Le 7 août 2023, le transporteur aérien Air France a annoncé la suspension de ses vols vers le Mali et le Burkina Faso jusqu’au 11 août 2023. Une décision justifiée par la fermeture des frontières du Niger suite au coup d’État du 26 juillet 2023 dans ce pays. Annonçant la prolongation de cette suspension jusqu’au 18 août, la compagnie s’est vue annuler son autorisation de vols vers Bamako.
En effet, après ces décisions de suspension, les autorités maliennes ont répliqué en annulant l’autorisation d’exploitation de la compagnie aérienne, qui effectue 7 vols hebdomadaires vers la capitale malienne. Cette suspension, qualifiée « de manquement notoire, au regard des termes de l’autorisation d’exploitation », a entraîné « des désagréments aux passagers », expliquent-elles. Le « manquement » a donc entraîné l’annulation de l’autorisation d’exploitation pour la saison été d’Air France. La fermeture de l’espace aérien nigérien obligeait déjà les compagnies à un détour important. Outre cette situation, les crises géopolitiques dans d’autres pays, comme le Soudan ou la Libye, faisaient faire des détours de jusqu’à 1 000 km. Nouvelle opportunité ? Les autorités maliennes, qui accusent Air France de n’avoir pas averti de cette décision de suspension dans les délais convenus, annoncent que la compagnie pourrait voir son créneau accordé à une autre et lui demandent donc de soumettre une nouvelle demande avant la fin de l’annulation pour couvrir le reste de la saison. Cette situation pourrait profiter à d’autres compagnies qui desservent les destinations Paris et Bamako. Elles pourraient augmenter leurs fréquences en cette saison où la demande est forte. Il s’agit de la compagnie française Corsair, qui continue de desservir Bamako, et de Turkish Airlines, de Royal Air Maroc ou d’Air Sénégal, entre autres. La suspension des vols d’Air France a suscité la colère et l’inquiétude chez des dizaines de voyageurs, qui se sont retrouvés au siège de la compagnie le 10 août 2023. Des familles vivant de part et d’autre et des voyageurs occasionnels ont exprimé leur désarroi face à cette situation. Elle intervient également dans un contexte déjà tendu entre Bamako et Paris. En effet, Paris a annoncé le 7 août la suspension de la délivrance de visas aux ressortissants maliens désireux de se rendre en France. Une décision à laquelle les autorités maliennes ont répondu, au nom du principe de réciprocité, en suspendant en retour la délivrance de visas vers le Mali aux Français.
Journal du Mali