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Violation de la redevance de régulation par des délégataires de PMU-MALI et irrégularités dans les conventions et marchés

MANDAT ET HABILITATION : 

Par Pouvoirs n°032/2021/BVG du 6 septembre 2021, modifiés par les  Pouvoirs n°035/2021/BVG du 4 novembre 2021 et n°039/2021/BVG du  24 décembre 2021, et en vertu des dispositions des articles 2 et 12 de  la Loi n°2012-009 du 8 février 2012 abrogeant et remplaçant la Loi n°03- 

030 du 25 août 2003 l’instituant, le Vérificateur Général a initié la présente  vérification financière de la gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain au  titre des exercices 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020. Elle fait suite à  la saisine du Premier ministre, suivant sa Lettre confidentielle n°0662 PM 

CAB/B.O.S du 25 août 2021. 

PERTINENCE : 

La société du Pari Mutuel Urbain (PMU-MALI) est une société anonyme  d’économie mixte, au capital social de 300 000 000 FCFA. Elle est créée  par la Loi n°94-021 du 29 avril 1994 autorisant le Gouvernement de la  République du Mali à participer pour le compte de l’Etat à la création d’une  société d’économie mixte. 

En vertu de la Loi n°03-025 du 21 juillet 2003 autorisant les paris sur les  courses de chevaux et certains jeux de hasard, seul le PMU-MALI est  habilité à organiser des paris sur les courses de chevaux en dehors des  hippodromes ainsi que les jeux de hasard suivants : « la loterie classique,  les jeux de grattage ou loterie instantanée, le millionnaire, le loto, le loto  sportif, le bingo, le tac O tac, le Keno et le banco. »  

Dans le cadre de sa mission, le PMU-MALI mène les principales activités  suivantes :  

– les prises de paris sur les courses hippiques sous la forme ALR (Avant  La Réunion) et PLR (Pendant La Réunion) et le Loto qui sont gérées  par la Direction Générale de la société ; 

– la délivrance d’autorisations aux autres entités qui en font la demande  pour l’organisation de tirages ou de tombolas ; 

– et l’organisation des prises de paris sur des événements sportifs,  réels ou virtuels, à travers des réseaux de ventes et des plates-formes  de jeux sur internet, gérées par des entreprises multinationales avec  lesquelles le PMU-MALI a signé des conventions de partenariat.  

Les ressources financières du PMU-MALI proviennent essentiellement des  enjeux de prises des paris collectés sur les courses de chevaux ALR et  PLR. Elles sont reparties conformément aux dispositions de l’Arrêté n°2613/ MEF-SG du 13 juillet 2016 abrogeant l’Arrêté n°1888/MEF-SG du 28 août  2003, fixant la clé de répartition du montant des enjeux des paris organisés  par le PMU-MALI et le régime fiscal applicable à la société.

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 20201 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

Cet arrêté prévoit des prélèvements directs sur les enjeux de chaque course  de chevaux organisée par la société comme suit : 

– 10% au profit de l’Etat ; 

– 70% redistribués aux parieurs sous forme de gains et 

– 20% partagés entre le PMU-MALI et ses actionnaires. 

Ainsi, sur la période de 2015 à 2020, le PMU-MALI a collecté un montant  total de 578 377 290 272 FCFA d’enjeux de prises de paris sur les courses  de chevaux, soit une moyenne de 96 396 215 045 FCFA par an. 

Au regard de ce qui précède et faisant suite à la demande du Premier  ministre, le Vérificateur Général a initié la présente vérification financière. 2 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

CONTEXTE : 

Environnement général : 

  1. Dans un environnement économique marqué par la dévaluation du franc  CFA en janvier 1994, la création du PMU-MALI le 29 avril 1994 répondait  à deux objectifs majeurs à savoir : contribuer à la création d’emplois et  accroître les sources de financement du budget de l’État. 
  2. Depuis la création de la société jusqu’en 2007, ses activités étaient  cantonnées essentiellement aux courses de chevaux sous la forme ALR  qui proposaient entre quatre (4) et six (6) courses hebdomadaires. A  partir de 2007, les dirigeants de la société ont initié les courses PLR  pouvant compter jusqu’à 45 courses journalières et dont les prises  de paris se déroulent dans les Points de Courses en Direct (PCD).  Parallèlement à cette évolution, le système de gestion des courses  va migrer du manuel à l’informatique avec l’automatisation des prises  de paris et des paiements. Le processus d’informatisation, beaucoup  plus lent et progressif dans les courses ALR, a été d’une application  immédiate en PLR. Il a ainsi permis, dès le début, l’enregistrement des  prises de paris et le paiement des gains à partir des terminaux et un  logiciel de gestion des données avec une plate-forme de surveillance  des courses en direct dans les différentes salles de jeux de Bamako et  des autres localités du pays.  

En application des conventions conclues avec ses partenaires  stratégiques, le PMU-MALI verse à titre de redevance, une partie des  enjeux collectés sur les paris qu’il organise. Ainsi, 3% des enjeux de paris  sont versés, à partir de la quatrième année d’exécution de la convention,  au Groupement d’Intérêt Economique de droit français dénommé, le  PMU-FRANCE, qui est détenteur des droits d’autorisation de paris sur  les courses hippiques en dehors du territoire français et 3.5% des enjeux  à la société de droit français « Périphériques et Matériels de Contrôle »  (PMC), pour la fourniture des matériels et logiciels et les prestations  liées à l’automatisation des agences de prises de paris en temps réel. 

  1. A partir de 2016, le PMU-MALI a élargi son portefeuille d’activités à de  nouveaux produits faits de systèmes de paris multiformes, entièrement  informatisés et proposant des jeux de pari sportif réels et virtuels ainsi que  des jeux de hasard sur des plates-formes numériques. Ces nouveaux  produits sont gérés par des sociétés multinationales telles que EDITEC  UK plus connue sous le label Premier BET et la société BET 223, filiale  de BET Africa avec lesquelles le PMU-MALI a signé des conventions de  partenariat de partage de gains. 

Toutefois, cette récente évolution de l’activité de PMU-MALI soulève  des questions d’ordre institutionnel, notamment l’adaptation du cadre  réglementaire aux jeux en ligne.  

  1. Le PMU-MALI est soumis aux principes du Système Comptable de  l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires  (SYSCOHADA).

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 20203 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

  1. En vertu des dispositions du Manuel de Procédures Administratives,  Financières et Comptables, les acquisitions des biens et services sont  encadrées par les dispositions du Code des Marchés Publics et des  Délégations de Service Public. 

Présentation du PMU-MALI : 

  1. Le PMU-MALI a été créé par la Loi n°94-021 du 29 avril 1994 autorisant  le Gouvernement de la République du Mali à participer pour le compte  de l’Etat à la création d’une société d’économie mixte. Les statuts fixent  la durée de la société à 99 ans à compter de son immatriculation au  registre du commerce du Mali le 27 septembre 1997 sous le numéro  6091. Le capital social du PMU-MALI s’élève à 300 000 000 FCFA  réparti entre : 

– l’Etat, détenteur de 75% des actions (22 500 actions dites de  catégorie A) ; 

– diverses personnes physiques et morales maliennes détentrices de  15 % des actions (4 500 actions dites de catégorie B) ; 

– des jeunes diplômés, des partants volontaires à la retraite et des  compressés de la Fonction Publique, détenteurs de 10 % des actions  (3 000 actions dites de catégorie C). 

