En 2017, l’annonce avait allumé une lueur d’espoir chez les riverains des rails à cause des enjeux économiques et sociaux. Depuis, cette lueur s’est transformée en mirage. Selon une publication de nos confrères « Essor », les préparatifs en vue de la relance vont bon train et se décline en trois volets. Le processus de sélection d’un partenaire pour la fourniture de quatre locomotives qui seront louées avec option d’achat. La réhabilitation des gares (19) de Bamako à Kayes et le démarrage des travaux pour mars 2020 de façon progressive : Bamako-Kita, Kita-Kayes et Kayes-Diboli.
Le train voyageur joue un rôle très important dans le développement socio-économique et culturel des zones desservies par les rails. Il dessert 12 communes, de Bamako à Kayes. Ce train est à l’arrêt et entraine avec lui la vie tout court, le long des rails.
Autrefois fièrement appelée la « cité légendaire des rails », Kayes a perdu cette fierté.
L’arrêt du trafic ferroviaire, en mai 2018, a anéanti l’économie des localités traversées par les rails, qui a encouragé l’orpaillage, l’exode rural et l’émigration des jeunes.
La relance du trafic ferroviaire Bamako Diboli est estimée à 9.874.086.674 fcfa dont la mise en œuvre sera assurée par la société de patrimoine ferroviaire du Mali (SOPAFER-MALI SA).
La reprise de ce transport donnerait un coup d’accélérateur à l’économie des villes traversées par les rails en hibernation depuis.
Avec l’interruption du train, nombreux sont les jeunes qui s’adonnent à la délinquance et à la consommation de stupéfiants de tout genre.
D’autres jeunes de ces villages ont choisi le chemin de l’aventure, préférant l’immigration pour aller mourir dans la Méditerranée.
En tout cas, Kayes, la cité des rails, dont le développement économique dépend du train, attend sa relance pour la reprise de l’économie locale.
Ce qui est sûr et certain est que les populations de Dakar-Bamako attendent avec espoir le retour du trafic sur la voie ferrée dans les conditions idéales. L’importance de cet itinéraire est capitale pour le désenclavement intérieur et extérieur de notre pays. Car il assure l’acheminement d’importants biens de consommation de toute nature.
Rapide et moins coûteux pour les uns, véritable ascenseur social pour les autres, le train reste, pour les habitants du rail, un moyen de transport à préserver.
Bamako-Kayes sans le service du train est un corps sans âme. Vivement le retour du train pourvu qu’il ne soit pas un coup de communication.
Mahamadou YATTARA
Source: Infosept