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2015 : la pire des années jamais vécues par les maliens

Le Mali a fini l’année 2015 dans la douleur et la tristesse. Un terrible attentat terroriste a frappé en plein cœur de Bamako, l’Hôtel Radisson Blu, le vendredi 20 novembre 2015, faisant, 20 morts. Pas plus tard que le mercredi 30 décembre dernier, la localité de Sokolo dans le cercle de Nara a été attaquée par des groupes armés. Mais la douleur a été encore plus grande pour le pouvoir malien qui jusque-là n’a pas de contrôle sur la région de Kidal, malgré la signature de l’accord de paix inter-maliens, depuis le samedi 20 juin 2015. Ainsi, c’est dans la désolation que le Mali entier a fini l’an 2015 qui a été bien sûr la pire des années jamais vécues dans le pays de Modibo Keita.

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En fait, alors qu’on s’attendait à une année 2015 pleine de promesses, c’est une année remplie d’incertitudes et de confusions que nous avons eue. En effet, les Maliens viennent de vivre 365 jours durant, les pires cauchemars de leur existence.

Sur le plan économique d’abord, les populations de l’arrière-pays ont vécu une année dramatique du fait de la mauvaise gestion des ressources publiques destinées au développement. On se souvient encore des scandales de l’achat de l’avion présidentiel et du marché de matériels militaires, le tout sur la base de surfacturations à la pelle. S’y ajoute, l’affaire dite de « l’engrais frelaté ».

Malgré les 50 tonnes produites en 2015 et qui maintient le pays au 3ème rang de producteur d’or en Afrique, le secteur des mines dans lesquels se trouvaient tous les espoirs a été un cauchemar pour les populations maliennes qui ne voient guère la couleur de leur or. En clair, le secteur minier  a vécu ses pires situations avec les scandales de corruption et de malversations qui ont émaillé le quotidien de nombre de sociétés du secteur dont certaines sont encore visées par des enquêtes internationales.

Alors que l’agriculture se cherche et que l’élevage souffre, le secteur de la pêche se débat. Partout, les fonds régionaux tirés de l’activité des hommes et destinés au développement, ont été vidés de leur substance. Le plan de redéploiement d’activités locales émis par le président de la République dans son discours à la nation, en début de l’an 2015, mal ficelé, mal géré et surtout très mal déployé à travers le territoire national a permis juste aux hommes d’affaires et aux fonctionnaires inspirateurs du plan de faire un demi-circuit aux fonds alloués afin qu’ils reviennent dans certains comptes privés.

Dans les grandes agglomérations, les fonctionnaires, petit noyau d’une hypothétique classe moyenne, ont vu les mirages des promesses des pouvoirs publics, se transformer en un enfer infernal. Les primes, les avantages et les traitements de gratifications… entre autres, ont subi des coups de fourchettes.

Le chômage a connu son pic alors que le secteur informel est mort de sa propre mort. La paupérisation qui gangrenait la vie des Maliens de seconde classe, s’est donc élargie aux agents et fonctionnaires de l’État. L’argent a manqué cruellement.

La pauvreté à atteint des proportions inimaginables, il y a deux ans, et l’exode rural a repris gonflant des villes comme Bamako, seuls refuges de populations en quête de moyens de survie.

En termes de « bien-être », seuls les membres de « la Famille d’abord » et leurs proches ont été« gâtés » avec les miettes du budget de la collectivité. Pire, des milliers d’employés, d’agents contractuels, de travailleurs du parapublic alignent des mois d’arriérés de salaires.

Sur le plan politique, le blocage est toujours à l’ordre du jour. Les tentatives du pouvoir de phagocyter tout un pays dans l’escarcelle d’institutions handicapées, inefficaces, taillées sur mesure, et, de surcroît, toutes contrôlées par le régime, ne semble pas prendre.

Le dialogue politique inclusif, a été escamoté. Tout comme l’obligation faite au pouvoir d’opérer une réforme profonde de l’armée et des services de sécurité. Agissant en tacticien du combat politique, les instigateurs du système, qui ne sont autres que les têtes pensantes de mouvements nationalistes chauvins, ont semble-t-il préféré diviser l’opposition et faire diversion. Pour que leur règne se perpétue.

