoré. Celle-ci nous fait savoir que parfois, certains confectionneurs prennent des mauvaises qualités de bois pour faire des fauteuils parce qu’ils savent que les chiffons et les tissus recouvrent ces bois. Ce qui n’est pas juste. C’est pourquoi la plupart de nos fauteuils ne dépassent pas une année au maximum. Cela reste pareil pour tous les objets qu’ils fabriquent à base de bois, martèle-t-elle.
Nous sommes aussi allés à la rencontre des boutiquiers pour écouter leurs préoccupations. M. Lamine N’diaye avec qui nous avons échangé affirme qu’ils ont aussi des difficultés. « Avant, les clients se plaignaient de la qualité des fauteuils. C’est pourquoi nous avons cherché à améliorer tout en cherchant des bois et tissus de qualités », a-t-il expliqué.
Djènèba Touré, stagiaire
Source: Le Pays