«I ni tié, i ni baara». Tu sais, cousin, des oiseaux de mauvais augure, tels les aigris et moi, voudrions te savoir incapable de te tenir haut perché deux ans durant à Koulouba. Tu l’as fait. J’espère que tu es train de me voir te le tirer. Mon chapeau, pardi !

Les autres vont te juger sur ce que tu as pu ou non faire, moi, je partage collatéralement ton désastre. Pardon, ma langue a fourché, je voulais dire ton bilan. Allez, cousin, trinquons à nos ressentis mis à mal ou à l’échec.

Tu sais, cousin, je vais te dire quelque chose, mais il faut que je pleurasse un peu d’abord quoi, «igniiiiiiih», «malien magni». Tu vois comment ils t’ont traité, quand tu pleurais la mort de nos frères français ! «Ouoooooohi !», toi aussi cousin, ne me fais pas pleurer plus que je ne veuille verser des larmes de crocodile !

Mais, puisqu’on doit se dire la vérité, je vais être franc avec toi. Pourquoi, toi aussi, tu aimes pleurer la mort des autres plus que celle des tiens ? Et puis, tu aimes dire que Moussa Mara a fait tuer 71 personnes en un seul jour de visite à Kidal. Bon, ce sont tes cadavres aussi !

Allez, je ne vais pas gâcher nos retrouvailles. D’autant que je le sais, chez nous, un événement malheureux ne contrarie jamais un événement heureux. Alors, trinquons à nos succès. Même si les aigris pensent qu’on n’en a pas. Tchin-tchin, à Ta Majesté ! Et joyeux anniversaire !

Eh, cousin, je vois les jaloux qui sont en train de maigrir ! «Ils le seront, Inch’Allah». Eh, mon cousin dèh, «wallahi, i gnogon tehi» !

Issiaka SISSOKO

source : Le Reporter