  1. Le PMU-MALI a pour objet social d’organiser des paris sur les courses  de chevaux et de les enregistrer dans des bureaux et agences hors des  hippodromes. Il organise aussi certains jeux de hasard à savoir : la loterie  classique, les jeux de grattage ou loterie instantanée, le millionnaire, le  loto, le loto sportif, le bingo, le tac O tac, le keno et le banco. 
  2. La société a révisé ses statuts en 2017 et adopté un mode d’administration  composé d’un Conseil d’Administration et d’un Directeur Général. Les  Administrateurs sont au nombre de dix (10) dont six (6) au compte de  l’Etat, trois (3) au compte des autres actionnaires et une (1) personne  ressource.  
  3. La Direction Générale de la société est assurée par un Directeur  Général, assisté et secondé par un Directeur Général Adjoint (DGA).  Elle est structurée autour de 11 Directions Opérationnelles : 

– la Direction de l’Audit et du Contrôle ; 

– la Direction Commerciale ; 

– la Direction Marketing et Communication ; 

– la Direction de l’Informatique ; 

– la Direction du Patrimoine et des Moyens Généraux ; 

– la Direction de l’Exploitation ; 

– la Direction des Ressources Humaines ; 

– la Direction des Affaires Juridiques ;

4 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

– la Direction Financière et Comptable ; 

– la Direction Technique ; 

– la Direction des Etudes et de la Prospective. 

10.Les ressources financières de la société proviennent principalement des  prises de paris sur les courses de chevaux.  

  1. Les dépenses sont autorisées par le Directeur Général ou son mandant  conformément aux procédures définies dans le Manuel de Procédures  Administratives, Financières et Comptables de la société. 

12.Le Directeur Financier et Comptable assure la gestion financière de la  société. Il participe à la préparation et à l’exécution du budget annuel  sous la supervision et l’autorité du Directeur Général. 

13.L’activité commerciale est basée sur les deux composantes du réseau  de vente qui sont : 

– le réseau ALR, composé des points de vente où les prises de paris  ont lieu sur une seule course par journée et sont enregistrées la veille  de la course d’où le terme ALR. Le nombre de points de vente de ce  réseau, au 31 décembre 2020, était de 648 repartis entre 65 localités ;  

– le réseau PLR, composé de 65 PCD dont 35 à Bamako et 30 répartis  entre les autres localités du pays. Les PCD fonctionnent en moyenne  dix (10) heures par jour et 363 jours par an, sous la supervision d’un  Chef d’agence. Ils comptent deux (2) à sept (7) guichets gérés par  des guichetiers qui se relayent sur deux (2) vacations journalières. 

14.L’effectif du PMU-MALI, au 31 décembre 2020, est composé de 249  agents permanents et 910 agents vacataires.  

Objet de la vérification : 

15.La présente vérification financière a pour objet la gestion du PMU-MALI  au titre des exercices 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.  

16.Elle a pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité des  opérations de recettes et de dépenses. 

17.Les travaux ont porté sur le contrôle interne de l’entité, la collecte et  la répartition des enjeux des courses de chevaux, le reversement des  prélèvements et des dividendes au profit de l’Etat, les conventions et les  marchés, les dépenses de personnel, les dépenses liées aux prestations  de services, fournitures, matériels, travaux et équipements.  

18.Les détails sur la méthodologie de la vérification sont présentés dans la  section intitulée « Détails Techniques sur la Vérification. »

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 20205 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

CONSTATATIONS ET RECOMMANDATIONS : 

Les constatations et recommandations issues de la présente vérification  sont relatives aux irrégularités administratives et financières. 

Irrégularités administratives : 

Les irrégularités administratives, ci-dessous, relèvent des dysfonction nements du contrôle interne. 

Le Conseil d’Administration ne veille pas à l’application des  dispositions de l’OHADA. 

19.L’article 491, modifié, de l’Acte uniforme révisé relatif au droit des  sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique dispose :  « En cas d’empêchement temporaire ou définitif du Directeur Général,  le Conseil d’Administration pourvoit à son remplacement immédiat en  nommant un nouveau Directeur Général. » 

20.Afin de s’assurer de l’application de cette disposition l’équipe de  vérification a examiné les procès-verbaux du Conseil d’Administration,  les contrats de travail du personnel et des responsables de la société,  les états des salaires ainsi que les décisions et états de paiement des  avantages. 

21.Elle a constaté que le Conseil d’Administration n’a pris aucune  délibération pour remplacer le Directeur Général à la suite de la détention  provisoire de ce dernier, du 21 décembre 2020 au 19 avril 2021. En effet,  le Directeur Général Adjoint qui assurait l’intérim du Directeur Général a  ordonné irrégulièrement les virements de salaire de ce dernier et l’octroi  de sa dotation en carburant durant sa période de détention provisoire de  quatre (4) mois. 

Toutefois il y a lieu de préciser que le PCA, par lettre N°21001PCA/PMU MALI du 4 janvier 2021, a informé le Ministre de tutelle de la situation de  détention provisoire du Directeur Général. 

22.Le non-respect des dispositions sur la gouvernance de la société peut  influer négativement sur son fonctionnement et entraîner des pertes  financières.  

La Direction Commerciale ne veille pas au respect de la procédure de  versement des recettes des revendeurs. 

23.Le point 1.4 du Manuel de Procédures Administratives, Financières et  Comptables du PMU-MALI relatif au suivi du versement des recettes  précise : « […] Avant tout versement à la caisse le revendeur doit présenter 

6 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

au superviseur commercial de sa zone le bordereau de versement. Ce  dernier vérifie l’exactitude des informations inscrites sur le bordereau  conformément aux chiffres d’affaires extraits de JasperSoft.  

Toute anomalie est communiquée au Directeur Commercial ou son  Adjoint pour dispositions urgentes à prendre. 

Le revendeur se rend ensuite à la Caisse Principale pour le versement.  Le caissier est chargé de s’assurer de la concordance des informations  portées sur le bordereau et la recette à verser. […] » 

24.Pour s’assurer de l’application des procédures de suivi du versement  des recettes, l’équipe de vérification s’est entretenue avec les  responsables de la Direction Commerciale et le Caissier principal ALR.  Elle a également analysé un échantillon de bordereaux de versement  émanant des revendeurs affiliés à la caisse principale. 

25.Elle a constaté que la Direction Commerciale ne veille pas à l’application  de la procédure de versement des recettes des revendeurs. En effet,  sur l’ensemble des bordereaux examinés par l’équipe de vérification,  aucun ne comporte la signature des superviseurs commerciaux, alors  que cette mention est prévue comme preuve de la vérification de  l’exactitude. Les revendeurs des tickets ALR se présentent directement  à la caisse pour le versement de leur recette journalière sans avoir la  validation des superviseurs commerciaux qui doivent s’assurer que le  montant déclaré correspond à la recette journalière enregistrée dans le  logiciel de gestion de la course. 

26.La non-validation des bordereaux journaliers de versement peut favoriser  la minoration des recettes. 

La Direction Générale n’a pas fixé les seuils des caisses. 

27.Le point 4.2.2 du Manuel de Procédures Administratives, Financières  et Comptables du PMU-MALI indique : « […] Les seuils de la caisse  principale, la caisse principale PCD, la régie et les caisses des agences  PCD sont plafonnés par une note de service. Au-delà des seuils fixés,  les excédents doivent être versés dans un compte bancaire de la société  ou dans la caisse principale pour la régie. Le maniement de somme  d’argent engendre des risques de malversation qu’il faut circonscrire.  Toutes les opérations d’encaissement, de réapprovisionnement et de  décaissement doivent être justifiées par des pièces probantes. Dans une  périodicité définie par le Directeur Financier et Comptable, les journaux  de caisse accompagnés des justificatifs sont transmis au Département  Comptabilité Générale pour vérification et saisie. » 

28.Afin de s’assurer de l’application de cette disposition, l’équipe de  vérification a demandé pour examen les notes de service relatives aux  seuils des caisses et les pièces justificatives de réapprovisionnement  et de décaissement. Elle a également effectué des entrevues avec  des caissiers et procédé à l’arrêté des caisses des représentations  régionales visitées. 

