Dans un récent passé, des militaires en fonction ont été épinglés par leur hiérarchie pour divers comportements pervers : vol  d’armes, de ciment, association de malfaiteurs, braquage à Kati Dral, meurtre perpétré dans un bar en état d’ébriété, la liste est longue.

Ce sont entre autres faits connus et ébruités. Si l’on ajoute cet autre cas de vol à l’arrachée, il n’est pas exagéré d affirmer qu’il y a beaucoup de délinquants protégés par l’armée ou en tout cas qui se cachent derrière la tenue militaire. La preuve ? Dans la nuit de dimanche, vers 21h, Dame Adama Tiecoro Diarra, 47 ans, vendeuse de profession domiciliée à la Rue 435P221 à Bolibana, accompagnée de sa fille Assetou Diallo, quittait le Badialan pour le centre ville à pieds. Arrivées au niveau de la station d’essence Mega, non loin du Stade Mamadou Konaté, elles croisent en sens inverse, deux hommes roulant à toute allure sur une moto Djakarta.

Le conducteur a légèrement ralenti et celui qu’il transportait a arraché le portefeuille qu’Adama  tenait en main. Il contenait 27.000FCFA. Elle  n’a eu que sa bouche pour crier au voleur. Les deux motocyclistes ont accéléré en direction du GMS. Un passant, on saura plus tard qu’il est soldat, sergent de grade, témoin des faits, les a pourchassés et réussit à les coincer au niveau de l’entreprise Alou Keita en face du GMS.

Il les confia à des jeunes pour ensuite aller  à la recherche de leurs victimes. Quand Dame Adama montra du doigt celui qui avait arraché son portefeuille, ce fut l’enfer pour les deux voleurs qui avaient jeté par terre leur butin, ramassé par la fille de leur victime. Ils sont passés à tabac par les jeunes armés de gourdins, de cailloux et de fouets. La police du 2^e arrondissement informée de ce que deux hommes sont en danger de mort, dépêcha une équipe d’agents sur place pour les sauver. Cette équipe n’ayant pas pu contenir la foule, elle demanda main forte au GMS, ce qui permit d’exfiltrer  les deux voleurs qui étaient entre vie et trépas. Fouillés à corps, le conducteur de la moto, légèrement moins touché, portait un bulletin de paye militaire. C’est un caporal de l’armée nationale numéro matricule 33397 en service au CSKA de Koulikoro, détaché à la fanfare. Son second, celui-là  qui a arraché le portefeuille était dans un état piteux.

Lamine Camara, c’est son nom, numéro matricule 3065 en service au CCAS de Kati, est également caporal de grade. Son crane était ouvert et son œil droit enflé. Il saignait de la bouche, des narines et des oreilles. En raison de son état, il fut évacué aux urgences du CHU Gabriel Touré pendant que son complice est remis à la police militaire.  L’armée doit nécessairement faire une purge.