M.Siaka Coulibaly, conseiller Technique au Ministère de la Santé et du Développement Social a présidé le samedi dernier au Centre International des Conférences de Bamako(CICB), la célébration de la Journée mondiale du bégaiement Organisée par l’Association Vaincre le Bégaiement.
Le thème de cette année mettait en relief les difficultés des personnes vivant avec le handicap dans leur vécu quotidien.
La Journée Mondiale du Bégaiement est célébrée chaque 22 Octobre à travers le monde. Aussi, en raison de la crise politique, l’Association Vaincre le Bégaiement au Mali qui commémore la journée depuis plus d’une décennie avait mis en différé les festivités qui se sont finalement déroulées le weekend dernier. Dans son intervention, M. Soumaila Coulibaly de l’AVB a rappelé que la journée est une occasion d’échanges entre les personnes bègues, les praticiens et également un ‘’rendez-vous de donner et de recevoir sur les nouvelles découvertes et avancées en matière de thérapie’’.
Aussi, pour lui, « le bégaiement est considéré comme un trouble du langage, du rythme de la parole se manifeste sous beaucoup de formes et à des degrés différents. ‘‘Cette mal façon de parler, j’allais dire cette forme de parler pas comme les autres suscite beaucoup d’interrogations, d’incompréhensions tant chez les personnes bègues elles-mêmes que les populations en général . Le bégaiement se caractérise par des répétitions involontaires, des prolongements de sons ou des blocages souvent prolongés et même des gestes. Ces apparences peu ordinaires inspirent des gênes et beaucoup d’autres affres sur la personne bègue. Au nombre de ces affres, il y a les moqueries de la part de la société, la marginalisation et l’exclusion sociale, des échecs scolaires et même l’insertion socio-économique souvent très difficile’’, a expliqué le président de l’AVB. C’est la raison pour laquelle, l’AVB a decidé d’aborder le thème portant sur les conséquences du bégaiement sur la vie de la personne bègue. Cette communication s’est surtout traduite par des témoignages des personnes bègues dont M. Camara qui a soutenu.’’ Après mon DEUG II à l’Université, j’ai voulu adhérer à l’armée. Mais dès qu’on m’avait présenté chez un médecin militaire, il m’a informé que mon cas est difficile est j’ai dû abandonner le projet’’, explique-t-il.
Un autre bègue a dû abandonner les études à cause du fait qu’il avait du mal à sortir les mots de sa bouche. Toutefois, il ressort que le handicap qu’est le bégaiement, n’est pas une fatalité. Des orthophonistes maliens arrivent à prendre en charge la plupart des cas a annoncé le président de l’AVB. ‘‘ L’association arrive à réaliser aujourd’hui entre autres des séances de rééducation, beaucoup de plaidoyer par rapport aux personnes bègues, des sensibilisations sur le bégaiement via les radios de proximités etc. Cependant, il reste beaucoup à faire notamment faciliter l’accès des personnes bègues aux services des orthophonistes, la création des unités de prises en charge du bégaiement dans les hôpitaux et CS Réf, la formation des orthophonistes car le nombre présent aujourd’hui est très peu. Et pour cela, nous sollicitons ici l’engagement du ministère la santé et du développement sociale, les autres départements, les partenaires techniques et financiers’’, a declaré M. Soumaila COULIBALY. En réaction, le representant du Ministère de la santé a indiqué avoir pris bonne note de la demande tout en donnant l’assurance ‘’ que le Ministère jouera toute sa partition’’.
M.Siaka Coulibaly, conseiller Technique au Ministère de la Santé et du Développement Social ajoute que « son Département est sensible à toutes les questions qui tournent autour du développement social et qu’à ce titre des avancées sont constatées dans la mise en œuvre de plusieurs projets et programmes ».
Mahamane TOURE
NOUVEL HORIZON