Les Etats-Unis ont annoncé lundi des sanctions économiques visant trois militaires maliens, dont l’actuel ministre de la Défense, pour avoir “facilité le déploiement et l’expansion” des activités au Mali du groupe paramilitaire russe Wagner.
Ces sanctions visent trois gradés de l’armée malienne: le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense, ainsi que le colonel Alou Boi Diarra et le lieutenant-colonel Adama Bagayoko, tous deux responsables dans l’armée de l’air. Washington fait état “de preuves montrant que ces responsables maliens ont contribué aux activités malveillantes du groupe Wagner au Mali”, dans un communiqué du Trésor américain. “L’action d’aujourd’hui expose les principaux responsables maliens qui ont contribué à faciliter l’enracinement du groupe Wagner au Mali au cours des deux dernières années”, a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson, cité dans le communiqué. “Ces responsables ont rendu leur peuple vulnérable aux activités déstabilisatrices et aux violations des droits humains du groupe Wagner tout en ouvrant la voie à l’exploitation des ressources souveraines de leur pays au profit des opérations du groupe Wagner en Ukraine”, a-t-il ajouté. Les avoirs aux Etats-Unis de ces trois responsables sont gelés et il leur est interdit d’effectuer des transactions avec des personnes ou des entreprises américaines.
Selon Washington, depuis l’arrivée du groupe Wagner au Mali en décembre 2021, le nombre de victimes civiles dans ce pays a augmenté de 278%, notamment en raison d’opérations menées par les forces armées maliennes aux côtés de membres du groupe Wagner. Des sanctions économiques avaient été prises par les Etats-Unis contre ce groupe en juin 2017, puis réitérées en janvier dernier. L’avenir de Wagner, qui a combattu en Ukraine et dont la présence a été attestée dans plusieurs pays d’Afrique mais aussi en Syrie, est en question après la rébellion de 24 heures conduite en juin en Russie par son patron, Evguéni Prigojine. Moscou a affirmé que son avenir en Afrique dépendrait “des pays concernés”.
AFP