Les rideaux sont tombés dimanche dernier sur les travaux du deuxième congrès ordinaire du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) à Ménaka, fief dudit mouvement. Au terme des travaux, les congressistes ont fait de fortes recommandations allant dans le sens de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale dans les régions de Ménaka et de Gao. Les congressistes ont lancé un appel au retour de l’administration générale et de tous les services sociaux de base en vue de répondre aux besoins primordiaux des populations. Aussi, les congressistes ont invité le gouvernement du Mali à reconnaitre la langue Idaksahak comme langue nationale.
Des milliers de participants dont des personnalités ont pris part à cet événement en provenance de toutes les régions du pays et de la diaspora. Selon les initiateurs, ces assises se voulaient les plus inclusives possible dans la mesure où tous les mouvements signataires ou adhérents à l’accord y étaient invités.
Au cours des travaux présidés par son secrétaire général, Moussa Ag ACHARATOUMANE, les participants ont analysé de façon objective la situation socio-politico-sécuritaire du Mali et de la sous-région qui reste malheureusement caractérisée par une forte dégradation. Une dégradation, disent-ils, qui a des conséquences multiformes et négatives qui se manifestent part de graves violations des droits humains provoquant un nombre insoutenable de morts et d’atteinte aux biens. Cette situation, qui s’est beaucoup aggravée au cours du mois de janvier 2019, a fortement entamé la cohésion sociale et les activités socio-économiques.
Aussi, les congressistes ont unanimement réaffirmé leur indéfectible engagement à surmonter tous les défis actuels et de poursuivre inlassablement la construction de la Paix et de la cohésion sociale dans le cadre de la mise en œuvre correcte et diligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Au cours de leurs travaux, les congressistes ont exprimé plusieurs préoccupations au plan sécuritaire, de la cohésion sociale et de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.
Parmi les principales recommandations issues de ces dernières assises du MSA à Ménaka, on peut retenir : l’appel au retour de l’administration générale et de tous les services sociaux de base en vue de répondre aux besoins primordiaux des populations.
De même, le congrès invite le Gouvernement avec l’appui des de ses partenaires de procéder au rapatriement assisté, à l’installation des réfugiés et de tous les déplacés sur des sites de leur choix.
Le congrès appelle également le Gouvernement à la mise œuvre des activités de haute intensité de main d’œuvre pour résorber le chômage des jeunes.
Il recommande aussi au Gouvernement, aux mouvements signataires et à la communauté internationale, une meilleure implication des femmes et des jeunes dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.
Par ailleurs, le congrès salue le Gouvernement et les Mouvements signataires pour le déploiement des premières unités de l’armée reconstituée et demande leur opérationnalisation immédiate pour une meilleure sécurisation des populations et des biens.
Enfin, le congrès demande au Gouvernement du Mali la reconnaissance de la langue Idaksahak comme langue nationale.
Il y a trois ans de cela, un certain 10 novembre 2016, des cadres de la communauté Idaksahak accompagnés par des cadres d’autres communautés ont créé le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA).
Aujourd’hui, le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) s’est imposé comme l’un des principaux acteurs du processus de paix grâce à l’engagement de ses militants notamment les femmes, les jeunes, les notables et les sympathisants à travers le monde.
Dans sa jeune vie, le MSA a été marqué par de multiples assassinats, vicissitudes et d’adversité de toute sorte. Mais malgré tout cela, il continue à tenir et à mener le noble combat pour la paix et la cohésion sociale dans les régions du nord.
Au plan local, il a initié et soutenu des projets pour les populations dans les régions de Ménaka et Gao notamment la scolarisation gage d’un avenir meilleur, l’accès à l’eau, etc.
Ce noble combat sera mené par le MSA comme toujours aux côtés du GATIA dans l’unité d’action avec les autres forces de la Plateforme et des autres mouvements partageant le même idéal.
Pour les responsables du MSA, il est aujourd’hui temps que toutes les organisations politiques, les mouvements armés, la société civile sortent de leur torpeur pour la mutualisation des efforts afin de sortir le pays de la crise sécuritaire dans laquelle il s’enlise depuis trop longtemps.
« Le combat politique n’a de sens que s’il conduit à la satisfaction des besoins des populations et à la consolidation de la nation », disent-ils.
Notons que la cérémonie d’ouverture des travaux avait enregistré ce samedi 14 mars 2020 la présence du gouverneur de Ménaka, Daouda MAIGA ; du général Elhadj GAMOU, chef suprême des Imghad et alliés ; l’honorable Bajan Ag HAMATOU, député de Ménaka ; Fahad Ag ALMAHMOUD, secrétaire du GATIA ; le gouverneur de Nioro, Alhamdou Ag Ilyene, etc.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette région est désormais résolument tournée vers la paix et le développement. Dans ce combat, les populations de Ménaka doivent être soutenues par tous les acteurs, les partenaires pour le développement de cette région historique, Ménaka.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin