Commémorant le 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’Enfant (CDE), l’UNICEF a publié, ce 18 novembre 2019, son nouveau rapport d’évaluation. En 30 ans d’actions, des progrès historiques et des résultats indéniables ont été enregistrés. Toutefois, les enfants les plus vulnérables en ont peu profité.
Il y a 30 ans, de nombreux pays ont adopté la Convention relative aux droits de l’enfant. L’ambition de ce texte est de mettre fin aux violations des droits de chaque fille et garçon en vue de leur plein épanouissement.
30 ans après, l’UNICEF évalue les efforts, à travers un nouveau rapport publié le lundi 18 novembre. Intitulé ‘’La Convention relative aux droits de l’enfant à la croisée des chemins’’, le document aborde, en général, le combat de la protection des enfants au cours des trois dernières années.
Si selon l’UNICEF, des efforts ont été fournis avec des progrès indéniables enregistrés, néanmoins il y a encore des défis à relever dans certains pays comme au Mali où l’accès des enfants à des services est problématique.
Conséquence : des enfants continuent de mourir pour des causes évitables. En effet, beaucoup d’enfants au Mali n’ont pas la chance de donner du sourire lors de leur 5e anniversaire. Tout simplement, ils meurent avant. Le contexte c’est aussi qu’un enfant sur 4 souffre de malnutrition chronique. Les cas de pneumonie sont également très importants. En 2018, cette maladie a tué 13 000 enfants maliens.
En outre, à cause de la crise sécuritaire plus de 2 millions d’enfants en âge scolaire sont toujours privés de leur droit à l’éducation. Au centre comme au nord du pays, plus de 900 établissements d’enseignement sont fermés. Indépendamment de cette situation imposée, beaucoup de filles se trouvent en dehors du système éducatif à cause du mariage. Plaçant ainsi le Mali parmi les pays ayant le taux de prévalence de mariage d’enfants le plus élevé dans le monde. Une fille sur deux, au Mali, se marie avant d’avoir atteint 18 ans, à l’image de Madina Samassekou. À 15 ans, cet originaire de la région de Mopti a fui son village natal et a abandonné l’école à la veille de son mariage. Son rêve de poursuivre les études supérieures est ainsi pris en otage. Car, son quotidien à Bamako où elle a trouvé refuse est désormais de faire l’« aide-ménagère ».
Cette célébration doit rappeler à chaque gouvernement ses engagements en faveur de la promotion et du respect des droits des enfants.
« C’est le moment de renouveler notre engagement envers la Convention relative aux droits de l’enfant et envers les enfants », affirme Lucia Elmi, Représentante de l’UNICEF au Mali. En dépit des efforts ardus à consentir au Mali, elle ne désespère pas.
« Je suis convaincue qu’avec le leadership du Gouvernement et en étant à l’écoute des solutions que les enfants et jeunes ont eux-mêmes à proposer, nous pourrons atteindre notre objectif : l’objectif d’un Mali où chaque fille et chaque garçon est vacciné, éduqué, protégé, en bonne santé et prêt à contribuer positivement à l’avenir de son pays », affirme-t-elle.
Au Mali, la célébration du 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant a lieu dans toutes les régions du Mali et donne une place centrale aux enfants, qui à travers des dessins, photographies, slams, et textes ont exprimé leurs souhaits pour l’avenir du Mali.
Pour Moussa Kanambaye, 15 ans, à Mopti, il s’agit d’un Mali « où aucun enfant ne subit de la violence », tandis que Fanta Amadou Maiga, 16 ans, de Ménaka, a exprimé son souhait pour « un Mali avec des enfants instruits ».
Adoptée en 1989, la Convention relative aux droits de l’enfant est le premier texte international qui reconnait explicitement les enfants en tant que porteurs de droits. Elle est basée sur quatre principes directeurs : la non-discrimination ; l’intérêt supérieur de l’enfant ; le droit à la survie et au développement ; et l’opinion de l’enfant. En la ratifiant, les États s’engagent à respecter les droits énoncés dans la Convention et ils acceptent aussi de se soumettre au contrôle d’un comité d’experts indépendants.
Par Sikou BAH