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 20207 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

29.Elle a constaté que la Direction Générale n’a pas fixé les seuils des  caisses. En effet, la Direction Générale n’a pu fournir aucune note de  service fixant les seuils des caisses principales ALR et PCD et des  autres caisses secondaires.  

30.Le non-plafonnement des seuils des caisses peut favoriser des  malversations et des détournements de fonds. 

La Direction du Patrimoine et des Moyens Généraux ne respecte pas la  procédure de gestion du stock des bobines thermiques. 

31.Le point 6.4.1 du Manuel de Procédures Administratives, Financières et  Comptables du PMU-MALI indique : « Un stock de bobines thermiques  est constitué pour couvrir les besoins de la Direction de l’Exploitation et  de la Direction Commerciale. Les approvisionnements et les sorties du  stock sont de la responsabilité de la Division des Moyens Généraux et  de la Logistique. Le suivi du stock des bobines se fait via un logiciel de  gestion. Ce logiciel permet de répertorier les mouvements du stock et de  dégager les soldes en temps voulu. 

Pour les approvisionnements, un marché à commandes est passé  avec des fournisseurs. Le Chef de Division des Moyens Généraux et  de la Logistique fait une demande d’approvisionnement auprès de sa  hiérarchie […]. Il renseigne une fiche de besoin et la fait valider par  le Directeur du Patrimoine et des Moyens Généraux. […] La fiche de  besoin accompagnée du bon de commande est transmise au fournisseur  contractuel pour la livraison des quantités demandées. […] 

Le Chef de Division des Moyens Généraux et de la Logistique renseigne  le logiciel à l’aide du bordereau de livraison. Cette saisie permet de  constater l’approvisionnement réalisé et d’actualiser le solde théorique  du stock. Pour les sorties, les mouvements de stocks se font selon les  besoins exprimés par les services utilisateurs (Direction Commerciale et  Direction de l’Exploitation). Les services sollicitent la Division des Moyens  Généraux et de la Logistique à travers un mail pour exprimer leur besoin  en quantité de bobines. […] Pour formaliser la mise à disposition faite,  le magasinier signe le bon de sortie et le fait signer par le responsable  du service utilisateur ou son délégataire. Les documents signés sont  transmis au Chef de Division pour le suivi du stock théorique. Le Chef de  Division renseigne le logiciel de gestion pour formaliser la sortie du stock  et actualiser le stock théorique. » 

32.Pour s’assurer de l’application de la procédure de gestion du stock des  bobines thermiques, l’équipe de vérification s’est entretenue avec les  responsables de la Direction du Patrimoine et des Moyens Généraux.  Elle a également visité les lieux de stockage puis a analysé le processus  de livraison et de sortie des magasins ainsi que les supports de gestion  des services utilisateurs au niveau central et dans les représentations  régionales du PMU-MALI. 

33.Elle a constaté que la Direction du Patrimoine et des Moyens Généraux  ne respecte pas la procédure de gestion du stock des bobines. En effet,  la DPMG n’utilise plus depuis 2019 le logiciel de gestion du stock des  bobines « GESCOM » pour le suivi des livraisons et des sorties du magasin 

8 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

en raison de sa non-mise à jour. De plus, les expressions de besoins ne  sont pas systématiquement documentées et les bons de sortie ne sont  pas standardisés et archivés. Enfin, les bobines sont envoyées, sans  bordereaux d’envoi ni décharge, dans les représentations régionales,  qui, pour leur part n’effectuent aucun enregistrement des quantités de  bobines reçues et ne produisent pas de rapport d’utilisation. 

34.Le non-respect de la procédure de suivi du stock des bobines ne permet  pas d’assurer un suivi efficace de l’approvisionnement et de l’utilisation  des bobines. 

La Direction de l’Exploitation ne veille pas au respect des clauses de  sécurité des Points de Courses en Direct privés. 

35.Le point 2.2.3 du Manuel de Procédures Administratives, Financières  et Comptables du PMU-MALI indique : « La gestion des agences PCD  est de la responsabilité de la Direction de l’Exploitation représentée par  un Chef d’agence et son suppléant. L’agence PCD est l’espace où les  produits relatifs aux courses PLR sont proposés aux parieurs. » 

Le point 2.2.3.1 du même manuel précise : « […] Pour les agences  PCD privés, bien vrai que la maintenance des équipements est de  la responsabilité du promoteur (hormis les terminaux de jeu), le  Département PCD communique aux Chefs d’agence occupant ces PCD  les accords conclus avec le promoteur. Le Chef d’agence est chargé  de suivre l’effectivité de ces accords et de faire un compte rendu à sa  hiérarchie. Pour le nettoyage et la sécurité, il doit veiller à l’application  des dispositions contractuelles conclues avec les prestataires pour  les agences PCD propres au PMU Mali ou des accords conclus avec  les promoteurs pour les agences PCD privés. Ces obligations lui sont  communiquées par sa hiérarchie. Tout manquement constaté doit être  signalé au Chef de Département PCD. » 

Le point 3 du cahier des charges des PCD précise : « Pour assurer la  sécurité des locaux et des personnes, le Partenaire doit recourir soit  aux éléments de la Police Nationale, la Gendarmerie Nationale ou la  Garde Nationale soit à une société de sécurité privée. Il faut la présence  d’au minimum deux (2) agents de sécurité à la fois. Leur mission est de  protéger le personnel et de sécuriser le bâtiment. » 

36.Afin de s’assurer du respect des dispositions susvisées, l’équipe de  vérification s’est entretenue avec le Directeur de l’Exploitation et les  Chefs d’agence responsables de l’administration et de la gestion des  PCD. Elle a également effectué des visites dans des PCD à Bamako et  dans les Régions de Kayes, Ségou, Sikasso, Koutiala et Bougouni. 

37.Elle a constaté que la Direction de l’Exploitation ne veille pas au respect  des clauses de sécurité des PCD privés. En effet, l’équipe de vérification  a constaté la présence d’un seul agent de sécurité dans 11 PCD et aucun  agent dans le PCD de Sikasso 2. 

38.La non-application des dispositifs de sécurité ne garantit pas la protection  des personnes et des fonds.

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 20209 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

La Direction Générale n’applique pas des dispositions sur la redevance  due à l’Etat sur les enjeux des courses PLR. 

39.L’article 2 des Arrêtés n°07-1559/MEF-SG du 20 juin 2007 modifié et  n°2613/MEF-SG du 13 juillet 2016, fixant la clé de répartition du montant  des enjeux des paris organisés par le PMU-MALI et le régime fiscal  applicable à la société dispose : « Le montant des enjeux encaissés est  après remboursement des paris non validés, affecté à la rémunération  des parieurs et à la couverture des dépenses de fonctionnement du Pari  Mutuel Urbain dans les proportions suivantes : 

– Parieurs…………………………70% 

– Redevances Etat ………………10% 

– PMU-MALI ………………………20%. » 

L’article 3 de l’Arrêté n°2613/MEF-SG du 13 juillet 2016 fixant la clé de  répartition du montant des enjeux des paris organisés par le PMU-MALI  et le régime fiscal applicable à la société précise : « La part affectée  au PMU-MALI (20%) est utilisée pour assurer le fonctionnement de la  société et la rémunération des actionnaires, ainsi qu’il suit : 

– Revendeurs ……………………4,5% 

– PMU-MALI et Actionnaires……15,5% 

 Il est déduit de la part revenant aux parieurs : 

– Le coût de fabrication des tickets du programme officiel ; 

– Une provision de 1% pour le paiement des tickets payables omis lors  du traitement. » 

Le point 2.1 du Manuel de Procédures Administratives, Financières et  Comptables du PMU-MALI indique : « […] La Direction de l’Exploitation  est chargée de la gestion des prises de pari sur les courses PLR  (Pendant La Réunion), de la gestion du réseau de vente PMU pour les  paris sportifs, de la gestion du Loto 5/90 et de tout nouveau produit  exploité par le PMU Mali SAEM. La politique d’exploitation des produits  autres que les courses ALR est définie par la Direction de l’Exploitation  et approuvée par la Direction Générale. » 

Le point 2.2 du même manuel précise : « Le département PCD est en  charge de la gestion des courses PLR et tout ce qui s’y rattache. Pour  ce faire, il s’occupe de l’implantation et de la gestion des agences PCD  où les prises de pari sont faites et du système d’exploitation des courses  PLR. […] 

Dès la confirmation de la saisie faite par le pilote, le système détermine  automatiquement la masse à partager entre les parieurs déduction faite  du prélèvement légal (taux de prélèvement paramétré au préalable). Le  calcul des rapports consiste à déterminer le gain à payer pour chaque  type de rapport compte tenu de la part du chiffre d’affaires réservé à la  redistribution aux parieurs […] »

10 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

40.Afin de s’assurer que le PMU-MALI a appliqué les dispositions susvisées,  l’équipe de vérification a examiné les PV de la commission de calcul  des rapports, les rapports de courses, les situations récapitulatives  mensuelles des paris et les états de répartition des enjeux par course.  Elle a ensuite comparé le taux de prélèvement appliqué par le PMU 

MALI à la clé de répartition officielle. 

41.Elle a constaté que la Direction Générale n’applique pas des dispositions  sur la redevance due à l’État sur les courses PLR. En effet, pour la  détermination de la redevance due à l’Etat, elle a mis en place un  système d’exploitation des courses PLR qui applique le taux de 10%  représentant les redevances de l’Etat sur la part nette du PMU-MALI en  lieu et place du montant total des enjeux de chaque course. 

42.La non-application des dispositions sur la redevance susvisées peut  entraîner une minoration de recettes pour l’Etat. 

Recommandations : 

43.Le Président du Conseil d’Administration doit :  

– veiller à l’application des dispositions de l’Organisation pour  l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires sur le remplacement  du Directeur Général en cas d’empêchement.  

44.Le Directeur Général doit : 

– prendre les notes de services fixant les seuils des caisses ; 

– appliquer les dispositions de l’arrêté fixant la clé de répartition du  montant des enjeux des paris organisés par le Pari Mutuel Urbain du  Mali. 

45.Le Directeur du Patrimoine et des Moyens Généraux doit : – respecter les procédures de gestion du stock de bobines.  

46.Le Directeur Commercial doit : 

– veiller au respect de la procédure de versement des recettes des  revendeurs.  

47.Le Directeur de l’Exploitation doit : 

– veiller au respect des clauses de sécurité des Points de Courses en  Direct privés par les promoteurs.

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 202011 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

Irrégularités financières : 

Le montant total des irrégularités financières, ci-dessous, s’élève à  1 097 756 315 FCFA. 

Le Président Directeur Général, les Directeurs Généraux, les Directeurs  Financiers et Comptables et les Directeurs des Ressources Humaines  ont payé des rémunérations à une société de placement pour le salaire  d’un personnel fictif. 

48.L’article 11 du Contrat de mise à disposition du personnel temporaire du  3 avril 2015 conclu entre le PMU-MALI et la société de placement SAER EMPLOI, relatif aux conditions de facturation et de règlement stipule :  « 11.1 La saisie de paie du personnel mis à disposition de PMU-MALI  SAEM est effectuée par SAER EMPLOI qui établit mensuellement une  facturation de ses prestations. 

Les relevés d’heures effectuées par le personnel temporaire seront  établis sur le site d’exécution de la mission par un pointeur et établis sur  un modèle d’imprimé fourni par le PMU-MALI SAEM. » 

49.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susvisées, l’équipe  de vérification a analysé les factures produites par SAER-EMPLOI,  rapproché les états de paiement à la liste des agents vacataires et aux  états de pointage élaborés par les services d’emploi des vacataires. Elle  a en outre réalisé un contrôle physique du personnel vacataire. 

50.Elle a constaté que le Président Directeur Général, les Directeurs  Généraux, les Directeurs Financiers et Comptables et les Directeurs des  Ressources Humaines ont payé des rémunérations à SAER-EMPLOI  pour un personnel fictif. En effet, ils ont accordé des salaires à 99 agents  sur la base de la facturation de SAER-EMPLOI alors que lesdits agents  ne sont ni retracés sur les fiches de pointage des services utilisateurs ni  répertoriés sur la liste du personnel vacataire de PMU-MALI. 

Ainsi, des frais de personnel et d’honoraires de prestation ont été  indûment payés à SAER-EMPLOI pour un montant total TTC de  107 359 085 FCFA. 

Le Président Directeur Général, les Directeurs Généraux, les Directeurs  Financiers et Comptables et les Directeurs des Ressources Humaines  ont payé des frais de personnel indus à une société de placement.  

51.L’article 11 du Contrat de mise à disposition du personnel temporaire du  3 avril 2015 conclu entre le PMU-MALI et la société de placement SAER EMPLOI relatif aux conditions de facturation et de règlement stipule : 

« 11.3 Frais de personnel  

Honoraires pour la mise à disposition du personnel

12 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

La facturation est exprimée en pourcentage du salaire brut taxable et  couvre les charges et frais relatifs à la gestion du personnel temporaire  mis à la disposition de PMU-MALI SAEM. 

– Charges inhérentes au salaire 

– Frais de Prestation 

– Salaire brut (Salaire de base y compris les heures supplémentaires  conformément à la grille des salaires) 

Masse salariale brut * 1.54. » 

La Lettre n°14-118/PDG/PMU-MALI du 8 avril 2016 du Président  Directeur Général du PMU-MALI adressée au Directeur Général de  SAER-EMPLOI ayant pour objet l’augmentation du taux de la vacation  journalière indique : « le taux de la vacation journalière des agents de  traitement mis à notre disposition par vos soins est fixé à six mille cinq  cents (6500) francs CFA pour compter du 1er avril 2016. » 

52.Afin de s’assurer de la régularité de la facturation de la prestation  de SAER-EMPLOI, l’équipe de vérification a analysé les clauses  contractuelles et a rapproché les taux appliqués et ceux fixés par les  dispositions des textes législatifs et réglementaires relatifs aux taxes  sur les salaires. Elle a également examiné les pièces complémentaires  reçues après la séance du contradictoire. 

53.Elle a constaté que le Président Directeur Général, les Directeurs  Généraux, les Directeurs Financiers et Comptables et les Directeurs des  Ressources Humaines ont payé des frais de personnel indus. En effet,  il a payé à SAER-EMPLOI, au titre des salaires mensuels bruts des ex  agents de traitement redéployés dans les fonctions de guichetier, des  montants variant entre 880 200 FCFA et 4 388 030 FCFA, alors que le  plafond des vacation mensuelles est fixé à 186 264 FCFA. Il en a résulté  un écart entre le montant réellement dû et celui facturé de 477 518 465  FCFA.  

