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A Gao, «on croise des hommes en armes, sans savoir qui ils sont»

Olivier Dubois a été enlevé dans la cité commerçante historique, à la lisière du fleuve et du désert. Surmilitarisée, elle n’est en réalité contrôlée par personne.

Le petit avion s’est posé sur la rive gauche du fleuve. Le 8 avril, Olivier Dubois est arrivé à Gao après deux heures de vol depuis Bamako. Il a passé quelques heures au Motel des Askia, y a posé son sac, déjeuné. Puis le journaliste est sorti de l’hôtel et a disparu. Englouti par Gao, la grande ville du Nord, et certainement celle qui compte aujourd’hui le plus de soldats de tout le Mali : la première base de l’opération française Barkhane, un camp de Casques bleus, plusieurs garnisons des Forces armées maliennes, un site de cantonnement des mouvements armés… C’est ici que le correspondant de Libération, du Point et de Jeune Afrique a été enlevé, en plein jour, il y a six mois, avant d’être probablement exfiltré en direction du désert.Comme toutes les cités fluviales, Gao est une ville de passage. Finalement plus proche de Niamey, la capitale du Niger, à 450 kilomètres en aval, que de Bamako, à 1 500 kilomètres en amont. Mais sur l’axe nord-sud, Gao est aussi la porte historique du Sahara. Une agglomération de sable, qui s’accumule dans les angles des bâtiments et recouvre, comme un crépi, les façades des maisons. On s’y perd facilement malgré son plan quadrillé. L’asphalte y est rare. A l’image des villes du Sahel, les concessions sont closes, ceintes de hauts murs. Fermées au regard de l’étranger. «Tous les flux passent par ici, sourit un journaliste malien installé depuis trente ans dans la ville. C’est la route de l’Algérie, de la contrebande, des migrants, de la drogue. Gao est ouverte aux quatre vents.» De l’autre côté du fleuve, au nord-est, on distingue l’immense dune rose – elle tire son nom de la lumière qu’elle dégage au lever et au coucher du soleil – qui fut autrefois une attraction touristique. Depuis dix ans, les visiteurs étrangers ne la foulent plus, elle est redevenue un simple lieu d’hivernage pour les oiseaux migrateurs.

Source :  liberation . fr

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