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Thiéman Hubert Coulibaly, Boubou Cissé… Des témoins potentiels du scandale de l’achat des équipements militaires

Décidemment, le régime IBK bat au Mali, le record des malversations financières, de l’indépendance à nos jours. De la surfacturation dans l’achat des équipements et matériels militaires en 2014 et à celui de l’avion présidentiel, en passant par l’arnaque dans les marchés de l’engrais ‘’frelatés’’ et des tracteurs acquis au double de leur prix, pour enfin se retrouver dans un scandale tout aussi gravissime, relatif à l’achat des hélicoptères de combat. Ces engins qui se sont révélés être de la ferraille inutilisables, ont fini par faire du pouvoir IBK, un régime à scandale.

 

Dans le dernier scandale en cours, relatif à l’achat des hélicoptères, comme dans les autres scandales liés à l’achat d’armes au Mali, six personnalités semblent être suspectées, pour avoir été directement impliquées, de par leurs postes, à la gestion de la question. Pourraient-elles aider la Justice pour la manifestation de la vérité ?

Sans avoir la prétention de désigner ces six personnalités comme étant coupables de malversations, il serait de notre devoir d’éclairer la lanterne de l’opinion publique sur les responsabilités que ces six personnalités ont assumées au sein de l’administration et qui sont en rapport avec l’achat d’armes.

Le premier scandale a éclaté lorsque Soumeylou Boubeye Maïga, était le ministre de la Défense. Et ce dossier avait étalé au grand jour de graves manquements à l’orthodoxie financière. Pour rappel, même la paire de chaussettes a été facturée à 20 400F lors de l’exécution de ce marché d’équipements militaires. Et les irrégularités ont occasionné une surfacturation de 29 milliards FCFA (29 311 069 068F) dans l’achat des matériels militaires qui s’élevait à un prix total de 69,184 milliards. S’y ajoute, un détournement record de 9 milliards de nos francs (9 350 120 750 FCFA) dans l’acquisition de l’aéronef à un prix global de 18,033 milliards FCFA comme avion de commandement du chef suprême de l’armée.

Pour ce qui est de l’exécution du marché des équipements militaires, le témoignage de Mahamadou Camara serait capital. En mars 2020, après l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ce scandale, il avait été placé sous mandat de dépôt, puis libéré plus tard.

Ex- Chef de Cabinet du président de la République, et ancien ministre de la Communication, M. Camara est également cité dans ce scandale d’achat de matériels militaires ; du moins, au regard du contenu d’une correspondance : la lettre N°0001 en date du 03 novembre 2013. Voici la teneur de ce courrier : «Je soussigné, M. Camara, Directeur de Cabinet du président de la République, certifie que Monsieur  Sidi Mohamed Kagnassy et toutes les sociétés qu’il représente sont mandatés par la présidence de la République du Mali pour traiter avec tout fournisseur ou intermédiaire que ce soit, des affaires d’équipements des Forces de défense et de sécurité malienne. Fait pour valoir ce que de droit».

En bloc, M. Camara est impliqué, de bout en bout, dans l’exécution de ce marché d’équipements militaires.

La preuve des épreuves

Sorti du Gouvernement après la débâcle de l’armée à Kidal, Soumeylou Boubèye Maiga (SBM) a fini par faire des révélations sur le prix du Boeing présidentiel, qui se serait élevé à 7 milliards de francs CFA. Par cet acte, SBM pourrait contribuer à la manifestation de la vérité dans l’achat des équipements militaires y compris les hélicoptères cloués au sol, parce qu’il a fini par être nommé Premier ministre.

Évincé du gouvernement, SBM a été remplacé par Tiéman Hubert Coulibaly à la Défense. Ce dernier, comme son prédécesseur, aurait été impliqué dans l’achat d’autres équipements militaires, comme en atteste d’ailleurs un des rapports du PARENA.

Selon le parti de Tiébilé Dramé, des véhicules achetés pour les Forces Armées Malienne, FAMA, ont été surfacturés. Le PARENA avait demandé en vain que les pièces justificatives des véhicules achetés soient exhibées. Publiquement.

Déterminé à connaître la vérité, Tiébilé Dramé avait saisi le Bureau du Vérificateur Général pour un contrôle dans les opérations d’achat des armes pour les militaires et des tracteurs pour les paysans.