En outre, il a autorisé le paiement des salaires nets facturés par SAER EMPLOI qui sont supérieurs aux salaires nets calculés sur la base  des fiches de pointage produites par les services utilisateurs, soit une  majoration estimée à 253 726 622 FCFA.  

Par ailleurs, ils ont admis, pour les exercices 2015, 2016 et 2017, la  facturation par SAER-EMPLOI de la part employeur de la cotisation  sociale INPS à 18,4 % au lieu de 16,4%, ce qui a engendré un montant  total de 75 382 182 FCFA de trop payé.  

Enfin, ils ont payé des dépenses surévaluées par SAER-EMPLOI  relative aux frais de prestation du personnel vacataire du service d’Audit  et Contrôle puisque les frais de prestation dudit service du mois de  décembre sur la base de l’application du taux de 16% au salaire brut  total de 5 573 116 FCFA, sont de 1 052 204 FCFA au lieu de 6 576 277  FCFA TTC facturés. Il en résulte un écart de 5 524 073 FCFA.

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 202013 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

Le montant total des surfacturations de frais de personnel de SAER EMPLOI relevé par l’équipe de vérification est de 812 151 342 FCFA. 

Le Directeur Général et le Directeur Financier et Comptable ont effectué  un double paiement. 

54.Le point 4.10.1 du Manuel de Procédures Administratives, Financières  et Comptables du PMU-MALI indique : « […] Toute pièce comptable de  dépense reçue d’un tiers doit faire l’objet des contrôles de réalité, de  sincérité, et de conformité avant comptabilisation et paiement. Sans être  exhaustifs, les contrôles à diligenter par les comptables portent sur :  

– L’existence d’un contrat ou d’une commande,  

– La conformité de la pièce de dépense avec le contrat ou le bon de  commande,  

– La vérification que la livraison est faite ou que le service est rendu,  – La vérification de la disponibilité budgétaire et financière,  

– Le contrôle arithmétique de la facture.  

Le Directeur Financier et Comptable doit s’assurer que les contrôles  ci-dessus ont été exercés, faute de quoi, il prend l’initiative de faire  retourner le document reçu à son expéditeur, par courrier, sous signature  du Directeur Général ou son Adjoint. » 

55.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a analysé les comptes et a examiné les pièces  justificatives de paiement des factures. 

56.Elle a constaté que le Directeur Général et le Directeur Financier et  Comptable ont effectué un double paiement. En effet, ils ont payé la  facture n°0004-C-SAER/PMU-MALI SAEM-Bamako/04/2020 du 05 mai  2020 relative à la prestation de SAER-EMPLOI du mois d’avril 2020  pour le compte du service audit et contrôle du PMU-MALI d’un montant  de 1 677 281 FCFA par chèque BMS n°1330437 du 8 juillet 2020. Ladite  prestation a également été payée par un second chèque BMS n°2961420  du 6 octobre 2020 pour le même montant et la même facture. 

Il en résulte un trop perçu par SAER-EMPLOI de 1 677 281 FCFA pour  cette prestation.  

Suite à la transmission du rapport provisoire, SAER EMPLOI a procédé  au remboursement du montant indûment perçu par chèque bancaire  n°8689525 BANQUE ATLANTIQUE du 16 décembre 2022 de 1 677 281  FCFA. 

Le Chef d’agence du Point de Courses en Direct de Sikasso 3 n’a pas  justifié un écart de caisse. 

57.Le point 2.2.3.2 du Manuel de Procédures Administratives, Financières  et Comptables du PMU MALI indique : « […] Le Chef d’agence PCD doit  impérativement mettre la trésorerie disponible en sécurité dans le coffre-

14 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

fort installé dans l’agence PCD. Aucun fonds autre que ceux du PMU  Mali ne doit être gardé dans le coffre-fort. Un journal de caisse est mis à  la disposition de chaque agence PCD ayant une autonomie financière.  Il est enregistré au tribunal du commerce par la Direction des Affaires  Juridiques et remis par la Direction Financière et Comptable. Il permet  au chef d’agence de retranscrire l’ensemble des opérations financières  réalisées au jour le jour. » 

58.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a effectué des déplacements dans les PCD des  localités de Kayes, Kita, Ségou, Koutiala, Sikasso et Bougouni. Elle a  reconstitué les soldes des journaux de caisse du 1er janvier 2015 aux  dates d’arrêté des caisses et effectué des entrevues avec les Chefs  d’agence. 

59.Elle a constaté que le Chef d’agence PCD de Sikasso 3 n’a pas justifié  un écart de caisse d’un montant de 25 515 520 FCFA, à la date du  6 août 2022. 

Toutefois, après la transmission du rapport provisoire de la mission de  vérification et lors de la séance contradictoire, le PMU-MALI a indiqué  avoir saisi les autorités compétentes. 

Le Directeur Financier et Comptable n’a pas retenu à la source l’Impôt  sur les Revenus Fonciers et la Taxe foncière des loyers d’immeubles.  

60.L’article 22 de la Loi n°06-67 du 29 décembre 2006, modifiée, portant  Code Général des Impôt dispose : « Les taux de l’impôt sur les revenus  fonciers sont fixés ainsi qu’il suit : 

– 12% pour les immeubles en dur et semi dur ; 

– 8% pour les immeubles en banco […]. » 

L’article 423 de la Loi n°06-68 du 29 décembre 2006, modifiée, portant  Livre de Procédures Fiscales dispose : « Le ou les propriétaires de  l’immeuble bâti sont normalement débiteurs de l’impôt. Cependant, en  cas d’usufruit, l’impôt est dû par l’usufruitier […]. 

Par ailleurs, en cas de location moyennant un loyer mensuel hors taxes  égal ou supérieur à 100.000 Francs, l’impôt fait l’objet d’une retenue à  la source effectuée par le locataire sur les loyers dus au propriétaire et à  valoir sur l’impôt dont ce dernier sera redevable. Toutefois, les services,  établissements et organismes publics ainsi que les collectivités locales  doivent procéder obligatoirement à ces retenues pour les immeubles  qu’ils prennent en location quel que soit le montant mensuel du loyer  […]. » 

L’édition officielle du 15 novembre 2015 du Code Général des impôts  dispose en son article 185-L : « Le taux de la Taxe Foncière est de 3%. » 

L’article 5.6 des contrats de bail à usage professionnel entre le PMU MALI et les bailleurs stipule : « Le preneur s’acquittera des contributions  personnelles à sa charge (impôts et taxes) et dont le bailleur ne sera en  aucun cas responsable du non-paiement. »

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 202015 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

61.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a examiné les différents contrats de location de  bâtiments et les pièces justificatives du paiement des loyers. 

62.Elle a constaté que le Directeur Financier et Comptable n’a pas retenu à  la source l’Impôt sur le Revenu Foncier (IFR) et la Taxe Foncière sur les  loyers d’immeubles pris en location. En effet, le DFC a payé le montant  total des factures de location à quatre (4) propriétaires de bâtiments  sans avoir retenu les impôts et taxes dus. 

63.Le montant total de l’IRF non retenu s’élève à 3 697 500 FCFA. 

Toutefois après la transmission du rapport provisoire, le PMU-MALI a  procédé à la régularisation du montant mis en cause par chèque bancaire  BMS N°4313150 en date du 20 décembre à l’ordre du Receveur des  Impôts. 

Des délégataires de PMU-MALI ne s’acquittent pas de la redevance de  régulation. 

