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Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux de son entreprise, lundi 26 septembre, l’homme d’affaires russe affirme avoir créé la milice afin d’envoyer des combattants compétents au Donbass ukrainien en 2014, afin de « protéger les intérêts de leur pays ».

C’est la première fois qu’il le reconnaît publiquement. Evgueni Prigojine, homme d’affaires proche du Kremlin, a reconnu, lundi 26 septembre, avoir fondé en 2014 le groupe paramilitaire Wagner, présent dans de nombreux conflits dans le monde pour défendre les intérêts russes, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux de son entreprise, Concord.

M. Prigojine affirme avoir créé le Groupe Wagner afin d’envoyer des combattants compétents au Donbass ukrainien en 2014, où Moscou a orchestré l’émergence d’un mouvement séparatiste armé. « C’est à ce moment-là, le 1er mai 2014, qu’est né un groupe de patriotes qui a pris le nom de Groupe tactique de bataillon Wagner », précise-t-il dans ce communiqué. Il ajoute : « J’ai nettoyé moi-même les vieilles armes, j’ai trié les gilets pare-balles moi-même et j’ai trouvé des spécialistes qui pouvaient m’aider pour cela ».

« Et maintenant, un aveu (…) : ces gars, des héros, ont défendu le peuple syrien, d’autres peuples de pays arabes, les démunis africains et latino-américains, ils sont devenus un pilier de notre patrie », affirme également l’homme d’affaires de 61 ans. « Je suis fier d’avoir pu défendre leur droit de protéger les intérêts de leur pays », affirme Evgueni Prigojine.

L’armée de l’ombre de Vladimir Poutine

Celui qui est surnommé « le cuisinier de Poutine », car sa société de restauration a longtemps approvisionné le Kremlin, admet ainsi ce que puissances occidentales et médias affirmaient depuis longtemps. Il fait déjà l’objet de sanctions financières par l’Union européenne pour son rôle dans la création et le financement du Groupe Wagner.

La présence du groupe paramilitaire a été documentée depuis huit ans en Ukraine, en Syrie, en Libye ou encore en Centrafrique et au Mali. Ce groupe, formé de mercenaires, est perçu comme l’armée de l’ombre de Vladimir Poutine, qui lui fournit des combattants, mais aussi des instructeurs militaires et des conseillers.

En octobre 2021, le président russe avait nié que le groupe armé réalisait ses basses œuvres et servait les intérêts de l’Etat russe. Evgueni Prigojine a de son côté poursuivi en justice des médias, notamment le site de journalisme d’investigation Bellingcat, le site d’information russe Meduza et la station de radio Echo de Moscou, aujourd’hui fermée, pour avoir évoqué ses liens avec Wagner.

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En décembre 2016, il fut reçu au Kremlin pour une cérémonie en hommage aux « héros » de Syrie et avait été pris en photo avec Vladimir Poutine à cette occasion. Son aveu survient dans le contexte de la guerre en Ukraine et après la diffusion ces derniers mois sur les réseaux sociaux d’une vidéo semblant le montrer en train de recruter des prisonniers d’un centre pénitentiaire russe pour les envoyer se battre dans les rangs de la milice sur le front ukrainien.

La présence des mercenaires contestée dans plusieurs pays

En Russie, l’homme d’affaires est l’une des figures parmi les plus troubles du système poutinien. Il a poursuivi en justice l’opposant numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny, aujourd’hui incarcéré.

Il est accusé par les Etats-Unis et les Etats européens d’être derrière au moins une « ferme à trolls » qui a participé aux efforts d’ingérence dans la présidentielle américaine de 2016, qui avait vu la victoire de Donald Trump, et a été sanctionné par les Etats-Unis pour ce fait.

Par ailleurs, les opérations militaires du Groupe Wagner sont au cœur de nombreux scandales, de tensions diplomatiques et d’exactions présumées, en particulier en Syrie et en Centrafrique. Dans ce pays, des centaines d’hommes y figurent parmi les « instructeurs » de l’armée, au point que Paris y évoque une « captation du pouvoir ».

Une crise entre la Russie et la Biélorussie a aussi mis un coup de projecteur inattendu sur l’organisation, en 2020, quand Minsk avait annoncé l’arrestation de 33 « mercenaires » du groupe sur son territoire. Ces hommes disaient alors qu’ils transitaient par la Biélorussie pour aller sur d’autres terrains : au Venezuela, en Libye, à Cuba, en Turquie, en Syrie… Embarrassé, Moscou avait négocié leur retour discret en Russie.

Si M. Prigojine est aux finances du Groupe Wagner, les commandes opérationnelles sont, selon des médias russes, entre les mains de Dmitri Outkine, qui serait passé par le renseignement militaire russe et dont peu de choses sont connues.

Source: Le Monde avec AFP et Reuters

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