La rencontre de Pologne n’a pas atténué les antagonismes et permis aux pays d’aboutir à une convergence de vue pour sauver la planète
Terre. Pour aplanir les divergences, rendez-vous est pris pour novembre prochain au Chili
Les rideaux sont tombés, il y a une dizaine de jours sur la 24è Conférence des Parties de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 24) qui s’est tenue du 26 novembre au 15 décembre 2018 à Katowice, en Pologne. Ce grand rassemblement au chevet de la planète Terre n’a pas, une fois n’est pas coutume, comblé les espoirs, tant ont été forts les antagonismes entre les différentes parties. En effet, l’Accord de Paris et l’adoption de son manuel de procédures de mise en œuvre, les résultats du dialogue de Talanoa (du nom d’une localité des îles Fidji dans l’océan Pacifique) et la mobilisation des financements étaient au cœur de ce grand rendez-vous de la planète qui a drainé des milliers de délégués à Katowice, situé à 300 kilomètres de la capitale, Varsovie. Modibo Sacko, conseiller technique au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable est le point focal national de la COP au Mali. Faisant le point de cette rencontre, M. Sacko a indiqué que la COP 24 de Katowice a adopté le manuel de procédures de la mise en œuvre de l’Accord de Paris avec beaucoup de difficultés, car certains points de négociations sont demeurés obscurs.
Cela est dû au fait que les divergences de points de vue entre les différents partenaires sont criardes. En effet, dans ces négociations entre pays industrialisés qui sont considérés comme les premiers responsables des variations significatives du climat et pays moins développés qui sont considérés comme vulnérables du fait des gaz à effets de serre (GES), les tensions sont permanentes.
Si les premiers ne veulent pas payer la note, les seconds attendent d’eux qu’ils assument toutes leurs responsabilités morales, financières et technologiques. Aussi, si les pays industrialisés ne refusent pas leurs responsabilités morales dans les variations climatiques, il n’en demeure pas moins qu’ils rechignent à payer l’ardoise financière que leur développement économique a impliquée. Par ailleurs, leurs réticences sont très perceptibles quand il s’agit pour eux d’accepter le transfert de technologies pour atténuer les GES. C’est pourquoi, a indiqué le point focal, les négociations n’ont pas permis d’aboutir aux résultats escomptés sur le dialogue de Talanoa qui ambitionnaient la stabilisation des concentrations de GES à 2°C, sinon 1,5° C d’ici 2020. Malheureusement, la trajectoire qui se dessine affiche des ambitions de réduction des GES à 3°C, déplore M. Sacko. Ce qui fait que la planète est loin des ambitions de réduction des GES qui pourraient nous mettre à l’abri des variations sévères climatiques. Sans verser dans le fatalisme béat, on peut estimer que la planète Terre n’est pas à l’abri de l’aggravation des GES d’ici l’échéance de 2020. Pour autant, les pays en voie de développement regroupés au sein du Groupe 77 + la Chine ne perdent pas espoir de voir s’opérer un redressement. Il faut rappeler que l’Afrique fait partie de ce groupe G 77 + la Chine. À Katowice, il faut souligner que les pays se sont quittés avec des annonces financières minimales. Ainsi, l’on peut se réjouir de l’annonce de différents partenaires et pays occidentaux qui envisagent de débloquer 129 millions de dollars US pour le Fonds d’adaptation et de la Banque mondiale qui a annoncé vouloir débloquer 200 milliards de dollars US pour le même Fonds.
A l’appui de cette annonce, l’institution de Bretton Woods a assuré qu’elle veillera à ce que la dimension climat soit prise en compte dans tous les projets de planification du développement que les pays pourraient lui soumettre pour financement. Le prochain rendez-vous pour les discussions autour du sort du climat mondial est prévu au Chili (en Amérique Latine), en novembre 2019. D’ici là, les pays affineront leurs stratégies pour faire basculer les négociations vers une issue qui assurera la durabilité de la planète Terre, à moins que l’on ne veuille couper sciemment les branches sur lesquelles repose le sort de l’humanité toute entière.
Envoyé spécial Moriba COULIBALY
L’Essor