Comme nous l’annoncions dans une précédente parution, les prix des hydrocarbures ont repris l’ascenseur à nouveau. Après l’avoir étrangement ébruité avant de la rendre effective, la mesure y afférente est officiellement entrée en vigueur quelques jours plus tard avec une augmentation qui porte l’essence à près de 900 francs CFA le litre. Il s’agit manifestement d’un nouvel arrimage avec les cours mondiaux que l’hôtel des finances a fini par consentir aux pétroliers maliens ainsi compensés d’une longue période de sacrifices.
Seulement voilà : c’est aux dépens des consommateurs que les autorités ont annoncé une hausse des prix avant l’heure. Mettant la puce à l’oreille des opérateurs, leur indiscrétion aura inspiré à nombre d’opérateurs une attitude mercantiliste d’une rare avidité, qui a consisté à provoquer artificiellement de la pénurie de carburant en vue de tirer profit des nouveaux tarifs annoncés. La manœuvre n’a concerné apparemment que l’essence dont les demandeurs avaient pour la plupart pensé à une nouvelle crise d’approvisionnement en sillonnant les point de distribution en vain. Il n’en était rien et la pénurie n’aura duré qu’un jour, le temps de réussir à appliquer la nouvelle hausse aux anciens stocks pourtant acquis dans des conditions très différentes.
La maille à diviser la classe politique
C’en n’est fait. Au bout d’une longue violation de la Charte de la Transition, les autorités viennent de consentir à se soumettre à la légalité en entamant le processus d’élargissement de l’organe législatif de transition. Il est question notamment de porter le nombre de ses membres à 147, soit un rajout d’environ 26 nouveaux sièges dont la répartition vient d’être annoncée par la présidence de la Transition. Dans le partage d’autant attendu que les sièges sont l’objet d’âpre convoitise, la classe politique dispose en tout et pour tout de six sièges dont la moitié revient au M5-RFP et l’autre moitié a la frange majoritaire de la classe politique. Mais, qu’il s’agisse du M5 déjà agité par des dissensions internes ou des autres regroupements, leurs composantes respectives auront maille à partir devant la difficulté de dégager des clés d’attribution acceptables de tous. De quoi diviser davantage une classe politique dont les différentes ne comprennent pas encore que les régimes exceptionnels se nourrissent de leurs clivages pour demeurer.
CNDH, l’organe le plus mal-aimé de la République
Instauré au Mali pour veiller au confort des droits de l’homme, la Commission Nationale des Droits de l’Homme est probablement la structure la plus abhorrée des autorités actuelles. En cause, une vacation qui l’approche naturellement d’un autre ennemi juré de la diplomatie malienne. Il s’agit notamment de la Minusma à laquelle le Conseil de sécurité de l’ONU a donné mandat, entre autres, de fouiner dans les violations présumées des droits de l’homme, suite à une série d’opérations des forces armées dans le centre du pays. La partie malienne ne l’entend guère de cette oreille et, par la voix du ministre des Affaires étrangères, a ouvertement fait part de son intention d’y faire échec au nom de la souveraineté du pays. Elles avaient auparavant promis, en lieu et place, de se charger de leur propre enquête pour lever les équivoques qui pèsent sur Mourra et autres. Sauf que nos sources indiquent que la principale structure dédiée à cette tâche n’est guère non plus en odeur de sainteté avec les autorités maliennes. Il nous revient de bonne source, en clair, que la CNDH, il s’agit d’elle, est éloignée comme la peste d’une question au cœur de laquelle sa vocation devrait la placer. La méfiance serait passée par-là, affirment les mêmes sources, en évoquant des soupçons qui pèsent sur cette commission d’être de mèche avec d’autres entités internationales droit-de l’hommistes auxquelles la structure nationale doit sa survie.
Rassemblées par la Rédaction
Source: Le Témoin