64.L’article 2 du Décret n°09-687/P-RM du 29 décembre 2009 fixant les taux  de la redevance de régulation des Marchés Publics et des Délégations  de Service Public, des produits des ventes des dossiers d’appels  d’offres versés à l’Autorité de Régulation des Marchés publics et des  Délégations de Service Public et des frais d’enregistrement des recours  non juridictionnels dispose :  

« Les taux de la redevance de régulation sont fixés comme suit :  – 0,5 % du montant hors taxes des marchés publics ;  

– 0,1 % du chiffre d’affaires annuel hors taxes réalisé par les délégataires  de service public. » 

L’article 3 nouveau du Décret n°2020-0106/P-RM du 24 février 2020  portant modification du Décret n°09-687/P-RM du 29 décembre 2009  fixant les taux de la redevance de régulation des Marchés Publics et des  Délégations de Service Public, des produits des ventes des dossiers  d’appels d’offres versés à l’Autorité de régulation des marchés publics  et des délégations de service public et des frais d’enregistrement des  recours non juridictionnels dispose : « La redevance de régulation des  marchés publics et des délégations de service public est perçue sur  tout marché public dont le montant est égal ou supérieur à vingt-cinq  millions FCFA pour les marchés de fournitures, de services courants et  de travaux et à quinze millions FCFA pour les marchés de prestations  intellectuelles ainsi que sur toutes les conventions de délégation de  service public. » 

L’article 4.2.1 de la convention entre le PMU-MALI et EDITEC UK du  23 mai 2016 stipule : « Le PMU-MALI s’engage à :  

Donner à EDITEC UK une autorisation exclusive en vue de l’opération  des jeux de parifoot sur toute l’étendue du territoire de la République  Malienne. » 

16 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

65.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a analysé les conventions signées par PMU MALI au cours de la période sous revue. 

66.Elle a constaté que des délégataires de PMU-MALI ne s’acquittent pas de  la redevance de régulation . En effet, deux délégataires de conventions  n’ont pas payé la redevance de régulation des marchés publics et des  délégations de service public. Il s’agit de : 

– la convention de partenariat portant sur l’organisation et la gestion  des prises de paris signée le 23 mai 2016 avec la société EDITEC  UK qui a généré un chiffre d’affaires de 141 731 592 018 FCFA de  sa date de signature au 31 décembre 2020, soit une redevance de  141 731 592 FCFA ; 

– la convention de partenariat portant sur la mise à disposition  et la maintenance d’une plateforme de prise de paris signée le  26 septembre 2016 avec la société DIGITAL MEDIA ENTERTAINMENT  SYSTEMS (DME) qui a réalisé un chiffre d’affaires sur les courses de  chevaux de la période sous revue de 10 998 776 655 FCFA sur lequel  la redevance de régulation d’un montant de 10 998 776 FCFA n’a pas  été payée. 

Le montant total de la redevance de régulation dû mais non acquitté par  lesdits délégataires est de 152 730 368 FCFA.  

Le Président Directeur Général, les Directeurs Généraux ont  irrégulièrement passé des conventions et marchés par entente directe. 

67.L’article 3.1 du Décret n°2015-0604 du 25 septembre 2015 portant Code  des Marchés Publics et des Délégations de Service Public dispose :  « Les procédures de passation des marchés publics et des délégations  de service public, quel que soit le montant, sont soumises aux principes  suivants :  

– l’économie et l’efficacité du processus d’acquisition ;  

– le libre accès à la commande publique ;  

– l’égalité de traitement des candidats, la reconnaissance mutuelle;  

– la transparence des procédures, et ce à travers, la rationalité, la  modernité et la traçabilité des procédures. » 

L’article 48 du même décret dispose :  

« 48.1 Sous réserve des dispositions du présent article, les marchés sont  passés, soit par appel d’offres, soit par entente directe, conformément  aux dispositions des articles 49 à 58 du présent décret.  

48.2 Le recours à tout mode de passation autre que l’appel d’offres ouvert  doit être exceptionnel, justifié par l’autorité contractante et être autorisé  au préalable par l’organe chargé du contrôle des marchés publics et des  délégations de service public. Dans les secteurs régulés, l’autorisation  préalable de l’organe chargé du contrôle des marchés publics et des 

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 202017 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

délégations de service public est conditionnée à l’avis de l’autorité de  régulation sectorielle concernée. » 

L’article 58 du même décret dispose :  

« 58.1 Le marché est passé par entente directe lorsque l’autorité  contractante engage, sans formalité, les discussions qui lui paraissent  utiles, avec un entrepreneur, un fournisseur ou un prestataire de service.  Le recours à la procédure par entente directe doit être motivé et soumis  à l’autorisation préalable de l’organe chargé du contrôle des marchés  publics et des délégations de service public.  

58.2 Le marché est passé par entente directe dans les cas suivants : 

– lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une prestation  nécessitant l’emploi d’un brevet d’invention, d’une licence ou de droits  exclusifs détenus par un seul entrepreneur, un seul fournisseur ou un  seul prestataire; 

– dans le cas d’extrême urgence, pour les travaux, fournitures ou  services que l’autorité contractante doit faire exécuter en lieu et place  de l’entrepreneur, du fournisseur ou du prestataire défaillant ;  

– dans le cas d’urgence impérieuse motivée par des circonstances  imprévisibles ou de force majeure ne permettant pas de respecter les  délais prévus dans les procédures d’appel d’offres, nécessitant une  intervention immédiate, et lorsque l’autorité contractante n’a pas pu  prévoir les circonstances qui sont à l’origine de l’urgence ;  

– lorsqu’il ne peut être confié qu’à un prestataire déterminé pour des  raisons techniques ou artistiques. […] » 

L’article 86 du même décret dispose : « […] La procédure de sélection  du délégataire doit être soumise à l’avis préalable de l’organe chargé  du contrôle des marchés publics et des délégations de service public. » 

68.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a recueilli et analysé les contrats et conventions  et les dossiers de marchés de la période sous revue. Elle a également  examiné les pièces complémentaires reçues après la séance du  contradictoire. 

69.Elle a constaté que le Président Directeur Général, les Directeurs  Généraux ont irrégulièrement passé des conventions et marchés par  entente directe. En effet, ils ont conclu des contrats d’acquisition de biens  et services sans autorisation préalable de la DGMP-DSP. Pour lesdits  marchés, le PMU-MALI n’a pas fourni les preuves de la consultation des  fournisseurs ni les offres concurrentielles. 

Par ailleurs, il a autorisé par lettre n°LN19-0239 du 25 septembre 2019  la société BET 223 à exploiter des paris sportifs terrestres et des jeux en  ligne sans l’autorisation préalable de la Direction Générale des Marchés  Publics et des Délégations de Service Public.

Le Directeur du Patrimoine et des Moyens Généraux a simulé la mise  en concurrence des candidats. 

70.L’article 2 du Décret n°2016-0888/P-RM du 23 novembre 2016 portant  Code d’Ethique et de Déontologie dans les Marchés Publics et les  Délégations de Service Public dispose : « La mise en concurrence  est une obligation qui implique, sauf réserves ou dérogations prévues  par la réglementation communautaire ou nationale, que les autorités  contractantes doivent mettre en compétition et dans des conditions  identiques, tous les candidats à un marché public. Cette mise en  concurrence s’effectue par la publication d’un avis d’appel d’offres,  d’un avis à manifestation d’intérêt, ou par un envoi d’une invitation à  soumissionner. La mise en concurrence peut être ouverte ou restreinte. » 

L’article 17 du même décret dispose : « Tout agent des organes de la  commande publique doit veiller à rationaliser les procédures de passation  et d’exécution des marchés publics et des délégations de service public,  en améliorant l’efficience et la préservation des finances publiques au  moyen : 

– de la mise en concurrence effective pour susciter des prix concurrentiels ; […]. » 

L’article 40 du même décret dispose : « Le candidat ou le soumissionnaire  doit nécessairement respecter les règles nationales et communautaires  en matière de concurrence. Il doit éviter toute concurrence déloyale,  de quelque manière que ce soit, au préjudice des autres candidats et  soumissionnaires, notamment par des délations et autres informations  non fondées. Il doit également éviter toute entente illicite ou collusion  avec d’autres candidats ou soumissionnaires afin d’établir des prix  artificiels et non concurrentiels. » 

71.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a examiné les dossiers des marchés de la période  sous revue et a procédé à des circularisations.  

