Un bâtiment flambant neuf, R+1, avec 3 salles d’audience, dont 2 de 200 places et 1 de 400 places ; 2 salles de délibérations ; 2 salles pour témoins ; 2 salles pour les détenus (hommes et femmes) ; des toilettes internes et externes ; 11 bureaux au rez-de-chaussée et 16 à l’étage, répondant aux normes internationales, c’est le nouveau visage du Tribunal de grande instance (TGI) de Ségou, dont l’inauguration officielle a été faite hier sous l’égide du ministre de la Justice, des droits de l’homme, Garde des Sceaux, Malick COULIBALY.
C’était en présence du Gouverneur de la Région de Ségou, Biramou SISSOKO, le Maire de Ségou, Nouhoum DIARRA, la Présidente du TGI de Ségou, Kankou SANGARE ; les chefs de quartiers de Ségou ; l’ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union européenne, Bart OUVRY ; le Directeur Europe au ministère français des Affaires étrangères.
Ce joyau architectural qui a coûté 662 621 882 FCFA a été entièrement financé par l’Union européenne dont l’appui dans le cadre du 10e FED a permis la réalisation d’infrastructures modernes, répondant à toutes les commodités pour le compte de certaines juridictions du pays pour un coût total de 4 283 170 443 FCFA. Ces réalisations ont concerné les TGI de Ségou, Sikasso, Koutiala, Kignan, Bla, Tominian, Bafoulabé, Nioro du Sahel.
Selon le Maire DIARRA qui a accueilli avec satisfaction ce nouveau Palais de justice financé par l’Union européenne, il s’agit là d’une opportunité de mériter de la confiance pour les professionnels de la justice ; d’autant plus que plusieurs millions ont été investis pour offrir un cadre approprié de travail, pour une saine distribution de la justice.
3 piliers et 3 valeurs
Intervenant à son tour, le nouveau Chef de la Délégation de l’Union européenne a rappelé 3 piliers qui sont des valeurs autant pour l’UE, pour l’État malien que pour l’Union africaine et que le ministre a fait sien tout au long de son parcours. Il s’agit de la Démocratie, des Droits de l’homme ; et, de l’État de droit. La préoccupation de l’Union européenne, a mis en exergue Bart OUVRY, est de contribuer à la construction et au renforcement d’un système de justice indépendant, impartial et équitable pour tous les citoyens maliens. Il s’agit, a-t-il expliqué, de répondre à trois défis de gouvernance dans le secteur de la justice, à savoir la performance, la crédibilité et l’accès.
L’Union européenne entend contribuer à l’opérationnalisation de toute la carte judiciaire du Mali, pour remplir le contrat social entre les citoyens et l’État.
Le Chef de la Délégation de l’UE a annoncé que le nouveau tribunal sera complètement équipé pour offrir un cadre de travail agréable permettant de servir le citoyen malien.
Il a cependant lancé un défi au ministre COULIBALY. Une chose est d’avoir un environnement approprié, une autre est de mettre à disposition des ressources humaines et matérielles nécessaires sans lesquelles ce nouveau Tribunal ne sera jamais pleinement fonctionnel.
Le ministre de la Justice et des droits de l’homme, Garde des Sceaux, Malick COULIBALY, a bâti son intervention sur un triptyque.
Un propos en 3 axes
D’abord la gratitude pour l’Union européenne dont l’excellente coopération avec notre pays a permis de loger neuf un certain nombre de Tribunaux de grande instance. Il a mis un accent particulier sur les investissements en faveur des TGI de Koutiala pour 643 967 733 FCFA et de Ségou avec le joyau qui a coûté 662 621 882 FCFA. « En termes de niveau d’investissement dans le domaine des infrastructures du secteur de la justice, le nouveau palais de justice de Ségou occupe la 3e place après la Cour Suprême et le Cour d’Appel de Bamako », a souligné le ministre. A son tour, il a signalé que toutes les infrastructures seront équipées en mobilier de bureau et en matériel informatique, avec une dotation en ouvrages juridiques pour une enveloppe globale estimée à 850 millions FCFA.
Satisfait du pas important réalisé dans la mise en œuvre de la nouvelle carte judiciaire du Mali, à travers la réalisation des infrastructures judiciaires, le ministre COULIBALY assure : « la justice c’est d’abord un cadre ! La majestuosité du palais participe de l’imperium du juge ! Grand MERCI à l’Union européenne pour ce cadre magnifique !
Ensuite, le ministre a eu des mots d’exhortation pour « les acteurs de la justice à œuvrer inlassablement pour que de ce beau palais sortent des bonnes décisions de justice ».
Pour le ministre de la Justice, le cadre ne suffit pas. En effet, attire-t-il l’attention sur un état d’esprit fait de redevabilité ; un état d’esprit fait d’éthique et de conscience professionnelle. Il souligne également l’importance du bon accueil des justiciables, la ponctualité au service, la rédaction des factums dans les délais raisonnables et la célérité dans le traitement des dossiers. « Rien ne doit être négligé dans le bon fonctionnement du service public », alerte-t-il.
Enfin, le ministre a eu des mots d’assurance qu’au-delà de l’inauguration de ce bâtiment et de sa symbolique, il s’agit d’un événement qui entre en droite ligne de la vision imprimée par le Président IBK, à savoir celle d’une justice débarrassée de palais délabrés, exigus, insalubres ternissant l’image de l’institution judiciaire et offrant un spectacle désolant. « En clair, une justice revalorisée dans son environnement et dans son organisation, afin qu’elle soit dans des conditions de rendre un service public de qualité », résume le ministre.
Avant de terminer, le ministre a salué l’élaboration d’un nouveau Programme d’appui à la justice (PAJM II) qui est la plus parfaite illustration de la belle coopération entre le Mali et l’Union européenne.
PAR BERTIN DAKOUO