Notre continent sera bien représenté cette année à la 74è édition du Festival international du cinéma de Cannes. Les organisateurs de cette grande messe du cinéma mondial viennent de dévoiler les sélections officielles. Dans la prestigieuse catégorie du long-métrage le Marocain Nabyl Ayouch et le Tchadien Mahamat Saleh Haroun ont réussi à placer leurs derniers films. Il s’agit respectivement de « Haut et fort » et de « Lingui ». Cela met du baume au cœur des professionnels du cinéma africain, car on se rappelle que ces dernières années nous avons rarement réussi à placer deux long-métrages d’un seul coup dans la sélection officielle.
Après une 73è édition mis à mal par la pandémie du coronavirus, la ville de Cannes accueillera bel et bien les stars du cinéma mondial qui présenteront physiquement leurs productions.
Nos amis Marocains sont à la fête, car la presse salue « Une première » dans l’histoire du cinéma du Royaume chérifien. « Haut et fort » de Nabil Ayouch raconte l’histoire d’un ancien rappeur engagé dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca.
Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip hop. Ce réalisateur n’est pas un inconnu. En 1997, il a réalisé son premier long-métrage Mektoub qui remporte un énorme succès au Maroc et qui sera le premier film à représenter le Maroc à l’Académie des Oscars.
En 2000, il a réalisé son deuxième film intitulé : « Ali Zaoua prince de la rue ».
Quatre ans plus tard au cinéma, il revient avec Whatever Lola Wants, puis le documentaire, My Land, qui donne la parole aux exilés palestiniens, expulsés de leurs propres villages lors de la création de l’état d’Israël en 1948.
Nabil Ayouch a réalisé ensuite « Les Chevaux de Dieu » en 2012, qui traite de la radicalisation religieuse d’un jeune Marocain. Il réalise ensuite son septième long-métrage, Much Loved, sur les prostituées de Marrakech qui a été sélectionné dans la Quinzaine des réalisateurs, au Festival de Cannes.
Quant à « Lingui » ou le lien du Tchadien Mahamat Saleh-Haroun, il raconte une histoire dans les faubourgs de N’Djaména, la capitale du Tchad, appelé de Lingui. Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de quinze ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que sa fille est enceinte. Cette grossesse, l’adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion, mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance.
Révélé à la Mostra de Venise avec « Bye Bye Africa » en 1999, le cinéaste tchadien est devenu célèbre avec notamment le prix du Jury à Cannes en 2011 avec « Un homme qui crie ». Il s’était déjà distingué avec des long-métrages tels que Daratt (prix du jury à la Mostra de Venise, en Italie). D’autres réalisations comme « Abouna », « Saison Sèche » lui permirent de fréquenter les grandes rencontres. Mahamat Saleh-Haroun a réalisé aussi « Une saison en France » qui est sorti en 2018.