Une dizaine de jours après le massacre d’Ogossagou ( 23 Mars), l’association culturelle peule Tabital Pulaaku a mis en ligne une liste de quelque 173 victimes dont la plupart, à travers leurs noms de famille, sont issues de la communauté peule. Le plus âgé, Ousmane Barry, avait 103 ans alors que la benjamine, Djalissa Boura Barry, avait seulement une dizaine de jours. Sans oublier les nombreuses femmes enceintes qui figuraient également parmi les victimes.
En plus du centenaire Ousmane Barry, plusieurs autres victimes étaient âgées de plus de 90 ans. Il s’agit, entre autres, de Ousmane Allaye Karta Barry (98 ans) Gaddo Baba (96 ans) et Aissatou Mamoudou (94 ans) ; elle serait la mère du chef de village, Bakaye Abou, âgé de 78 ans.
Il ressort des témoignages que le chef de village est, avec le dignitaire religieux Bara Cheickou Issa (78 ans) les deux premières victimes à avoir été visées par les assaillants, en cette sinistre matinée du 23 mars dernier.
Le village d’Ogossagou, qui mettra encore du temps avant de se reconstruire, a perdu beaucoup de ses jeunes valides âgés entre 30 et 40 ans. Au total, une trentaine de personnes, dont les âges sont compris dans cette fourchette, ont été tuées.
Une majorité de femmes tuées
L’on retient à travers la publication de la liste des victimes une majorité de femmes. Toute chose qui corrobore les nombreux témoignages faisant état de plusieurs femmes et des enfants parmi les victimes.
Par ailleurs, en hommage à ces victimes, l’historienne Adam Ba Konaré prône l’érection d’un monument, lequel » sera un espace commémoratif majeur, un lieu d’expression de nos deuils individuels et collectifs en tant que Peuls, où notre communauté viendra se ressourcer ; elle y professera la paix et la fraternité des peuples, pour exorciser le mal du diable et ses sordides facéties. Mais pas que les Peuls seulement, l’ensemble des Maliens et des Maliennes qui ont en horreur les actes ignominieux « .
Rappelons que depuis l’ouverture de l’enquête visant à traquer les auteurs de cette tragédie, cinq présumés auteurs ont été arrêtés par les forces de défense et de sécurité maliennes.
En plus de la justice malienne, des juridictions internationales dont la CPI, le bureau pour la prévention du génocide de l’ONU s’intéressent aussi de très près à ce dossier.
Abdoulaye DIARRA
Source: l’Indépendant