Le 2e pont de Kayes, inauguré fin février, est vu comme celui de tous les espoirs par les populations, les commerçants et transporteurs.
Le coût global de cette importante infrastructure routière, construite en 24 mois et financée par le budget national, est de 58.156.143.751 de francs CFA. Construit dans la commune de Liberté Dembaya, ce pont, qui doit désengorger le premier existant depuis 1999, va apporter une bouffée d’oxygène pour les transporteurs et les commerçants. Il a été inauguré le 27 février 2021 par le premier ministre, Moctar Ouane, en présence de plusieurs personnalités, dont le ministre des Transports et des Infrastructures.
Des manifestations avaient eu lieu, en juillet 2016, pour exiger la construction d’un deuxième pont à Kayes, jugé comme étant « une nécessité et non un caprice ». Ce 2e pont de Kayes et ses voies d’accès, officiellement ouverts à la circulation, présentent plusieurs avantages pour les transporteurs et les populations. « Les accidents et les longs embouteillages sur le seul pont qui traverse la ville vont prendre fin. Quand votre camion doit traverser le premier, vous avez peur et votre esprit n’est jamais tranquille. En tant que transporteur, c’est une épine qui sort de nos pieds et un gain de temps », affirme Bakary Touré, le président des transporteurs routiers de Kayes.
Réduction de l’insécurité
Même son de cloche au sein du Conseil malien des chargeurs de Kayes, qui estime pour sa part que « le nouveau pont présente d’énormes avantages économiques ». Pour son président Boubacar Niang, dit « Papa », « c’est désormais une nouvelle ère des affaires qui souffle sur la région de Kayes à travers ce corridor qui rallie le pont de Dakar. » « En plus de gagner du temps, nos affaires vont connaître une bonne santé», espère-t-il.
Si les transporteurs se frottent les mains sur le gain que le pont engendrera pour eux, chez les populations c’est un soulagement. Les voies d’accès du pont sont électrifiées, ce qui constitue une avancée majeure dans la lutte contre l’insécurité. « En plus d’éviter les embouteillages, il y a des endroits de la ville qui ont eu de l’électricité grâce à la construction du pont. Avant, les vols à main armée étaient fréquents. Depuis que la voie qui passe a été électrifiée, cette pratique a considérablement diminué », affirme Mme Sow, résidante à Kayes N’di, non loin de l’une des voies d’accès du deuxième pont.
A un jet de pierre de sa concession, Youssouf Diarra abonde dans le même sens. « Avec l’électrification, les bandits qui troublaient notre quiétude ont disparu car, de loin, on peut voir beaucoup de choses et alerter la police quand c’est nécessaire. »
Et le train voyageur ?
Lors de l’inauguration du 2e pont de Kayes et de ses voies d’accès, le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, a fait quelques annonces dont celle de la reprise des activités ferroviaires. Depuis quelques années, le train ne siffle plus à Kayes. Sa reprise, plusieurs fois annoncée, n’a véritablement pas connu de succès.
«Je reviendrai vers vous pour vous annoncer de bonnes nouvelles sur le trafic ferroviaire. Pour le moment, les réflexions sont menées dans ce sens pour trouver une solution rapide », a promis le ministre Dabo, avant d’ajouter que « l’arrêt du train voyageur a mis en situation de précarité financière des familles cheminotes».
Un pont sur le Bafing et le Baoulé
Il faut surtout résoudre les problèmes de routes qui enclavent les différentes localités. La construction de l’axe Sadiola-Kéniéba, quasi impraticable en période hivernale, doit être une priorité. Cet axe long de 160 kilomètres peut favoriser l’écoulement des produits paysans de cette localité vers Kayes, la capitale régionale.
À cause de son état dégradé, il est moins fréquenté par les transporteurs de marchandises, sauf quelques-uns et les taxis brousses. Sa construction sera un apport capital dans les échanges commerciaux dans les différentes localités de la région qu’il traverse.
En plus de celui-ci, il faut un autre pont sur le Bafing et le Baoulé dans la localité de Bafoulabé. Si toutes ces infrastructures arrivaient à être mises sur pied, l’économie locale pourrait connaître une énorme croissance pour le bonheur des populations.
Source : Benbere