72.Elle a constaté que le Directeur du Patrimoine et des Moyens Généraux  a simulé la mise en concurrence dans la sélection des fournisseurs. En  effet, sur les marchés relatifs à la communication et au marketing passés  par Demande de Renseignement et de Prix à compétition Restreinte  (DRPR), la DPMG a toujours consulté six (6) fournisseurs et a attribué  10 marchés à la même société. De plus, une seule et même personne  physique est signataire des comptes de quatre sociétés consultées.  

Le Président Directeur Général, les Directeurs Généraux et les  Directeurs du Patrimoine et des Moyens Généraux ont effectué des  fractionnements de marchés. 

73.L’article 33.3 du Décret n°2015-0604 P-RM du 25 septembre 2015  portant Code des Marchés Publics et des Délégations de Service 

Public, modifié, dispose : « En outre, constitue un fractionnement des  dépenses tout procédé par lequel les dépenses relatives aux prestations  de biens, de services ou de travaux de même nature ou de même objet  sont engagées par un ordonnateur pour un même service ou une même  unité fonctionnelle et dont les montants cumulés au cours de l’année  budgétaire atteignent ou dépassent les seuils de passation des marchés  publics. 

La nature de la dépense s’apprécie par rapport au caractère homogène  des travaux, des fournitures et services tel que défini à l’article 10 du  présent décret. » 

L’article 9 du même décret dispose : « […] Pour ce qui concerne les  marchés des Sociétés d’Etat, des Sociétés à participation financière  publique majoritaire et des Etablissements publics à caractère industriel  et commercial, ce seuil est fixé à cent cinquante millions (150 000 000)  de francs CFA lorsqu’il s’agit de travaux, fournitures et services courants  et à quatre-vingt millions (80 000 000) de francs CFA lorsqu’il s’agit de  prestations intellectuelles. […] » 

L’article 22 de l’Arrêté n°2015-3721/MEF-SG du 22 octobre 2015  fixant les modalités d’application du Décret n°2015-0604 P-RM du 25  septembre 2015 portant Code des Marchés Publics et des Délégations  de Service Public dispose : « Tout fractionnement de prestations portant  sur un même objet en vue d’éviter l’appel d’offres et de favoriser des  paiements successifs sur simple facture ou mémoire est formellement  interdit. » 

Le point 6.2.3 du Manuel de Procédures Administratives, Financières et  Comptables du PMU-MALI indique : « La Direction du Patrimoine et des  Moyens Généraux doit regrouper les dépenses de même nature comme  édicté à l’article 10 du Code des marchés publics afin d’éviter toutes  formes de fractionnement. » 

74.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a analysé les plans prévisionnels annuels de  passation des marchés et examiné les dossiers de marchés de la  période sous revue. 

75.Elle a constaté que le Président Directeur Général, les Directeurs  Généraux et les Directeurs du Patrimoine et des Moyens Généraux  ont effectué des fractionnements de dépenses. En effet, ils ont passé  des marchés de travaux, fournitures et prestations de service de même  nature suivant la procédure de demande de renseignement et de prix à  compétition restreinte dont le montant total atteint le seuil de passation  des marchés par appel d’offres. 

Le Directeur Général a approuvé des marchés en violation des règles  relatives au conflit d’intérêt. 

76.L’article 22 du Décret n°2015-0604/P-RM du 25 septembre 2015 portant  Code des Marchés Publics et des Délégations de Service Public dispose : 

« Ne sont pas admises à participer aux procédures de passation de  marchés et délégations de service public, en raison des règles relatives  au conflit d’intérêt : 

– les personnes physiques avec lesquelles ou les personnes morales  dans lesquelles, les membres de l’autorité contractante, de l’organe  chargé du contrôle des marchés publics et des délégations de service  public, la personne responsable du marché ou les membres de la  Commission d’ouverture des plis et d’évaluation des offres possèdent  des intérêts financiers ou personnels de nature à compromettre la  transparence des procédures de passation des marchés publics ; 

– les personnes physiques ou les personnes morales affiliées aux  consultants ayant contribué à préparer tout ou partie des dossiers  d’appel d’offres ou de consultation. » 

Le Lexique 2017 des Marchés Publics élaboré par l’Autorité de  Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public  définit le conflit d’intérêt comme suit :  

  1. Situation dans laquelle un agent public a un intérêt personnel de nature  à influer sur l’exercice impartial et objectif de ses fonctions officielles.  
  2. L’agent public ne doit acquérir ou conserver directement, ou par  personnes interposées, dans une entreprise soumise au contrôle de  l’administration à laquelle il appartient ou en relation avec cette dernière,  des intérêts de nature à compromettre son indépendance. 
  3. Un conflit d’intérêts désigne également une situation dans laquelle un  candidat ou un soumissionnaire, du fait de ses relations précédentes ou  actuelles, avec l’autorité contractante, le maître d’ouvrage, ou un agent  ou employé de ces derniers, se trouve dans une position susceptible de  lui procurer un avantage de nature à fausser les conditions normales de  la concurrence.  
  4. Interdiction est faite au candidat ou soumissionnaire de se trouver  dans une situation constitutive d’un éventuel conflit d’intérêts relatif à la  procédure à laquelle ils participent. » 

77.Afin de s’assurer de l’application des dispositions susmentionnées,  l’équipe de vérification a demandé et analysé les dossiers de marchés  et les conventions d’exploitation des agences PCD par les promoteurs  privés. Elle a également procédé à des entrevues avec des responsables  du PMU-MALI.  

78.Elle a constaté que la Direction Générale du PMU-MALI a approuvé des  marchés en violation des règles relatives au conflit d’intérêt. En effet, le  Directeur Général du PMU-MALI se trouve dans une situation de conflit  d’intérêt dans les marchés ci-dessous : 

– Marché n°0009 /PMU-MALI-2020 du 14 août 2020 relatif à la fourniture  d’accès internet attribué à une société gérée par son frère, 

– contrat de prestation de service sans numéro du 3 janvier 2017, relatif  à la réservation et à l’émission de tous les titres de voyage au compte  de PMU MALI sur un an renouvelable par tacite reconduction attribué  à une société dirigée par sa mère.

Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 202021 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – 

TRANSMISSION ET DENONCIATION DE FAITS PAR  LE VERIFICATEUR GENERAL AU PRESIDENT DE LA  SECTION DES COMPTES DE LA COUR SUPREME ET AU  PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE PRES LE TRIBUNAL DE  GRANDE INSTANCE DE LA COMMUNE III DU DISTRICT DE  BAMAKO, CHARGE DU POLE ECONOMIQUE ET FINANCIER  RELATIVEMENT : 

– au paiement des rémunérations à une société de placement pour le  salaire d’un personnel fictif pour un montant de 107 359 085 FCFA ;  

– au paiement de frais de personnel indus pour un montant total de  812 151 342 FCFA ; 

– à la non-justification d’un écart de caisse pour un montant de  25 515 520 FCFA ; 

– au non-paiement de la redevance de régulation pour un montant de  152 730 368 FCFA ; 

– à la passation irrégulière des conventions et marchés par entente  directe ; 

– à la simulation de mise en concurrence des candidats ; 

– au fractionnement des marchés ; 

– à la conclusion des marchés en violation des règles relatives au conflit  d’intérêt.

