Plusieurs réunions se tiendront autour de la diffusion . L’accent sera mis sur la numérisation des salles de projection, pour offrir des projections de bonne qualité, mais aussi sur le volet économique
L’ancien directeur de la cinémathèque africaine, Ardiouma Soma, a rencontré les journalistes présents à Ouagadougou. L’échange se situait dans le cadre de l’atelier d’implication des journalistes culturels dans la mise en œuvre du Programme régional de développement culturel de l’UEMOA. C’est la seconde édition qu’il dirigera, après sa nomination, le 10 décembre 2014 comme Délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Il s’est prononcé sur la prochaine édition du Festival Panafricain du Cinéma (25 février au 4 mars 2017) à l’ère où le numérique est devenu incontournable.
Le Fespaco 2017 abordera le thème de la formation dans les métiers du cinéma et de l’audiovisuel. La Côte d’Ivoire sera le pays invité d’honneur. En terme d’innovation, les organisateurs travaillent à la mise en œuvre du plan stratégique de développement du Fespaco. Ce plan stratégique a été élaboré sur la base d’une étude diagnostique qui a conclu à la nécessité de renforcer la professionnalisation du Fespaco. Ce renforcement signifie qu’il faut qu’on s’insère dans la nouvelle dynamique d’une industrie du cinéma et de l’audiovisuel sur le continent africain. A partir de ce moment, a annoncé Ardiouma Soma, « nous avons décidé en 2017, d’établir un vrai distinguo entre les deux parties, les deux volets du programme professionnel du Fespaco. Le programme professionnel va comporter un premier volet artistique avec la sélection, la compétition, les séances spéciales autour des films. Le deuxième volet est économique et industriel. Il va être bâti autour du marché international du cinéma et de la télévision africaine (Mica). Le Mica sera délocalisé dans un espace approprié où nous allons concentrer toutes les activités relatives au développement de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel ».
Les inscriptions étaient prévues jusqu’au 31 octobre 2016. « Nous avons prolongé ce délai de trois semaines, jusqu’au 21 novembre 2016 pour permettre l’acheminement des films. Nous avons souhaité que les copies des sélections nous parviennent sous le format de Dvd… Donc il y a des délais d’acheminement », reconnaît l’expert. La plupart des postulants ont inscrit leur film sur internet, mais l’acheminement des films prend un certain temps. Ce qui justifie cette dérogation de trois semaines. Mais à la date du 18 novembre 2016, les organisateurs avaient déjà enregistré plus de 800 inscriptions pour le Fespaco 2017. Le pragmatique Aldiouma a décidé de procéder à une sélection pour retenir environ 140 films, si on veut organiser des projections de qualité dans les 7 salles dont nous disposons. Il faut attendre début janvier 2017 pour découvrir les résultats de la sélection. Le comité de sélection mis en place est en train de faire le travail en ce moment. Il est constitué des cadres du Fespaco. Il pourra faire appel à des experts, des professionnels du cinéma africain, un peu partout sur le continent et hors du continent. « Ces personnalités, personnes ressources, consultants nous aident aussi pour la sélection des films », selon M. Soma. Le 25è Fespaco va mettre l’accent sur la numérisation des salles de projection, pour offrir des projections de bonne qualité, mais aussi sur le volet économique. Le programme garde la cérémonie d’ouverture au palais de sport à Ouaga 2000, qui fait 5000 places. Organiser une cérémonie au grand stade sera extrêmement coûteux. Elle engloutira la moitié du budget du Fespaco. Le côté professionnel perdra du budget.
L’habituel Mica et ses espaces d’exposition dédiés aux entreprises du cinéma, va exister. Mais à côté nous allons réunir toutes les rencontres thématiques. Les rencontres thématiques sous forme de tables rondes, sous forme de conférences, sur des sujets auront trait au développement de l’industrie du cinéma. Les participants échangeront sur les financements des films sur le continent africain à partir des exemples des pays francophones et des pays anglophones, en tenant compte des différences. Plusieurs réunions se tiendront autour de la question de la diffusion, parce qu’aujourd’hui, les films africains sont de plus en plus diffusés. Mais ils sont distribués, diffusés, exploités dans quelles conditions ? Cela mérite une discussion et des rencontres thématiques sur la création.
Cette question va être traitée complètement dans un colloque à part, mais toujours dans le volet industrie. Il y aura également l’organisation d’ateliers et de master classes destinés à des jeunes de différentes écoles de formation en cinéma et audiovisuel de la sous-région ouest africaine. Aujourd’hui, les écoles fleurissent au Sénégal, au Mali, au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso. Elles seront invitées pour animer l’espace industrie. Il y aura des séances de formation. Le même espace va accueillir un projet de production et un projet cinématographique . L’objectif est de faire en sorte, que de plus en plus pendant les éditions du Fespaco, il y ait vraiment un volet consacré aux aspects industriels, économiques du cinéma et de l’audiovisuel.
La 25è édition aura la particularité d’ inviter des hommes et des femmes d’affaires du cinéma, spécialement pour le marché avec des espaces de rencontre » B to B ». Un espace convivial où on peut parler affaires dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel.
Y. DOUMBIA
Source: essor