Du 5 au 9 février 2014 se tiendra à Ségou la 10ème édition du Festival sur le Niger, un rendez-vous désormais inscrit aux agendas annuels de tous les amoureux de la culture et de l’art. Comme nous avons pu le constater en nous rendant sur place il y a dix jours, toutes les dispositions ont été prises pour que cette édition soit une réussite totale.
Sécurisation des sites, installation des stands, signalétique, répétitions, finalisation des expositions, relooking du site internet, affichage… C’est un travail minutieux et très important qui a d’ores et déjà été abattu par l’équipe pluridisciplinaire et multi nationalités du Festival et les structures en charge de la sécurité des personnes et des biens en 4ème région.
Depuis 15 jours, les sites du Festival, du Centre Culturel Korè au Quai des Arts, en passant par le siège de la Fondation du Festival et les établissements hôteliers et de restauration, font l’objet d’une surveillance discrète mais efficace de la part des patrouilles mixtes Police, Forces armées et Protection civile. Il faut s’identifier et montrer patte blanche pour y pénétrer, même lors du traditionnel marché hebdomadaire Segu tene.
Du côté des acteurs, danseurs et autres musiciens et chanteurs de l’Opéra Ballet Mawula, c’est l’heure des nombreuses répétitions journalières pour la troupe, suivies de séances de débriefing, sous la houlette des Maîtres Adama Traoré, Fodé Moussa Sidibé et Kardjigué Laico Traoré. Tout sera fin prêt le Jour J, n’en doutons pas.
Car les 8 acteurs, dont la célébrissime Hélène Maimouna Diarra, les chanteurs Mama Diago et Mariam Kamissoko, plus les nombreux choristes, n’attendent que les accessoires et costumes de scène, qui devaient leur être livrés la semaine dernière, pour le rush final. La pièce est dans l’ensemble bien maîtrisée, et les retouches ne concernent que le peaufinement des différents tableaux joués, chantés et dansés qui la composent
Les affiches et autres banderoles sont elles aussi d’ores et déjà installées, y compris à Bamako, et les menuisiers et autres peintres et maçons ont quasiment fini l’installation et la rénovation des stands et autres salles, qui n’attendent plus que les exposants et les œuvres d’art qui les feront vivre pendant quasiment une semaine.
Ségou vit donc dorénavant à l’heure du Festival, comme chaque année à la même époque, et espère bien faire un coup d’éclat cette année encore, après la sinistrose qui a marqué les deux ou trois dernières années, entre interdiction aux touristes, état d’urgence et autres restrictions.
Avec comme Parrain Jacob Desvarieux, l’emblématique leader de Kassav, et toutes les grosses pointures de la musique malienne et des scènes étrangères et internationales, comme Sékouba Bambino, Salif Kéita, Cheick Tidiane Seck, Vieux Farka Touré, Khaira Arby ; Pibo Marquez, Abdoulaye Diabaté, le Takamba Super 11 et autres Mylmo, Stelbee et Uppertunes, les «bœufs» musicaux seront bien animés au bord du fleuve!
Innovation de taille cette année, la Caravane Culturelle pour la Paix, projet initié par trois festivals le Festival Taragalte (M’Hamid El Ghizlane, Maroc), le Festival sur le Niger et le Festival au Désert de Tombouctou, obligé cette année encore de s’exiler, vise à encourager un dialogue de paix, des échanges culturels et la protection de l’environnement.
Au vu des évènements récents au Mali et dans la bande sahélo-saharienne, ce sera l’occasion pour les initiateurs de collaborer autour d’un projet fédérateur afin de soutenir la paix, la solidarité et la tolérance entre les peuples dans la région, à travers l’art. La première étape de la Caravane Culturelle pour la Paix a commencé au Maroc du 15-17 Novembre 2013. La Caravane a continué son périple vers le Sud de l’Afrique en visitant les camps de réfugiés au Burkina Faso, et passera donc par Ségou en février.
N’oublions pas le Colloque de Ségou, sur le thème «Renaissance Africaine: Enjeux et Perspectives», Sept expositions internationales et nationales, des workshops et des Master classes, des Rencontres Artistiques Professionnelles (RAP) qui auront pour thèmes “Création, facteur de développement” et “Culture: rempart anti-conflit”, la Foire internationale et autres activités à travers la ville et sur les nombreuses scènes. C’est dire que le programme sera on ne peut plus riche et varié.
Rendez-vous donc dans la Capitale des Balanzans à partir du 5 février 2014. Les absents auront tort et vont le regretter amèrement, c’est sûr.
Ramata Diaouré
Source: 22 Septembre