De sources proches des Domaines, il arrive des moments où l’Etat peut être dans des contraintes pour devoir vendre certains de ses biens immobiliers, certains bâtiments. Le ministre de la Culture, Dramé Kadiatou Konaré ignore-telle cette réalité ? « L’INA a été cédé au grand dam de tous les amoureux des arts et de la culture, cela s’est fait entre 2019 et 2020 », a déclaré la ministre de la Culture, comme se donner bonne conscience. Avant d’ajouter : « Ce que je convoque, c’est l’Etat et la vente de ses biens immobiliers. Nous allons veiller à ce qu’aucun de nos établissements, à ce qu’aucun de nos biens ne soit vendu, ne soit cédé. Et s’il y a des dispositifs réglementaires à prendre, nous allons les prendre», a promis Mme Kadiatou Konaré, qui aime décidément le beau discours, loin de la realpolitik.
La ministre a-t-elle oublié que face aux nécessités de dépenses sécuritaires ou liées à la défense du territoire, les bâtiments ou édifices culturels peuvent être vendus pour éponger certaines dettes de survie de l’Etat ? Les questions de souveraineté et de raisons d’Etat ne priment-elles pas sur la sauvegarde des intérêts liés aux richesses culturelles et/ou touristiques ? la ministre de la Culture s’inscrit-elle dans le populisme ou dans la naïveté en faisant de telles promesses d’éviter la cession d’établissements appartement au département de la culture ? Voilà des questions que se sont posés certains hauts cadres du département des Domaine et du patrimoine immobilier de l’Etat.
Il faut préciser que les travaux de cette séance de questions orales du CNT, présidée par le titulaire du perchoir, colonel Malick Diaw, en présence des autres membres du CNT, des membres du gouvernement et d’autres personnalités, a permis au Conseiller Magma Gabriel Konaté de la Commission de l’Education, de la Culture, de l’Artisanat, du Tourisme, de la Communication et des Nouvelles Technologies du CNT, de révéler la naïveté de la ministre de la Culture.
M. Konaté a expliqué qu’il n’y a pas de développement économique, politique et social sans promotion du secteur culturel. « Au Mali, lorsqu’on parle de culture, nombre de Maliens pensent au folklore. Alors, entre la culture arabo-musulmane et la culture judéo-chrétienne, quelle est la culture malienne ? Vous avez organisé une série d’ateliers dans pratiquement tous les domaines de la culture. Mais quelle mise en œuvre sera faite des conclusions de ces ateliers ? Ne peut- on pas développer un tourisme au sud du Mali ? », a questionné l’homme de culture, acteur de film, animateur d’émissions cultures, etc.
La ministre de la culture, de l’artisanat et du tourisme, Mme Kadiatou Konaré, a indiqué que sans folklore, une culture a des difficultés réelles à s’affirmer, car c’’est un pan essentiel de la culture. Selon elle, la culture malienne est le fruit d’un long voyage. « Si l’Afrique est le berceau de l’humanité, le Mali est certainement le berceau des arts et de la culture en Afrique », a-t-elle dit. Avant de préciser que le Mali est un pays de culture, un pays de savoir à préserver. A l’en croire, les recommandations des séminaires seront jaugées. Selon elle, le tourisme peut être développé au Sud du Mali et bien au delà. Elle a souhaité le développement du tourisme local et l’accès au livre. En outre, Mme le ministre prône la relecture du texte régissant l’institut national des arts (INA) afin de permettre aux moins jeunes d’y accéder. Elle a assuré que plus de 2 millions de personnes sont employées par les industries culturelles. « L’INA a été cédé aux grand dam de tous les amoureux des arts et de la culture, cela s’est fait entre 2019 et 2020…ce que je convoque, c’est l’Etat et la vente de ses biens immobiliers. Nous allons veiller à ce qu’aucun de nos établissements, à ce qu’aucun de nos biens ne soit vendu, ne soit cédé. Et s’il ya des dispositifs réglementaires à prendre, nous allons les prendre », a-t-elle assuré. Sauf que l’on se demande comment s’y prendra-t-elle face à certaines priorités et urgences de subsistance de l’Etat.
Bruno D SEGBEDJI