Le gouvernement a procédé à des démolitions de maisons, avec comme arguments qu’elles sont dans l’emprise de l’aéroport. Cette raison ne résiste pas à l’analyse et aux faits.
En 2019, le gouvernement a pris un décret pour déclasser une parcelle de 1554 hectares du domaine à usage d’emprise aéroportuaire. « Les parcelles de terrain objet de déclassement et portant sur les zones d’habitat, de petites et moyennes entreprises, de parkings et le parc d’attraction sont destinés à être affectées au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour les besoins de la Marie du District de Bamako », dit le décret.
Du coup, on ne comprend pas pourquoi le gouvernement a démoli des maisons qui ne sont pas des logements spontanés. La première raison avancée a été balayée par les spécialistes de l’aviation civile. En effet, il a été dit que la démolition est consécutive à une menace de l’Association pour la Sécurité de l’Aviation civile en Afrique (Asecna). Pour les spécialistes, cette raison ne tient pas. « Dans la sous-région, le Mali a l’aviation la plus sécurisée. L’aéroport Président Modibo Kéita a un niveau de sécurité de 80 %, ce qu’aucun aéroport de la sous-région ne possède ».
De plus, après le décret, la mairie a commandité une étude menée par deux cabinets spécialisés, AUA, et le cabinet BEAT, les mêmes qui avaient fait le plan de déguerpissement sous le président Alpha Oumar Konaré.
Dans leur proposition d’aménagement, ils prévoyaient, pour distinguer les zones d’habitation de la zone aéroportuaire, une zone boisée. Et, selon leurs conclusions, « cet aménagement contribuera à résoudre les problématiques liées au déséquilibre des deux rives du District et à la mobilité de la ville avec la création de nouveaux centres d’activités accompagnés par des logements assainis et des infrastructures adéquates ».
Les vraies raisons ne sont donc pas celles qui ont été avancées, mais, véritablement, sont à chercher ailleurs.
Alexis Kalambry
Source: Mali Tribune