Ozone Mali et les Groupements d’intérêt économique (GIE) sont confrontés à une méconnaissance de leur rôle par les populations. Ce qui fait qu’à Bamako, dans la capitale du Mali, l’assainissement demeure un véritable casse-tête. Il vaut mieux expliquer le rôle des structures chargées de l’assainissement de la ville pour lutter contre l’insalubrité chronique.

Les agissements inciviques des citoyens contrecarrent les efforts d’assainissement de la ville de Bamako. Surtout en période hivernale. L’anarchie hygiénique est généralisée au sein de la population.

C’est dans cette atmosphère que les autorités ont signé une convention d’assainissement de la ville avec l’entreprise marocaine Ozone.  En effet, cette convention concerne uniquement la collecte d’ordures au niveau des zones de transit du district de Bamako. Ainsi, l’entreprise Ozone n’a pas vocation à récupérer les ordures devant les habitations. Ce que beaucoup ne savent pas.

Particules nuisibles à la santé

Pendant l’hivernage, l’incivisme atteint son paroxysme et les citoyens profitent de la coulée des eaux pour y déverser des ordures. De même, ces eaux de ruissellement trainent des amas d’ordures qui viennent échouer dans les caniveaux, les bouchant du même coup. On aperçoit une imbrication d’eaux usées et de ruissellement combinées aux ordures sur les grandes artères comme le rondpoint Hippopotame à Hamdallaye ACI, en commune IV du district de Bamako. Ce qui entraine la perturbation de la circulation lorsqu’il pleut.

Des individus moins sensibles à la propreté urbaine déposent des décharges importantes d’ordures qu’ils abandonnent sur les lieux publics. Ces ordures contiennent fréquemment des particules nuisibles à la santé publique et à l’environnement. En outre, les travailleurs d’Ozone peinent souvent à bien rassembler ces ordures constamment en putréfaction.

Mais, certains citoyens non informés du rôle d’Ozone lui attribuent la responsabilité de la collecte de toutes les ordures des quartiers ainsi que le curage des caniveaux qui ne ressortent guère dans sa convention avec l’État malien, selon un responsable de la société. « Je ne comprends pas le comportement des agents d’Ozone. Ils ne viennent pas ramasser les ordures qui sont devant nos concessions. Ils nous obligent à apporter les ordures aux lieux de transit, qui sont situés loin de chez nous.  Beaucoup de mes voisins souffrent du même problème que moi», témoigne un habitant de la commune VI du district de Bamako.

Manque d’équipements modernes des GIE 

L’assainissement de Bamako a ouvert la voie à une concurrence entre Ozone, les collectivités territoriales et l’État. En dépit de la frontière qui les sépare dans la définition des rôles respectifs dans l’assainissement de la capitale.

En effet, cette situation contribue davantage à l’insalubrité de la ville, car les GIE ne disposent pas d’équipements modernes, d’où le retard qu’ils accusent dans la collecte des ordures à l’intérieur des quartiers. Cela s’explique aussi par l’absence de dépôts et la dégradation des rares dépôts disponibles dans la capitale.

Lenteur et bons comportements

Selon certaines municipalités, la décentralisation doit être opérationnelle afin que les GIE puissent mieux satisfaire les besoins d’assainissement des citoyens.  Les agents de ces structures sont formés dans les techniques modernes d’assainissement, mais leur capacité opérationnelle se heurte à des difficultés logistiques, notamment le manque de matériels gros porteurs ou souvent le manque d’épuration totale des ordures ménagères.

« Nous n’avons pas de relation avec Ozone et nos lignes d’intervention sont bien définies. Notre GIE dispose d’une expérience de plus de 20 ans. Seul l’incivisme des citoyens handicape nos efforts en matière d’assainissement», explique Jonathan Poudiougou, chef du service assainissement à la mairie de la commune VI.

Pendant que les GIE et Ozone procèdent difficilement à l’assainissement en période hivernale, les citoyens continuent d’être dans l’incivisme.  C’est plus que jamais le moment de prendre conscience.

Source: benbere