22 Gestion de la Société du Pari Mutuel Urbain – Vérification financière – Exercices : 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 

CONCLUSION : 

La Société PMU-MALI est un acteur majeur du développement économique  du pays au regard de la génération des redevances pour l’Etat, de la création  d’emplois et de la réalisation des œuvres sociales et des travaux d’intérêt  public.  

La présente vérification a passé en revue, sur la base des documents mis à  la disposition par PMU-MALI, tous les points issus de la saisine. Elle a mis  en lumière plusieurs constatations portant d’une part, sur les faiblesses de  contrôle interne et d’autre part, sur des irrégularités financières.  

Il apparaît que la société n’a pas mis en place un dispositif efficace pour  le contrôle de la mise en œuvre des procédures d’acquisition des biens et  services, ainsi que des règles relatives à la déontologie dans la passation des  marchés telles que définies dans son manuel de procédures administratives,  financières et comptables et le Code des marchés publics.  

Les irrégularités financières importantes relevées ont trait à la gestion  des contrats et conventions dont la plupart ne font pas l’objet de suivi  adéquat. Dans le cadre de l’exécution du contrat de mise à disposition  du personnel vacataire, le manque de synergie entre la Direction des  Ressources Humaines et les services utilisateurs a été à la base des pertes  de ressources constatées. Aussi, l’absence d’un cadre de communication  spécifique avec les autorités de tutelle n’a pas permis d’appréhender et  de gérer efficacement le besoin de clarification voire d’évolution du cadre  législatif et règlementaire. 

Les irrégularités relevées risquent d’affecter le plein épanouissement de la  Société et de limiter sa contribution au développement socioéconomique  national. Cette contribution pourra encore être plus grande en rationalisant  les partenariats avec les prestataires nationaux mais aussi et surtout  internationaux.  

En vue de corriger les insuffisances constatées, l’équipe de vérification  a formulé plusieurs recommandations dont la mise en œuvre permettra  d’améliorer le dispositif de contrôle interne de la société pour une meilleure  atteinte de ses objectifs.  

Enfin, il y a lieu d’indiquer que l’examen des documents mis à la disposition  de l’équipe de vérification ne confirme pas certaines préoccupations de la  saisine. Par conséquent, ces points ne sont pas retenus dans le rapport car  n’ayant pas réuni suffisamment d’éléments probants appropriés.  

Bamako, le 29 mars 2023 

Le Vérificateur

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DETAILS TECHNIQUES SUR LA VERIFICATION : 

Les travaux de la présente vérification ont été menés conformément au  guide d’audit du secteur public approuvé par l’Arrêté n°10/1251/MEF-SG du  11 mai 2010 du Ministre des Finances et au Manuel de vérification du Bureau  du Vérificateur Général tous deux inspirés des Normes Internationales  d’Audit (ISA).  

Objectifs : 

L’objectif de cette vérification est de s’assurer de la régularité et de la  sincérité des opérations de recettes et de dépenses du PMU-MALI au titre  des exercices 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020. 

Etendue : 

Les travaux de vérification ont porté sur : 

– l’évaluation du contrôle interne ; 

– la collecte et le reversement des recettes ;  

– la redevance et dividende de l’Etat ;  

– la programmation, la passation, l’exécution des marchés ; 

– les conventions de partenariats ; et  

– les dépenses de personnel. 

Méthodologie : 

L’approche méthodologique retenue a consisté en : 

– l’analyse des textes législatifs et réglementaires;  

– les entrevues avec les responsables de l’entité ; 

– la revue analytique ; 

– l’évaluation des risques ; 

– le recoupement d’informations ; 

– l’examen des dossiers ; 

– les travaux d’effectivité.  

Début et fin des travaux de vérification : 

La vérification a porté sur les exercices 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et  2020. Les travaux ont démarré le 11 octobre 2021 et pris fin pour l’essentiel  le 27 octobre 2022.

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RESPECT DU PRINCIPE DU CONTRADICTOIRE : 

Le principe du contradictoire a été observé tout au long de la mission. Les  résultats préliminaires des travaux ont été communiqués et discutés avec  les différents responsables du PMU-MALI S.A.E.M.  

Une séance de restitution a eu lieu le 27 octobre 2022 dans les locaux du  PMU-MALI S.A.E.M sis au Grand Marché de Bamako.  

Le Vérificateur Général a transmis le Rapport provisoire de la vérification  au Directeur Général du PMU-MALI S.A.E.M par la Lettre confidentielle  N°Conf. 0657 /2022/BVG du 14 décembre 2022. Le Président du Conseil  d’Administration a également reçu un extrait du Rapport provisoire suivant  la Lettre confidentielle N°Conf.0658/2022/BVG du 14 décembre 2022.  

Les éléments de réponse du Directeur Général du PMU-MALI S.A.E.M  ont été reçus le 7 février 2023 à travers la correspondance L-N°23-063/ DG/PMU-MALI. Le Président du Conseil d’Administration a transmis ses  observations par Lettre L/N°23-0002/PCA/PMU-MALI du 19 janvier 2023.  

L’équipe de vérification a examiné les observations et les dossiers annexes  afin de retenir les éléments pertinents pour la validation des constatations.  

Enfin, le Vérificateur Général a convié par Lettre N° Conf.0145/2023/BVG  du 27 février 2023 le Président Conseil d’Administration et par Lettre N°  Conf.0146/2923/BVG du 27 février 2023 le Directeur Général, à prendre  part à la séance contradictoire le 7 mars 2023 pour partager avec eux ses  conclusions suite à l’examen de leurs observations sur le rapport provisoire.  

Les éléments de réponse du Directeur Général du PMU-MALI S.A.E.M  et du Président du Conseil d’Administration ainsi que les conclusions de  l’équipe de vérification sont annexés au présent Rapport. 

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Liste des recommandations 

Au Président du Conseil d’Administration :  

– veiller à l’application des dispositions de l’Organisation pour  l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires sur le remplacement  du Directeur Général en cas d’empêchement.  

Au Directeur Général : 

– prendre les notes de services fixant les seuils des caisses ; 

– appliquer les dispositions de l’arrêté fixant la clé de répartition du  montant des enjeux des paris organisés par le Pari Mutuel Urbain du  Mali. 

Au Directeur du Patrimoine et des Moyens Généraux : 

– respecter les procédures de gestion du stock de bobines.  

Au Directeur Commercial : 

– veiller au respect de la procédure de versement des recettes des  revendeurs.  

Au Directeur de l’Exploitation : 

– veiller au respect des clauses de sécurité des Points de Courses en  Direct privés par les promoteurs.

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Tableau des irrégularités financières en FCFA 

Annexe n°2 : Tableau des irrégularités financières constatées  

Irrégularités financières  Total 
107 359 085 :  

Paiement des salaires de personnel fictif 

1 097 756 315
812 151 342 :  

Paiement des frais de personnel indus 

25 515 520 :  

Non-justification d’un écart de caisse 

152 730 368 :  

Non-paiement de la redevance de régulation 

 

 

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Lettre de transmission du rapport provisoire et réponses des entités

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Formulaire de transmission des observations de l’entité vérifiée sur  les constatations

Annexe 11 : Formulaire de transmission des observations de l’entité vérifiée sur les constatations 

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Tableau de validation du contradictoire 

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Compte rendu de la séance du contradictoire

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