Dans un élan de suivisme après un tollé en Côte d’Ivoire, des consommateurs maliens de l’Internet élèvent des voix pour exiger aux opérateurs de télécoms de casser encore drastiquement les prix. N’est-ce pas une exigence de trop, voire une comparaison futile entre deux pays différents à plusieurs points de vue ?
Le tollé déclenché en Côte d’Ivoire est parti d’une mesure de réajustement des tarifs des datas imposée aux opérateurs de télécommunications par le régulateur ivoirien. Pris en tenailles, le régulateur a par la suite parlé de « vice de forme » dans l’application de la mesure suspendant alors la mesure tout en maintenant les discussions avec les différents opérateurs pour préserver les intérêts des consommateurs, mais aussi permettre au secteur de rester en équilibre, selon le ministre de la Communication et de l’Economie numérique Amadou Coulibaly.
Surfant sur cette vague d’indignations dans ce pays voisin, c’est ainsi que certains consommateurs maliens se sont lancés dans une campagne de dénigrement et de comparaison futile. Mais à la différence des opérateurs ivoiriens, ceux du Mali n’ont procédé à aucune augmentation tarifaire. Malgré l’inflation généralisée qui a mis tous les clignotants au rouge avec la hausse des prix de l’ensemble des produits de forte consommation, force est de constater que nos opérateurs ont maintenu le cap avec leur clientèle. Pourtant, ils sont des charges à supporter vis-à-vis de l’Etat, de leurs personnels sans oublier l’entretien et voire le renouvellement des équipements et infrastructures.
Même étant dans le creux de la vague, en cette période de vache maigre, avec la condamnation par la justice malienne de payer une amende plus de 170 milliards de F CFA, l’on constate que les deux géants opérateurs au Mali continuent toujours de s’aligner derrière l’Autorité malienne de Régulation des Télécommunications, des Technologies de l’Information et de la Communication et des Postes (AMRTP). Ce régulateur qui, d’ailleurs, définit et suit les prix fixés par les fournisseurs d’accès internet.
Plutôt que d’espérer un effet domino ivoirien au Mali, il convient de saluer les efforts que déploient nos opérateurs pour l’amélioration de la qualité et l’offre des services aux clients. On se rappelle, ces efforts ont été récemment reconnus et salués par Ookla, leader mondial des tests, des données et des analyses internet, qui a décerné à un opérateur du Mali le prix du réseau Internet Mobile le plus rapide de l’Afrique de l’Ouest.
Même s’il est normal que le client demande des réductions tarifaires, le moment approprié dans un cadre concerté réconforterait et légitimerait plus son action qu’une posture de va-t-en-guerre.
Cissouma