La Convergence pour le développement du Mali (CODEM) a tenu le dimanche 22 février 2015, au Centre international de conférences de Bamako, sa 2ème conférence nationale sous la présidence effective de son président, Housseini Amion Guindo dit Poulo, non moins ministre des Sports.
Il a, à l’ouverture de la rencontre, mis l’accent sur le besoin de mettre sur pied la stratégie électorale du parti, de relire ses statuts et règlement intérieur dans le but de réaménager le bureau national, dans la perspective des prochaines élections communales et régionales du 26 avril 2015. Poulo a également réaffirmé le soutien de la CODEM au président de la République avant de rendre un vibrant hommage aux forces de défense et de sécurité du Mali dans leur combat contre le terrorisme et le jihadisme.
Les couleurs bleu et blanc de la CODEM étaient visibles dans la salle à travers les T-shirt, les casquettes, la tenue des hôtesses, les banderoles et même des ballons de baudruche fièrement suspendus à divers endroits. La salle archicomble était régulièrement chauffée par les you you, les chants de danse et autres cris de joie des jeunes militants du parti de la quenouille. Et c’est un Housseini Amion Guindo dit Poulo, habillé en tissu traditionnel dogon coiffé d’une chéchia lui donnant l’allure d’un jeune paysan des contrées de Bandiagara qui a pris la parole à l’ouverture de cette 2ème conférence nationale de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM).
Mobilisation grandiose
Le président du parti a, dans cette salle des 1000 places, inondée de décibels du terroir national par de nombreux jeunes militants issus des sections de Bamako, de l’intérieur et des délégués de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de la France et de la Chine, planté le décor. « Tel que stipulé par nos statuts et règlement intérieur, la conférence nationale est une instance qui se tient entre deux congrès afin de faire le point sur les orientations majeures du parti « . Il a précisé qu’au cours de cette conférence, la première du genre depuis le congrès de Sikasso en 2012, les débats seront focalisés sur des sujets majeurs tels que l’état de la formation politique, la relecture des statuts et règlement intérieur, la stratégie électorale pour les élections communales et régionales de 2015 et le réaménagement du bureau national.
Pour Housséini Amion Guindo, depuis le congrès de Sikasso, la CODEM a continué à renforcer son ancrage à la base par la mise en place des structures du parti à tous les échelons (sections, sous-sections et comités).
Pour amplifier cette dynamique et maintenir un contact régulier avec la base, a souligné le leader du parti de la quenouille, des missions du bureau national ont régulièrement sillonné les sections du parti. Il a ajouté que les mouvements des femmes et des jeunes sont créés et ont aussi mené beaucoup d’activités qui ont contribué au renforcement du parti.
Et le président de la CODEM de rappeler les résultats électoraux de cette jeune formation politique qui n’a que 6 ans. Le parti s’est classé en 4ème position à l’issue des élections communales de 2009, puis a vu son candidat, son président, occuper la 5ème place sur 27 candidat à la présidentielle de 2013. » A ce niveau, je voudrais signaler un acte politique majeur de la CODEM. En effet, à l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle, après l’élimination du candidat de la CODEM, moins de 48 heures seulement après, le parti a décidé de soutenir le candidat IBK au second tour. La suite logique de cette décision a été, après les législatives, notre appartenance à la convention de la majorité présidentielle. Ce choix de la CODEM de soutenir le président IBK s’explique par notre volonté de respecter le choix des Maliens qui ont voté à plus de 77 % pour IBK d’une part et d’amplifier la légitimité dont le président venait de bénéficier de la part de ses compatriotes, d’autre part », a-t-il expliqué.
La CODEM bien positionnée dans la majorité présidentielle
Le leader de la CODEM dira alors que le parti est convaincu aujourd’hui d’avoir fait un choix judicieux qui permet d’avoir une majorité présidentielle forte, capable de soutenir le président de la République dans un contexte politique socio-économique et sécuritaire très difficile.
A croire le président du parti de la quenouille, l’autre motif de satisfaction de la CODEM par rapport au choix porté sur IBK réside dans la place de choix que le président de la République fait aux jeunes (qui représentent 70 % de la population malienne) nommés à différents postes de responsabilité. Ce qui, dira-t-il, conforte un principe cher au parti de la quenouille, le tournant générationnel.
A propos des élections législatives, Poulo a rappelé que le parti a pu faire élire 5 députés en communes I, II du district de Bamako, à Bankass, Bandiagara et Koro. » Malgré les contraintes matérielles et financières difficiles dans lesquelles le parti a abordé ces deux élections, l’on peut sans risque de se tromper dire que les résultats plus qu’honorables obtenus sont à mettre à l’actif de nos militants et sympathisants pour leur engagement et mobilisation sans faille. C’est ici et maintenant le lieu, en ma qualité de président du parti et au nom du parti, de vous adresser solennellement mes vifs remerciements « , a-t-il déclaré. Avant de demander aux uns et aux autres de maintenir sinon de renforcer cet esprit de sacrifices et d’engagement au service du parti.
Dans la perspective de la tenue le 26 avril prochain des élections communales et régionales, Housseini Amion Guindo dira que le parti sera face à des élections cruciales qui méritent que tous les responsables et militants s’engagent et se mobilisent pour la victoire. » Sachez que la CODEM a une position et une image à défendre sur l’échiquier politique national « , a-t-il indiqué.
