Les membres des 8 pays du Comité sahélien des pesticides (CSP), se sont réunis, du 13 au 18 novembre 2017, dans la salle de conférence du Centre régional pour l’énergie solaire (CRES) à Bamako, pour tenir leur 41èmesession ordinaire. Au cours de cette session, les participants ont eu à examiner le rapport d’activités du Secrétaire permanent et suivi des recommandations de la session précédente ; la situation du fonctionnement des Comités nationaux de gestion des pesticides ; l’évaluation des dossiers de demande d’homologation des pesticides ; les divers sujets relatifs au fonctionnement du CSP, à la mise en place et à l’animation du Comité ouest africain d’homologation des pesticides (COAHP).
En effet, la cérémonie d’ouverture de cette 41ème session ordinaire du Comité sahélien des pesticides (CSP) était placée sous la présidence du Secrétaire général du Ministère de l’Agriculture, Dr. Abdoulaye Hamadoun Maïga ; du Directeur général de l’Institut du sahel, Dr. Mohamed Abdellahi Ebbé ; du représentant du représentant de la FAO au Mali, Ali Abdou Gabo ; du représentant de l’UEMOA, Moustapha Barro ; du représentant de la CEDEAO.
Rappelons que le Comité sahélien des pesticides (CSP) et abrité par l’Institut du sahel (INSAH) un des instituts spécialisés du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le sahel (CILSS) une organisation intergouvernementale créée en 1973 par 9 États au lendemain des grandes sécheresses qui ont touché la zone sahélienne de d’Afrique, chargé de la coordination de la recherche.
Il est logé au sein du Département études et recherches sur les intrants agricoles et réglementations (DRIAR). Ainsi, depuis 1994, le CSP est fonctionnel et tient régulièrement 2 sessions par an pour l’évaluation des dossiers de demande d’homologation de pesticides pour l’ensemble des États membres du CILSS. Il publie à l’issue de ses sessions, des listes de pesticides autorisés ou interdits dans les États membres du CILSS. Ainsi, à ce jour, le CSP a tenu 33 sessions et reçu 2883 demandes dont 2690 ont été examinées.
Au nom du Secrétaire exécutif du CILSS, le Directeur général de l’Institut du sahel (INSAH), Dr. Mohamed Abdellahi Ebbé, a souhaité la bienvenue aux participants. Il a réitéré la reconnaissance et la profonde gratitude du CILSS aux autorités de la République du Mali pour l’accompagnement et toutes les facilités dont bénéficie l’Institut ici au Mali, pour la réalisation de sa mission et particulièrement, pour les facilités consenties pour le bon déroulement de cette 41ème session ordinaire du CSP.
Il a informé que dans le cadre de l’harmonisation des règles et procédures d’homologation et de gestion des pesticides au sahel et en Afrique de l’ouest engagée par la CEDEAO, l’UEMOA et le CLISS engagée depuis les années 2000, il y’a eu la signature le 08 septembre 2017 à Ouagadougou au Burkina Faso de l’accord de coopération sur la gestion des pesticides entre ces 3 organisations intergouvernementales (OIG). A ses dires, cet accord consacre le plein engagement et l’implication de ces 3 OIG dans la mise en œuvre du règlement C/REG.3/05/2008 de la CEDEAO portant harmonisation des règles régissant l’homologation des pesticides dans l’espace CEDEAO au profit de l’ensemble des 17 États membres, sous le leadership politique de la CEDEAO et de l’UEMOA et la houlette technique du CILSS.
Le président du Comité sahélien des pesticides (CSP) a articulé ses propos sur les efforts consentis par le CILSS et INSAH en faveur du CSP qui l’ont permis de faire des réalisations. Selon lui, malgré tout, ces efforts ont permis certes d’améliorer la qualité des prestations du CSP, il reste ainsi tant d’efforts à consentir pour permettre au CSP de répondre à toutes les attentes dans le cadre de la mise en œuvre de la réglementation commune aux États membres du CILSS sur l’homologation des pesticides mais aussi celles relatives à la mise en œuvre du mandat confié au CILSS par la commission de la CEDEAO pour la mise en place de l’animation du COAHP et des CNGP dans les 15 États membres de la CEDEAO plus le Tchad et la Mauritanie, surtout avec la signature de l’accord de coopération entre ces 3 institutions dans ce sens. Il a ainsi signalé que le renforcement de l’équipe du Secrétariat permanent du CSP par des ressources humaines de qualité reste une urgence.
En outre, le président du CSP a indiqué que dans le souci de contribuer à une meilleure gestion des pesticides dans le Sahel et à la mise en place rapide du COHP, le CSP a engagé plusieurs chantiers qui, à terme, offriront de meilleures garanties pour les produits qu’il autorise aux regards de la santé des populations et de l’environnement.
Pour les représentants de la FAO, l’UEMOA et de la CEDEAO, ils ont exprimé leur satisfaction concernant les réalisations que le CSP a eu à réaliser. Ils ont réitéré leur engagement et leur soutien pour atteindre les objectifs ciblés.
Pour ce qui lui concerne, le Secrétaire général du Ministère de l’Agriculture, Dr. Abdoulaye Hamadoun Maïga, a souligné dans son mot d’ouverture que de nos jours, l’intérêt et l’importance de l’utilisation des pesticides dans les activités humaines n’est plus à démonter. A l’en croire, d’une part cela permet la protection des cultures et des récoltes mais aussi des animaux d’élevage et de différents produits issus de la foresterie, contre les dégâts d’une gamme variée de nuisibles ; les pesticides sont des intrants qui contribuent à accroître la productivité agricole et à l’atteinte de la sécurité alimentaire, et, d’autre part, ils jouent un rôle important dans l’hygiène et la santé publique. « Le développement et l’exploitation des pesticides nécessitent d’importants investissements de la part de leurs promoteurs», a-t-il dit.
Et d’ajouter que par ailleurs, ces produits présentent une importante valeur marchande témoignant de l’importance des enjeux économiques et financeurs qu’ils présentent. En effet, selon lui, à la lumière de l’évolution du processus d’harmonisation des règles régissant l’homologation et la gestion des pesticides dans les pays membres de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS, un grand pas a été franchi au sahel et en Afrique de l’ouest pour une gestion harmonieuse des pesticides.
Avant de clôturer ses propos, le SG Maïga a évoqué que le déroulement de la dernière campagne agricole humide dans les États du CILSS a été marquée par l’explosion des effets dévastateurs de la chenille légionnaire d’automne sur le maïs. Face à cette situation, il a annoncé que la région attend des solutions concertes parmi lesquelles peuvent figurer des pesticides homologués pouvant permettre de faire face à ce ravageur redoutable.
Par ailleurs, il est à noter que cette session fait suite à la proposition de la réunion intersession du CSP de proposer une feuille de route pour la mise en place du COAHP en mai 2018, dans le cadre du mandat confié au CILSS par la CEDEAO et l’UEMOA pour la mise en place et l’animation du COAHP et des CNGP dans les 17 États.
Seydou Karamoko KONE