La majorité des personnes secourues vient de Côte d’Ivoire, du Mali et du Bangladesh. Elles ont débarqué dans un port de Sicile.
Une centaine de migrants sur les 209 sauvés récemment en Méditerranée, que la France, l’Allemagne et l’Italie ont accepté d’accueillir, ont débarqué mercredi 30 octobre à Pozzalo en Sicile (Italie), selon les autorités et des ONG.
Vers 9 heures, 104 migrants secourus le 18 octobre par le navire humanitaire Ocean-Viking, dont 41 mineurs et deux femmes enceintes, sont arrivés dans ce port de l’extrême sud de la Sicile ; 70 seront pris en charge par la France et l’Allemagne. Après des contrôles de santé, ils ont été transférés en autocar vers le centre d’accueil local. « Après plus de douze jours d’incertitude en mer, les 104 rescapés peuvent enfin débarquer dans un port sûr », s’est félicitée sur Twitter l’ONG SOS Méditerranée.
Outre l’Ocean-Viking, affrété par SOS Méditerranée et opéré en partenariat avec Médecins sans frontières, l’ONG allemande Sea-Eye a sauvé 90 migrants en détresse samedi en Méditerranée. Son navire, l’Alan-Kurdi, attend aussi d’accoster. Une autre ONG, l’Espagnole Open Arms, a annoncé sur Twitter avoir sauvé 15 personnes « après vingt-quatre heures de recherche, alors que leur embarcation à la dérive était sur le point de couler ».
Une décision italienne
Selon Open Arms, les autorités maltaises disaient « qu’un sauvetage n’était pas nécessaire et qu’il fallait les “laisser continuer” avec le moteur à l’arrêt ». « Peut-être qu’elles pensaient que c’étaient des touristes qui naviguaient en vacances ? Ou peut-être qu’elles attendaient pour ces personnes le même destin que les 30 personnes abandonnées et qui se sont noyées le 7 octobre ? », s’est indignée l’ONG dans une vidéo montrant le canot pneumatique à la dérive.
La décision de laisser débarquer les 209 migrants sauvés ces derniers jours a été prise par le ministère de l’intérieur italien. La majorité des secourus vient de Côte d’Ivoire, du Mali et du Bangladesh, d’autres du Niger, du Nigeria, du Soudan, de Guinée et du Cameroun.
Sur Twitter, Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen à la migration, a remercié « l’Italie, la France et l’Allemagne pour avoir fait preuve de solidarité », mais il a souligné que l’Europe a « besoin de solutions permanentes », à propos de cette répartition décidée en vertu d’un préaccord conclu à Malte en septembre entre un groupe restreint d’une dizaine de pays, sur la base du volontariat. L’ancien ministre italien de l’intérieur, le souverainiste d’extrême droite Matteo Salvini, a critiqué le gouvernement italien « pour avoir cédé à une ONG (cette fois française sur un navire norvégien), ce qui incite les passeurs à continuer leurs trafics ».
Le Monde
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