Comme prévu, le 1er tour des élections législatives s’est déroulé le dimanche 24 novembre dernier sur l’ensemble du territoire Malien sans incident majeur dans plusieurs centres de vote. Mais avec une très faible affluence des électeurs comparativement à l’élection présidentielle et partout le constat était pareil.
Afin d’observer la situation, nous nous sommes rendus en VI, plus précisément dans les centres de vote de Magnambougou et de Sogoniko. Déjà, à 8hoo tout était sur le point pour le bon démarrage du scrutin en présence effective de l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux.
Ainsi, dans le bureau No 7, le vote a débuté par un vieillard du nom de Birama Bah, venu avant l’heure avec une chaise pour s’asseoir à l’entrée du bureau en attendant d’accomplir son devoir civique qu’il a qualifié symbolique.
Ce même centre a enregistré le vote de certains candidats en course pour l’Assemblée Nationale notamment M. Dramane Coulibaly dit Bako candidat du parti rassemblement pour le développement du Mali (RPDM) en alliance avec Sadi et codem, venu aux environs de 10 h avec une forte mobilisation pour voter dans le bureau No 19. A sa sortie, il a lancé un appel aux électeurs afin de les exhorter à venir voter massivement, pour l’avenir du pays.
Peu de temps après, ce fut l’arrivée de M. Seydou Amadou Touré dit ‘’Obama’’, candidat de l’alliance Fare et Yèlèma, ayant effectué son vote au bureau No 23, de même que Bako. Il s’est prêté à nos interrogations en nous donnant ses impressions par rapport au déroulement du scrutin : « le scrutin se déroule normalement. Mais le seul point à déplorer est la faible affluence des électeurs et cela est dû au manque de communication de la part des partis politiques, puisqu’ayant pour mission principale d’expliquer aux citoyens le déroulement du vote, son utilité pour l’avancée du pays. Les partis politiques n’ont pas joué pleinement leur rôle, ce n’est pas au gouvernement de sensibiliser, d’informer ou d’éduquer leurs militants ou sympathisants. Mais ce rôle d’information de sensibilisation les incombe directement. C’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement débloque des sous pour le financement des partis politiques. Maintenant c’est à eux d’utiliser ces sous pour sensibiliser les citoyens. Mais le constat est que ces sous sont utilisés à d’autres fins. En fin de compte, si nous voulons rehausser le taux de participation, il faut que les partis politiques jouent pleinement leur, d’être en communion avec la population. ».
A comprendre M. Seydou Amadou Touré, les partis politiques doivent en tirer profit.
Un incident moins important
Toujours dans le même centre, dans le bureau No 30, un autre citoyen, Saleck Diakité a voulu gâcher l’ambiance paisible qui régnait, en faisant un bulletin nul qu’il a contesté par la suite, refusant d’émarger en s’attaquant à un assesseur pour retirer sa carte. Pour cause, selon lui, il a fait un premier choix par erreur, ensuite un second sur le même bulletin et réclamait à tout prix un autre bulletin pour reprendre son vote. Saisis de l’affaire, le président du bureau, en la personne d’Adama Dembélé et des agents de la sécurité l’ont ramené à la raison pour clore l’incident.
Hormis ce petit incident et le faible taux de participation, un autre incident majeur était à souligner aussi bien dans le centre de Magnambougou que dans celui de Sogoniko, celui du problème d’accesseurs. Pour cause, parmi les accesseurs, il y avait des infiltrés de la mairie c’est-à-dire ceux envoyés par la maire mais n’ayant pas subi de formation pour les législatives à la place des accesseurs formés et dont les noms doivent normalement se figurés sur la liste de présence dans les bureaux de vote.
Les magouilles de la mairie découvertes !
La formation des accesseurs assurée par IFES, en collaboration avec le PAPEM avaient pour but de former et d’envoyer 1800 agents pour la commune VI, il s’avère que parmi ces 1800 agents enregistrés sur la liste de formation remise à la mairie en charge de remettre aux coordinateurs des différents centres de vote, la mairie à son tour, a remplacé certains agents, apportant du coup une nouvelle liste au détriment des agents formés qui devaient percevoir 12.500 F Cfa, pour leurs perdiems en plus la journée électorale. Ayant détecté le problème et malgré l’intervention des agents dans les bureaux où on leur demandait de vider les lieux, puisqu’ils ne seront pas payés, personne ne s’est désigné et le problème est resté tel jusqu’à la fin de la journée électorale dans les 2 centres (Sogoniko et Magnambougou), créant du coup une frustration dans certains bureaux de vote par rapport au retard dans le paiement.
Avant la fermeture, nous nous sommes approchés de la vaillante coordinatrice du centre de Magnambougou, Mme Coulibaly Wassa Samaké qui avait les mots pour apaiser la situation. Mais surprise de savoir le matin qu’elle ne détenait pas la bonne liste, elle nous a ensuite confirmé que pour résoudre le problème, rendez-vous a été donné aux agents électoraux pour le lendemain à l’IJA où se trouverait la bonne liste pour le payement. Et dans le cas contraire, tant mieux pour les infiltrés.
Espérons qu’il y ait une suite favorable pour les assesseurs ayant suivi la formation puisque visiblement, en matière de loyauté, souvent tout ne se passe pas comme prévu, même pour élire nos hommes de lois, cela est vraiment regrettable.
Alimatou Djénépo
Source: L’Annonceur