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Application de l’accord de paix au Mali : La charrue avant les bœufs ?

signature de l’Accord à maintenant, la population victime de près de trois ans de conflit n’arrive pas à savourer le fruit du retour de la paix. Tout se passe comme si l’Accord n’a pas  été signé. Car les armes continuent toujours de crépiter dans le septentrion  tout comme dans le sud. Donc, il semble opportun de  changer l’ordre de préséance en procédant au cantonnement et au désarmement immédiat  des groupes armés.

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Après d’interminable va et vient entre Alger et Bamako, les parties prenantes à la crise malienne se sont engagées à mettre fin aux hostilités à travers la signature de l’Accord de la paix et la réconciliation nationale. Un terminus que tout le monde attendait impatiemment afin de souffler le nouveau vent de la paix. Après le 20 juin, l’aube d’une réunification du Mali se dessinait progressivement à l’horizon. Mais, malheureusement,  la recrudescence des  attaques terroristes à répétions a fortement ébranlé les espérances  d’une paix à portée de main. Car la paix ne sera de retour définitivement au Mali qu’après qu’on aura vaincu le terrorisme. Comme si cela ne suffisait pas, ceux qui sont censés veiller  d’un commun accord à la mise en œuvre de l’Accord de paix se sont livrés à une guerre fratricide. Le lundi 17aout, de violents combats ont opposé à environ 120 km au sud de Kidal, vers Anefis,  la plateforme des mouvements autodéfense et les membres de la coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA), faisant plusieurs morts de part et d’autres.  Ainsi,  pour la première fois depuis la signature de l’Accord, le cessez-le-feu venait d’être violé par ces deux parties. Chaque partie se défend d’avoir été attaquée par le camp adverse. Ainsi, le processus de mise en œuvre de l’Accord a pris un coup dur. La confiance qui avait prévalu au moment de la signature de l’Accord s’est vite muée en méfiance. Et pourtant, la résolution 2227 du Conseil de Sécurité renouvelant le mandat de la Minusma est très formel la-dessus. Elle confie à la Minusma la surveillance de l’application des arrangements sécuritaires relatifs au cessez-le-feu et faire rapport sur les éventuels cessez-le-feu. L’envoi de 40 observateurs militaires a été autorisé en ce sens. « Le Conseil rappelle sa disposition à envisager la mise en place d’un dispositif de sanction en cas de violation du cessez-le-feu, d’obstruction de la mise en œuvre de l’Accord de paix ou d’attaques contre la Minusma », précise le nouveau mandat de la Minusma. En tout cas, le cessez-le-feu a été violé, provoquant des morts d’hommes sur le terrain. Même si le cessez-le-feu   a été condamné unanimement, des dispositions doivent être prises pour situer les responsabilités. Car trop de condamnation énergique et vigoureuse  sans sanction adéquate n’est  plus dissuasif et par conséquent  affaiblit l’autorité de ceux qui profèrent la condamnation. Il faut que des sanctions tombent.

Le tir doit être rectifié 

De signature de l’Accord à maintenant, la population victime de près de trois ans de conflits n’arrive pas à savourer le fruit du retour de la paix. Tout se passe comme si l’Accord n’a pas  été signé. Car les armes continuent toujours de crépiter dans le septentrion  tout comme dans le sud du pays, quasiment au même rythme avant la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Certes, des efforts sont faits mais ne sont pas perceptibles. La population dans les zones de conflits peinent à voir les dividendes de la paix. Pour que l’impact du retour à la normale puisse être ressenti par la population, il faudrait que les armes se taisent au nord. Tout porte à croire que la charrue a été mise devant les bœufs. En faisant un parallèle entre la signature de l’Accord et les tristes événements de ces derniers jours, on est tenté de dire que le processus de mise œuvre de l’Accord est mal parti. Car l’Accord suppose un minimum de respect entre  des parties en belligérance. Ne serait-ce que la cessation des hostilités. Donc, il semble opportun de changer l’ordre de préséance   dans l’application de l’Accord. C’est dire qu’avant toutes choses, il faut procéder au cantonnement des groupes armés et les désarmer illico. La mise en œuvre du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR)  devra être le premier jalon à poser après la signature de l’Accord. Ainsi, l’armée malienne et les forces partenaires (Minusma, Barkhane) auront la lourde responsabilité de sécuriser l’ensemble du territoire national. Comme l’a stipulé l’article 19 de l’Accord, «  les Parties conviennent de la             mise en  place            d’une commission nationale pour le DDR, comprenant les représentants du Gouvernement et des mouvements signataires. Cette commission travaillera en étroite collaboration avec le Comité de suivi du présent Accord ». Pour l’heure, rien n’a été fait  conformément à  l’esprit de cet article.

Boubacar SIDIBE

source : Le Prétoire

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