Plus grave,  l’entourage du président  malien est un gros problème pour la République et pour l’État. Il a très mauvaise presse parce que peuplé de personnes favorisées par le hasard, les grandes poussées électorales de la présidentielle 2013 et lors de la formation des différents gouvernements amenant ainsi à proximité du Président, des opportunistes, des intrigues de Cour et des pyromanes pour qui la politique est un moyen et la Majorité un Centre d’accueil.

Les Maliens n’ont pas l’esprit obtus et on sait que ceux qui disent qu’il y a dans l’entourage d’IBK des gens qui ne lui disent pas la vérité sont ceux là même qui ne lui disent pas la vérité. Il faut donc arrêter de toujours chercher à jouer au plus intelligent surtout quand on n’a aucun background ni assise technocratique.

Le Palais Présidentiel est pléthorique avec des conseillers du hasard, des ministres conseillers inutiles et des chargés de missions n’ayant aucune mission à accomplir. Il est garrotté par l’entourage d’IBK , un entourage peu crédible avec divers conspirateurs agissant sur une large surface allant de la manipulation à la livraison de fausses informations non seulement sur des personnalités étatiques, religieuses ou politiques, mais aussi sur des journalistes, des personnalités de la société civile et autres.

Les uns et les autres jouent aux gendarmes de l’État alors qu’ils n’en ont ni la carrure, ni la compétence encore moins les attributs. Voilà ceux qui mettent en danger la République. Ils conspirent à séparer des personnes d’une même région, ils complotent contre la Démocratie en alimentant des alchimies abominables et manipulent parce qu’ils ne savent faire que ça.

Entre « la Famille d’abord » et « le Mali après », le partage du gâteau se poursuit

Élu  par 77% des maliens qui ont exprimé leur suffrage lors de la présidentielle du 11 août 2013 pour dit-on « le Mali d’abord » et pour « l’honneur du Mali », IBK, le « Kankeletigui » (homme à poigne) auto proclamé mais vrai « Kantiamantigui » (qui ne tient pas ses promesses) est en passe de réussir le hold-up du siècle. C’est à dire réussir à transformer une démocratie constitutionnelle à une démocratie familiale, entendez  la FBI (Famille Bourama et Intime). Vraiment, la méthode IBK, c’est vraiment la « Famille d’abord ».

Aujourd’hui, la prétention et l’inculture se lient partout. IBK ne sait pas qu’il y a dans son entourage des prophètes du mensonge et du complot, qui après s’être attablés à ses côtés avec sa famille livrent son régime aux champs de colère et de dépit par leur arrogance leur condescendance et leur manque total de crédibilité.  Mais si c’est ça « le Mali d’abord », mieux vaut faire face à lui pour que des médiocres ne prennent pas la place des pyromanes et des intrigues de Cour. Si c’est ça « le Mali d’abord », soyons alors certains que notre pays va vers le chaos. Mais tout ça est la responsabilité d’IBK, trop bon, trop ouvert, trop généreux.

Le choix d’un collaborateur ne doit pas relever de copinage ni de raisons peu ou prou familiales ou politiciennes sinon l’Institution Présidentielle si vaste si complexe devient un ghetto où des immondices, des rejets politiques et des aliénés s’entassent pour jouer à l’Homme d’État alors qu’il ne savent rien de l’État. Finalement le Président, inaccessible et mal informé, est abusé avec un art inégalé du mensonge.

Bref, les maliens ont  assisté en 2015, à une baisse de régime, face à la lutte contre la corruption. 2015, fut ainsi l’année de bras de fer judiciaire avec les organisations des droits de l’homme, avec la libération de terroristes par le ministère de la Justice. Sur le plan sécuritaire, le bilan est marqué par de nombreux faits particulièrement, les attaques terroristes et les braquages, partout au Mali ; l’assassinat de citoyens paisibles comme ce journaliste abattu au centre ville de Tombouctou, de sang froid, il y a moins d’un mois. Pourtant, les forces de sécurités maliennes ont bien affiché ses muscles, et d’aucuns de se demander comment, avec des moyens sécuritaires comme ceux-là qui ont été exposés dans le marché de matériels militaires, le pays pouvait connaître de telles déconvenues !

2015 fût une année terrible. Les Maliens l’on derrière leur dos. Heureusement. L’espoir est à présent de connaître une nouvelle aube. Une année autre. Que l’année 2016 soit meilleure, pour tous.

 

Cyrille Coulibaly

Source: Nouvel Réveil

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