Selon le président de Ginna Dogon, les cas de vol de bétail ne resteront pas impunis. Et d’affirmer avoir saisi déjà la justice. “Nous sommes en train de réunir des éléments pour traduire en justice nos voleurs de bétail. Ces voleurs sont des grands criminels et ils sont doublement criminels car ils tuent les propriétaires avant d’aller avec les animaux”, a-t-il martelé avant d’ajouter : “Nous demandons à l’État et ses partenaires et amis de tout mettre en œuvre pour empêcher certains de tuer d’autres Maliens. Nous, au pays dogon, nous nous sentons délaissés, abandonnés à nous-mêmes”.
Pour sa part, Binogo Ouloguem, membre de la commission technique de Ginna Dogon, a dévoilé la stratégie des voleurs de bétail du pays dogon. “Des jeunes s’adonnent à identifier les troupeaux, armer le réseau, envoyer les groupes armés, effrayer les populations, tuer et voler le bétail…”, a-t-il déploré. Selon M. Ouloguem, le transport de ces bêtes volées a été organisé par les auteurs, cela sans contrôle sérieux. “Aujourd’hui, le réseau commet son vol, négocie des camions. On fait peur à ceux qui réclament leurs animaux, sinon on les tue”, déclare-t-il.
Pour lui, les dégâts causés par l’insécurité dans la commune de Sangha sont énormes. “Nous avons recensé dans le pays dogon des dizaines de milliers d’animaux emportés. Nous prenons l’exemple sur la commune de Sangha où nous avons recensé 1965 bovins, 3228 caprins et ovins, des centaines de greniers brûlés, à la date d’août. Une cinquantaine de villages et hameaux totalement détruits, du matériel roulant (motos, tricycles, bicycles, charrettes)…ont été volés, des dizaines de personnes tuées. À la dernière date, nous avons enregistré 500 morts.
Cela n’a jamais été officiellement signalé sur les antennes, dans les journaux…“, a laissé entendre M. Binogo Ouloguem qui a précisé que les déplacés internes et externes sont évalués à plus de 500 000.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali