La police zimbabwéenne a arrêté un critique connu d’Emmerson Mnangagwa pour avoir écrit sur les réseaux sociaux que le nom du président récemment réélu du pays était « généralement associé au mal et aux actes diaboliques ».
Munyaradzi Shoko a été interpellé mercredi et était encore interrogé dans les locaux du commissariat central de Harare, a déclaré à l’AFP Kumbirai Mafunda, un porte-parole de l’ONG Avocats du Zimbabwe pour les droits de l’Homme.
« Il a été inculpé de +nuisance criminelle+ », a-t-il ajouté, « ils disent que ses déclarations pourraient troubler l’ordre public ».
Selon M. Mafunda, M. Shoko, à la tête d’une association d’enfants d’anciens combattants, a également été inculpé pour sa participation à une manifestation exigeant la publication anticipée des résultats des récentes élections générales.
La police n’a pas pu être jointe imédiatement.
L’armée avait ouvert le feu sur ce rassemblement le 1er août à Harare, tuant au moins 6 personnes.
Au pouvoir depuis la chute de Robert Mugabe en novembre, M. Mnangagwa a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 30 juillet, crédité officiellement de 50,8% des voix contre 44,3% à son rival de l’opposition Nelson Chamisa.
Le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) de M. Chamisa a requit l’annulation pour fraude de ces résultats devant la Cour constitutionnelle, qui doit se prononcer vendredi.
Le MDC accuse le gouvernement et les forces sécurité d’avoir arrêté nombre de ses partisans depuis l’élection.
Longtemps proche de M. Mugabe avant de tomber en disgrâce, M. Mnangagwa est accusé par ses détracteurs d’avoir été un des exécuteurs de sa politique autoritaire.
AFP