A propos de la situation sociopolitique du pays, Poulo a rappelé que durant la grave crise de 2012, la CODEM a joué à fond sa partition en contribuant à la sortie de crise. « Dans le cadre d’une alliance avec d’autres formations politiques, la CODEM a œuvré pour le règlement de la crise politique qui a donné lieu à la tenue des élections présidentielle et législatives « , a-t-il déclaré. Et d’ajouter que l’autre pan de la crise et de loin la plus grave, la plus préoccupante, est celle des régions du Nord. En effet, a-t-il expliqué, malgré l’intervention de la France par le biais de l’Opération Serval que tout le Mali a salué, l’Etat malien peine encore à asseoir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national. » Et pourtant, la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi que toutes celles prises par cette organisation internationale consacre sans détour, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali « , a-t-il souligné.
La fermeté d’IBK par rapport à l’unité et l’intégrité du territoire, la forme laïque et républicaine de l’Etat
Il a alors « salué l’engagement total du président de la République « qui n’a jamais transigé sur la réaffirmation de l’unité et l’intégrité du territoire du Mali ainsi que la forme laïque et républicaine de l’Etat. Il s’est aussi félicité des « prises de positions claires et nettes « du chef de l’Etat par rapport à la question du Nord. Toute chose qui motive le soutien sans réserve de la CODEM au président de la République.
Poulo a salué l’intervention récente du chef de l’Etat devant une mission conjointe de l’Union Africaine et de l’Union européenne, lorsqu’il déclarait ceci : » Il n’y a jamais eu dans ce pays d’exclusion au motif ethnique, religieux, de la couleur de la peau. Nous sommes blancs et noirs sans complexe. Le Mali est un pays de métissage. Qu’on n’amène pas ici, dans le traitement de la question malienne, des concepts qui, peut-être, valent ailleurs mais pas au Mali « . Et le leader de la CODEM de souligner que ces propos du locataire du palais de Koulouba sont conformes à la réalité historique, sociale et sociologique du Mali. Il s’est également référé aux propos tenus par IBK devant la même mission : » Il n’y a aucune alternative à la paix. Seule la négociation vaut. En tout cas, ici au Mali, nous sommes déterminés à aller à la paix, une paix réelle et solide. L’ensemble national malien, je le dis, ne sera jamais d’accord avec le moindre morcellement territorial du Mali. Et aucun homme d’Etat ne peut s’engager dans cette voie et avoir l’assurance de la paix « .
Pour le président de la CODEM, ces propos d’une pertinence incontestable rassure le parti de la quenouille qui lance un appel à l’ensemble du peuple malien, la classe politique, la société civile à se rassembler derrière le chef de l’Etat afin qu’il demeure le premier rempart pour le règlement de la crise du nord.
En outre, a indiqué l’ancien député élu à Sikasso, non moins ministre des Sports du gouvernement Modibo Kéita, aucun continent, ni aucune région du monde n’est à l’abri des actions destructrices du terrorisme. Et d’ajouter qu’il est indéniable que seule la solidarité et une action concertée de la communauté internationale pourront venir à bout du terrorisme.
Par ailleurs, la CODEM, par la voix de son premier responsable, exprime sa solidarité aux pays engagés dans la lutte contre Boko Haram à savoir le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Nigéria. » C’est le lieu de remercier tous les pays africains qui ont soutenu le Mali ou même envoyé des troupes pour nous aider à lutter contre l’occupation des régions du nord de notre pays par le MNLA associé aux jihadistes « , a-t-il déclaré.
Courage et bravoure de l’armée malienne
Il a, en outre, salué le courage et la bravoure des » vaillants soldats face à la barbarie des terroristes qui sévissent dans notre pays « . Et de se félicité du vote de la loi de programmation militaire. » Nous saluons et soutenons le président de la République, chef suprême des armées et son gouvernement pour leur volonté de doter notre armée de moyens appropriés afin qu’elle accomplisse sa mission sacrée de défense de l’unité et l’intégrité territoriale du Mali « , a-t-il ajouté.
Après l’intervention du président de la CODEM, le vice-président Hadi Niangado, député élu en commune II du district de Bamako, a pris la parole en bambara, pour dire que le président de la République doit s’assumer par rapport à la crise du nord. Le chef de l’Etat doit, a-t-il assuré, mettre tout en œuvre pour trouver la solution à ce problème, qui n’a que trop duré. Après un bref rappel de la gestion faite de ce dossier du septentrion par le président Moussa Traoré, l’honorable Niangado a souligné qu’IBK doit prendre toutes ses responsabilités et le peuple doit s’unir derrière lui et l’aider à réussir ce challenge. Il n’a pas manqué de la réaffirmer la détermination de la CODEM à jouer toute sa partition au sein de la majorité présidentielle pour la réussite du mandat du chef de l’Etat.
Pour sa part, Dr Amadou Abdoulaye Sy des Partis unis pour la République (PUR) a félicité Housseini Amion Guindo pour être le premier parmi les jeunes candidats à l’élection présidentielle de 2013. Il a indiqué, en outre, que les PUR, dont la CODEM est membre, soutiennent IBK parce que c’est un homme d’expérience.
D’autres représentants de partis invités comme Pr Akory Ag Iknan de l’APM- Maliko, Ismaël Samaké du MIRIA, Belco Bah de l’APM, Sékou Fantamady Traoré de l’ADEMA-PASJ et le représentant du BARICA sont, tour à tour, intervenus pour féliciter les délégués à cette conférence nationale et réaffirmer leur volonté de voir la CODEM occuper la place qui est la sienne sur l’échiquier politique national.
Bruno D SEGBEDJI