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2018 : Le Mali au-dessus de tout…

2018 a commencé au Mali avec la nomination d’un nouveau Premier ministre. Le 5ème depuis septembre 2013, année de la prise de fonction d’Ibrahim Boubacar Kéita en tant que Président de la République.

Avec une moyenne d’1 Premier ministre par an, IBK donne du grain à moudre à tous ceux qui lui reprochent sa mauvaise gouvernance et son hésitation dans les prises de décisions qui engagent au plus haut point la Nation malienne. De l’attaque de Kidal par les Forces armées maliennes (FAMA) en mai 2014, en passant par les pourparlers d’Alger et le référendum avorté sur la révision de la Constitution de février 1992, IBK aura surpris par sa volonté de régler, tout seul, des problèmes qui requéraient l’engagement de tous. Il ne semble pas près de changer d’avis en dépit des protestations venant de toutes parts, à tort ou à raison.

Cette fois sera sans doute la dernière avant les improbables élections de 2018 : Soumeylou Boubèye Maïga, devra, sauf cataclysme, terminer le mandat d’IBK comme Premier ministre du Mali, le 5ème en 4 ans. Mais avec le Malinké de Sébénicoro, rien n’est sûr. Surtout quand on sait que Soumeylou Boubèye Maïga (SMB) n’est pas homme à se laisser dicter des choses qui seraient en contradiction avec sa conviction profonde. Or il ne serait pas juste de penser que les quatre personnalités qui ont eu la lourde charge d’assumer les hautes fonctions de Premier ministre étaient tous mauvais. Et si le Président de la République était un homme de commerce difficile ou un hésitant ? 5 Premiers ministres et 7 Gouvernements en 4 ans de pouvoir sont, à coup sûr, le signe de la fébrilité. Comme si IBK choisissait ses collaborateurs et collaboratrices avec le cœur et non la raison.

Quoi qu’il en soit, le Chef de l’État aura, durant les quatre premières années de son mandat, donné de multiples occasions à ses adversaires et détracteurs de lui tirer dessus à boulets rouges. L’attaque de Kidal après la visite inappropriée du jeune Premier ministre Moussa Mara, le scandale des achats de fournitures de l’Armée malienne, l’affaire des engrais frelatés, qui a eu raison de Bokary Tréta, l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel, le projet avorté de la révision constitutionnelle et surtout la mauvaise négociation de l’Accord d’Alger qui a abouti à un compromis dont le Président lui-même a relevé les graves insuffisances, et l’impossible retour de la sécurité au Nord et au Centre du pays sont autant d’occasions qui ont valu à IBK d’essuyer des attaques, parfois personnelles, comme jamais Chef d’État malien aura été la cible depuis l’indépendance du pays en 1960.

Il semble que les déçus du pouvoir d’IBK l’auront été, pour la plupart, à cause de son penchant à ne rien devoir à personne, surtout pas aux membres de l’Opposition politique qui le lui ont rendu très sévèrement. Le plus constant dans cet exercice aura été Tiébilé Dramé dont les échanges avec le Président ont frisé parfois l’enfantillage. Avec Soumaïla Cissé, tout est mauvais qui viendrait d’IBK. Or il est difficile de croire que durant 4 ans le Président n’a rien fait de bon. C’est aussi le rôle de l’Opposition de dire ce qui est bien fait quand ça l’est, et surtout de dire ce qu’il faudrait faire quand on se fourvoie. Aurait-il fallu inviter « le consensus » à la ATT dans le Mali de 2013 pour fédérer les opinions ? Certainement pas car ni Soumaïla Cissé ni Tiébilé Dramé ni Modibo Sidibé ne seraient prêtés à ce jeu qui a fait tant de mal au pays.

Les premiers mots de SBM à l’endroit de l’Opposition politique ne sont pas de nature à calmer les esprits. En effet, le nouveau Premier ministre a affirmé, en Bamnankan à Don Kibaru de l’ORTM, que « ceux qui se réjouissent d’avance de l’échec des tenants du pouvoir en espérant prendre leurs places n’aiment pas le Faso». Il oublie ainsi, malgré les vicissitudes  que la vie lui a réservées, que le propre de l’Opposition est de voir le parti au pouvoir échouer pour espérer être élue. C’est ainsi sous tous les cieux. Malheureusement, cet esprit ne convient pas à la situation actuelle du Mali. Quand on est Malien amoureux de Maliba, on ne peut, dans le contexte actuel du pays, que souhaiter le meilleur pour lui. C’est malsain, devant un Mali profondément meurtri, de vouloir jouer aux petits jeux de la démocratie qui sied plus aux pays qui sont en paix. Le Mali est toujours au bord de la rupture mais il semble qu’on en est moins conscients au Sud du pays. Pourtant de nombreuses personnalités du Centre et du Nord ne font plus le voyage pour rendre visite à leurs parents restés dans les villages d’insécurité. Demandez à l’Honorable Abdrahamane Niang, lui qui a failli y laisser la vie en voulant se rendre chez lui.

Il faut espérer – car c’est tout ce qu’il nous reste – que les Maliens sauront avoir ce sursaut des grands jours, comme nous l’enseignent notre passé et notre histoire, pour « avoir pitié » de ce grand Peuple qu’est le Mali et l’aider à se relever de l’humiliation où elle est profondément tombée. IBK et Soumaïla Cissé, avec tout le respect qu’on leur doit, ne sont rien comparés au Mali. Et l’Opposition et la Majorité actuelles, dans leur petit esprit de suffisance parfois individuelle, ne travaillent véritablement pas pour sortir le Mali de l’ornière. Il faudrait pour cela pouvoir oublier la route de Koulouba et penser véritablement au Bonheur des Maliens. Avec IBK ou Soumaïla Cissé, ou sans eux, le Mali a besoin de dignes fils qui se soucient de ce que notre pays, qu’on aime très fort, est parmi les plus démunis de la planète-Terre. Et que ce qu’il lui faut, ce sont des femmes et des hommes dont le patriotisme et la compétence à le diriger sont avérés pour qu’enfin les Maliens, sur toute l’étendue du territoire national, puissent aspirer à la paix, à la tranquillité et au bonheur. Et pour cela nul ne sera trop. Au contraire.

Diala Thiény Konaté

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