Tiéman Hubert Coulibaly pour avoir été au cœur de certaines opérations d’achats d’équipements militaires, en tant que ministre de la Défense, pourraient éclairer la lanterne des enquêteurs.  Le ministre Tiéman, fut débarqué du gouvernement le samedi 3 septembre 2016, après la prise de la ville de Boni (région de Mopti) par des djihadistes, à la veille. Auparavant, une base des FAMa avait été attaquée à Nampala, au centre dans la région de Ségou, le 19 juillet 2016. Sollicité, le renfort n’est jamais arrivé faute d’équipements. Pris de panique, Tiéman Hubert aurait fait des déclarations mensongères ce qui lui coûta son poste. Reconnu pour son intégrité morale et sa rigueur, il a également mordu à l’hameçon en défendant le dossier relatif à l’acquisition des supers Tucano commandés au Brésil. Le PARENA a encore révélé le possible scandale dans l’achat de ces avions qui devraient être au nombre de six alors que le Mali n’a reçu que quatre. Tiéman Coulibaly pris de court s’est emporté face à la question d’un journaliste pour finir par dire que compte tenu de la crise financière, la commande a été revue à la baisse. Tiéman Hubert Coulibaly pourrait être appelé à justifier les quatre Tucano au lieu de six.

Le Général Salif Traoré,  ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, au moment des faits. Il était à la tête d’un département qui est concerné par la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM). Le département de la sécurité a bénéficié de matériels roulants pour la sécurisation des villes estimés à plus de 400 millions de francs CFA. Le Général Salif Traoré n’a-t-il pas été associé à l’acquisition de ces équipements ? En tout cas, il serait une bonne piste pour les enquêtes afin de connaître la vérité.

Boubou Cissé, ministre des Finances, à l’époque des faits, et Premier ministre du gouvernement, jusqu’à la chute d’IBK, a toujours cumulé la gestion de ces deux portefeuilles. Si les premiers scandales ne l’ont pas trouvé à l’hôtel des Finances, ceux relatifs à l’achat des hélicoptères cloués au sol ainsi que des ‘’blindés en carton’’, ont été faits avec sa bénédiction en tant que ministre des Finances. Aurait-il eu sa part pour diligenter le dossier soumis à son approbation ?

Le sauve-qui-peut, général

C’est probablement devant les enquêteurs que Boubou Cissé et les autres personnalités impliquée dans ce dossier pourraient se blanchir en donnant des explications soutenues par des pièces justificatives et à conviction.  Nombreux sont nos concitoyens qui pensent toujours à tort ou à raison que le maintien, à l’époque, de Boubou au ministère des Finances cache quelque chose.

L’honorable Karim Keita est non seulement le fils du Président de la République ; mais aussi, il a été le Président de la Commission Défense à l’Assemblée Nationale du Mali et cela depuis l’avènement de son père au pouvoir en 2013, jusqu’à sa chute en 2020. Une seule question posée, depuis l’accession d’IBK à ce poste est restée sans réponse : pourquoi Karim Keita a-t-il choisi ce poste sans aucune expertise militaire et dans un pays en guerre ? Et ce qu’il faut ajouter, est qu’il était opposé à un général de la Police à la retraite. Comme pour dire que ce choix n’était pas fortuit. Et selon nos informations, Karim Keita serait impliqué dans tous les achats des équipements militaires, de 2013 à la chute en 2020 du régime IBK. Certainement, en tant que Président de la Commission Défense.

Pour rappel, s’il n’était pas impliqué, il n’allait jamais dénoncer la mauvaise qualité des hélicoptères en tant que député. Mais plutôt procéder à des interpellations de ministres pour en savoir davantage. Pour avoir dit urbi et Orbi que le Mali a été floué dans cette affaire d’achat d’hélicoptères « PUMA », l’honorable Karim Keita devra fournir des éléments dans cette affaire et dans tous les achats d’équipements militaires des FAMa. En le faisant, il fera œuvre utile à son peuple et aiderait les enquêteurs à situer les responsabilités.

En attendant, la Justice a de la matière pour exiger que la lumière soit faite sur tous les achats d’équipements pour l’armée malienne.

Nous y reviendrons.

Arouna Traoré

Source : Nouveau Réveil

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