Dans le cadre de la Semaine nationale de la réconciliation, l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako a servi de lieu, samedi 16 septembre dernier, pour la tenue d’une conférence débat sur « comment renforcer la sécurité humaine au Mali ». L’ouverture des travaux a enregistré la présence du colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation, en compagnie de son homologue de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine, le Directeur général de l’EMP/ABB, colonel Souleymane Sangaré…

Devant des participants composés d’un panel de hautes personnalités et d’élèves du Prytanée militaire, le thème d’actualité a été, des heures durant, étayé par le conférencier du jour, le commissaire divisionnaire de police Boubacar Soukouna. Dans son exposé, le spécialiste a d’abord souligné que la sécurité a pendant longtemps été considérée comme l’affaire des seuls militaires. Une façon de comprendre la chose qui a présentement montré ses limites. Parce qu’elle n’a pas empêché les conflits en cours, ni les guerres civiles et la multidimensionnelle crise à laquelle le pays est confronté, regrette le conférencier. « Au fil de l’évolution du temps, dit-il, on a vu la nécessité de prendre en compte la justice et le développement. Parce qu’il n’y a pas de sécurité sans développement, et vice-versa ». Ce qui veut dire qu’il va falloir concilier l’objectif de la sécurité publique et celui du développement humain. Chose qui, arguait le commissaire divisionnaire, a donné naissance à la sécurité humaine. Cette expression (sécurité humaine) vise à mettre le citoyen à l’abri de la peur et du besoin. « C’est ce concept de sécurité qui met l’accent sur le citoyen et non sur l’Etat et les élus. Il met l’accent sur tous les aspects liés à la sécurité physique et au besoin global », soutient le conférencier. En gros, rapporte le spécialiste, il ne s’agit pas seulement de protéger les citoyens contre les dangers, mais de satisfaire aussi leurs besoins. En la matière, les hautes autorités du pays ont déjà fait ce qu’elles devaient. Il y a un décret qui a été adopté en avril 2022 pour approuver la stratégie nationale de la réforme du secteur de la sécurité. La vision dudit décret n’est autre que la sécurité humaine, a-t-il précisé. Des structures prévues au niveau national et régional prennent en compte les aspects liés à la sécurité humaine, rappelle le policier responsable. Dans son discours d’ouverture, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a d’abord rappelé que la deuxième édition de la Senare s’est ouverte depuis le 15 septembre dernier sur toute l’étendue du pays. Cela, sans exclusion aucune et sous le thème « Ensemble, engageons-nous pour relever les défis d’une paix inclusive et durable au Mali ». Le ministre Général a rappelé que la Senare a été initiée par la loi n°2019-042 du 24 juillet 2019 portant Loi d’Entente nationale adoptée à l’issue de la Conférence d’Entente nationale en 2017. La Semaine nationale de la réconciliation est dédiée à la réconciliation des Maliens, à la paix dans le pays, au pardon, à la cohésion et au vivre-ensemble. Ainsi, l’édition en cours est, pour le chef du département de la Sécurité et de la Protection civile, une « véritable symbole sociale ». Quant au thème du jour, Daoud Aly Mohammedine a estimé qu’il mérité d’être une appropriation de tous. Et de terminer par dire que l’objectif de la conférence est d’édifier l’ensemble de la population sur le caractère holistique de la notion de sécurité, voire sur le rôle et la place de chacun dans le dispositif sécuritaire. Aussi présent, le Directeur général de l’EMP/ABB a tenu à confier que la conférence débat cadre parfaitement avec la vision de l’Ecole de Maintien de la Paix. Evoquant la prépondérance du thème, le colonel Souleymane Sangaré a instruit aux participants de suivre l’évènement avec une attention particulière. Cela, afin de tirer profit de l’expérience du conférencier policier Soukouna.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS