Du 28 novembre au 1ier décembre 2019, s’est tenue au Parc des expositions de Bamako, la 8ième édition des journées de l’industrialisation de l’Afrique, sous le thème : «la problématique et les perspectives des zones industrielles». La cérémonie de lancement des quatre jours de plaidoyers en faveur des produits Made In Mali ou du Salon Made in Mali, s’est déroulée sous la haute présidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.
On notait la présence du Premier ministre, le Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances et des autres membres du Gouvernement, dont le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mohamed Ag Erlaf. On notait aussi la présence d’autres présidents d’institutions de la République, des acteurs du monde industriels, des partenaires au développement et de nombreux autres invités.
Intervenant après les mots de bienvenue de M. Amadou Ouattara, maire de la Commune V, le président de la CCIM, M. Youssouf Bathily, saluera l’initiative des plus hautes autorités du pays qui ont décidé de tenir chaque année à Bamako la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique avec comme thème cette année « la problématique et les perspectives des zones industrielles». Car, pour lui, «on ne peut pas envisager la promotion de l’emploi des jeunes sans envisager au préalable un développement équilibré et soutenu par une industrialisation qui est la voie la plus appropriée pour créer de la richesse et des emplois durable». Pour lui, le secteur industriel doit jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. Il contribuera également à atténuer considérablement des fléaux comme l’exode rural et toutes les formes d’extrémisme violent. Mais, aujourd’hui, ce secteur souffre de nombreuses difficultés. Il s’agit, entre autres, de l’accès au financement avec un cout élevé des emprunts, la non-disponibilité des zones industrielles aménagées, le cout d’acquisition des espaces très élevé des zones industrielles qui ne favorise pas l’investissement. Il y a aussi l’insuffisance notoire de mains d’œuvres qualifiées, la concurrence déloyale dont font face les unités industrielles, l’insuffisance de la loi du partenariat public privé qui n’attire pas suffisamment les investisseurs. En somme, pour le patron de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, en maintenant le statuquo, dans 10 ans, 75% des unités industrielles actuelles disparaitront et notre pays sera plus qu’un gros marché pour les autres africains qui auront un niveau d’industrialisation plus élevé. Pour lui, il faut alors faciliter l’accès aux zones industrielles, mettre en place une banque d’investissement, la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale et consacrer un budget conséquent au secteur industriel, comme celui de l’agriculture qui bénéfice de 15% du budget national.
A sa suite, le président de l’Organisation patronal des industriels du Mali, M. Cyril Achcar, après avoir rappelé la situation du secteur industriel malien demandera la mise en place d’une politique de 4P : partenariat-public-privé et partenaires au développement. Il souhaite aussi un code du Made in Mali en référence au code minier.
Le président de l’Organisation patronale des industriels du Mali, a remercié le chef de l’État pour sa volonté de promouvoir l’industrie nationale dans sa vision du Mali émergent. Il a évoqué ensuite le plan de travail de son organisation connu sous le nom de «Livre blanc » de l’industrie qui est un recueil plein de solutions synthétisant la situation industrielle du Mali. Lequel recueil propose également 24 solutions de relance de l’industrie nourries par les différentes rencontres et les difficultés rencontrées à l’occasion des 44 années de pratique de la transformation industrielle nationale depuis le 7 juillet 1975 que l’OPI existe.
De son côté, le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Mohamed Ag Erlaf, a reconnu que l’industrie malienne connaît certains problèmes, notamment l’obsolescence des infrastructures et que la zone industrielle de Sotuba en est la parfaite illustration. Pour lui, elle est non seulement obsolète en termes d’urbanisme mais aussi technologique et totalement inadaptée aujourd’hui aux objectifs qu’ils veulent atteindre avec une industrialisation moderne.
Le second problème que le ministre Ag Erlaf a évoqué est le coût de l’énergie qui rend totalement improductive toute action industrielle, la mauvaise qualité de la production et la faible articulation entre l’industrie, la recherche et les autres secteurs de l’économie. Selon lui, malgré les efforts, le Mali est un pays en guerre et si tel n’était pas le cas, il aurait pu beaucoup faire pour son industrie et les autres domaines. Il a promis de s’investir davantage pour donner un coup d’accélérateur à l’industrialisation du pays.
Le Chef de l’Etat, après la coupure du ruban symbolique et la visite des stands, a félicité les organisateurs et s’est réjoui de la qualité des produits exposés. Il s’est dit heureux de voir apparaître au Mali de nouvelles industries notamment les industries de transformations des déchets plastiques et a mis l’accent sur la sauvegarde de la santé des populations et de l’environnement. Le président a en outre souhaité aux participants et jeunes industriels d’atteindre les objectifs de partager le potentiel du Mali en matière de développement industriel, de renforcer aussi l’attractivité du Mali en matière d’investissements directs étrangers et d’élargir la base manufacturière du pays en créant des bassins d’emplois décents et durables pour la jeunesse.
Ainsi, durant 4 jours, c’est-à-dire, du 28 novembre au 1ier décembre 2019, les industriels maliens ont exposé leurs savoirs faire à travers des expositions vente de produits made in Mali, des panels de haut niveau, des rencontres B to B et autres.
Dieudonné Tembely
Source: L’Evènement